Eviter la simplification des paysages de grandes cultures

publié le 21 avril 2016
Les vallons humides et vallées sèches, des éléments de paysages fragiles dans les plaines céréalières (plaine d'Alençon – 72)
Les vallons humides et vallées sèches, des éléments de paysages fragiles dans les plaines céréalières (plaine d’Alençon – 72)


Si les paysages de grandes cultures ont toujours été ouverts, ils n’en sont pas moins riches d’éléments singuliers qui les caractérisent et qui concentrent aujourd’hui les enjeux en matière de paysage.

Assurer la pérennité des boisements, des arbres d’alignement et des arbres isolés qui ponctuent ce paysage

Des grands alignements le long des voies principales qui tendent à disparaître du paysage (Fontenay-le-Comte – 85)
Des grands alignements le long des voies principales qui tendent à disparaître du paysage (Fontenay-le-Comte – 85)


Points de repère dans les paysages de grande culture des arbres isolés et les grands alignements qui accompagnent les voies de circulation connaissent un phénomène de diminution important. Assurer la pérennité de ces éléments constitue donc un enjeu important pour la lecture de ces paysages.

Maintenir le maillage des chemins ruraux pour garantir l’accessibilité à tous les espaces

La fragilité de la trame de haies et l’agrandissement de la trame parcellaire, ont une incidence notable sur le maillage des chemins ruraux. Assurer l’accessibilité aux paysages de grande culture est nécessaire à leur partage, leur valorisation et leur pratique, et passe par le maintien de ces chemins.

Accompagner la mise en place des infrastructures liées aux nouvelles énergies (éolien – solaire)

Dans ces paysages ouverts, il y a une forte visibilité des infrastructures liées aux nouvelles énergies, les installations solaires, mais surtout les éoliennes. L’accompagnement par une réflexion paysagère de ces réalisations en est d’autant plus important en respectant les motifs paysagers identitaires (arbres isolés, bosquets, alignements d’arbres le long des voies d’accès pour l’intégration des ouvrages techniques de petit gabarit). Sur ces paysages ouverts de grandes surfaces cultivées, l’enjeu, si les projets doivent se faire, est de travailler la composition d’implantation du parc par rapport à sa perception dans le lointain.

Préserver les spécificités paysagères des vallées sèches ou humides et leur végétation spécifique

Peu nombreuses et de structures tout à fait originale par rapport à la majeure partie des vallées de la région, les vallées sèches ou humides sont des motifs paysagers spécifiques et identitaires. A ce titre, elles méritent d’être identifiées, prises en compte voire protégées dans les documents de planification territoriale.

Vallées et prairies humides dans un paysage ouvert de grandes cultures (Thiré 85)
Vallées et prairies humides dans un paysage ouvert de grandes cultures (Thiré 85)


Maîtriser la perception des franges urbaines et des îlots industriels par la qualité de composition urbaine ou paysagère

Les paysages de grandes cultures par leur ouverture visuelle sont extrêmement sensibles à toute implantation construite. Ils donnent une lisibilité très nette des franges urbaines qui doivent à ce titre faire l’objet de réflexion spécifique pour assurer la qualité des horizons urbains sur la plaine, en respectant les motifs paysagers (éviter le traitement des haies bocagères notamment).

Veiller à la qualité architecturale du bâti agricole qui constitue des repères paysagers

Dans un contexte où l’on observe des repères paysagers toujours plus grands et un paysage qui se monumentalise (les grandes zones d’activités, les infrastructures de déplacement (autoroutes) ou de production d’énergie (éolien – solaire)), le bâti agricole a évolué aussi en changeant d’échelle. Véritable repère isolé dans ce paysage ouvert, l’enjeu n’est pas de chercher à le masquer mais plutôt d’en faire un signal de qualité.

Pour en savoir plus sur les témoignages des participants aux entretiens sur les enjeux liés aux paysages agricoles