Maintenir l’équilibre entre pratiques agricoles et dynamiques naturelles pour préserver les paysages remarquables de vallées, marais et zones humides

publié le 18 avril 2016

Maintenir l’agriculture spécifique des espaces inondables des marais et fonds de vallées

Paysage caractéristique des pâtures bocagères du fond de vallée de la Loire (Oudon – 44)
Paysage caractéristique des pâtures bocagères du fond de vallée de la Loire (Oudon – 44)


Afin de maintenir la qualité des paysages de fond de vallée et de marais, l’enjeu paysager est véritablement de continuer le développement d’une agriculture spécifique (pouvant être par exemple labellisée de type L’éleveur et l’oiseau dans les Basses Vallées Angevines, viande bovine de Brière…) en relation au terroir particulier des espaces de prairies inondables et du bocage périphérique de ces zones.

Limiter la fermeture des fonds de vallée pour maintenir les perspectives

Peupleraies dans les basses vallées angevines
Peupleraies dans les basses vallées angevines


La fermeture des vallées est principalement liée à deux phénomènes : l’enfrichement de parcelles agricoles (difficultés d’exploiter en zone inondable) ou la présence des peupleraies dans les vallées (dont la surface tend à régresser – source rapport IGN 2015). Cela se traduit par une fermeture du paysage, une atténuation de l’échelle de la vallée et une perte de profondeur dans les axes de perspective.

Maintenir les possibilités de pâtures d’hivernage sur les franges de marais ou sur les coteaux de vallées pour limiter les risques de mutation de ces paysages

Enjeu stratégique du maintien des pâtures du bocage en frange de marais pour en préserver le paysage (Exemple de la Brière – 44)
Enjeu stratégique du maintien des pâtures du bocage en frange de marais pour en préserver le paysage (Exemple de la Brière – 44)


La diffusion urbaine sur les franges de marais ou sur les coteaux de vallées tend à diminuer les possibilités de pâtures d’hivernage des troupeaux et par conséquent peut limiter le cheptel qui pâture en été sur les prairies humides (ou exondées). Il y a là un risque non négligeable de mutation des paysages de fonds de vallées ou de marais qui peuvent se refermer par enfrichement.

Par ailleurs, le changement climatique risque fortement d’induire une augmentation des niveaux d’eau (marées) dans l’estuaire ce qui peut entraîner des changements importants : augmentation des vasières, pertes de terres agricoles, modification des rives … ce qui est finalement un retour vers un fonctionnement plus naturel (l’estuaire a été "corseté" pour la navigation). Ainsi, aux franges des marais, la possibilité pour l’eau et les milieux aquatiques de pouvoir d’étendre au-delà des limites habituelles du marais est un moyen de préserver un fonctionnement naturel et donc un enjeu majeur. En effet, si des constructions étaient trop proches on en viendrait à créer un ouvrage de protection contre les eaux… avec des effets qu’on imagine sur le paysage.

Soigner l’occupation des coteaux : préserver le petit parcellaire et le réseau de chemin à l’appui des pentes, assurer le dégagement des points de vues, valoriser la perception du patrimoine

Mitage urbain et enfrichement des coteaux qui marquent l'horizon de la vallée de la Loire (entre Oudon et Ancenis – 44)
Mitage urbain et enfrichement des coteaux qui marquent l’horizon de la vallée de la Loire (entre Oudon et Ancenis – 44)


Etant donné leur exposition visuelle à l’ensemble de la vallée, les coteaux sont déterminants dans la qualité des paysages. L’enjeu est donc de préserver le petit parcellaire agricole qui les caractérise et de valoriser le réseau de chemins ruraux à l’appui des pentes qui constitue souvent des voies de découverte privilégié des vallées ou marais. Il s’agit également d’assurer le dégagement des points de vue et des belvédères et de valoriser la perception du patrimoine bâti souvent remarquable.

Préserver les continuités hydrauliques et paysagères des petits vallons et insérer les retenues d’eau collinaires dans la continuité des trames végétales

Les petits vallons secondaires qui débouchent sur les principales vallées présentent souvent des ambiances paysagères singulières qui méritent d’être valorisées. Marqués par une fermeture des paysages, ils accueillent également des retenues d’eau collinaires (pour les besoins d’arrosage des grandes cultures qui ont supplanté l’élevage). L’enjeu est de mieux les intégrer dans la structure paysagère dans laquelle ils s’inscrivent en limitant les effets des terrassements abrupts, en évitant les formes très géométriques de bassins et en les accompagnant d’une trame végétale qui réponde au contexte bocager, sans pour autant les systématiser.

Accompagner les mutations du paysage de maraîchage des polders fluviaux

Le déplacement et développement des zones maraîchères en dehors des vallées pose la question de l’accompagnement de la mutation de ces paysages. L’enjeu se concentre notamment sur le démantèlement ou la transformation des infrastructures associées (serres, hangars…).