Les paysages des grandes vallées et des zones humides fragiles qui tendent à se fermer

publié le 18 avril 2016 (modifié le 17 juin 2016)
Une évolution des franges de marais et zones humides qui fragilise l'ouverture et la lisibilité de ces paysages
Une évolution des franges de marais et zones humides qui fragilise l’ouverture et la lisibilité de ces paysages


Si l’économie agricole contribue majoritairement à maintenir la structure paysagère des vallées et des grandes zones humides, elle n’en demeure pas moins très fragile. D’une part elle est sujette aux orientations économiques que peuvent induire les politiques publiques ou les sources de financement (cela a été le cas notamment pour le développement de la populiculture dans les années 80/90). D’autre part elle compose avec un milieu difficile du fait de son inondabilité tout en participant à la richesse écologique et paysagère, qui peut se traduire par des contraintes environnementales. Par ailleurs cet espace agricole est à la fois intimement lié aux dynamiques naturelles mais aussi aux dynamiques anthropiques des espaces limitrophes. Ainsi les espaces de bocage en bordure de marais ou sur les terrasses hautes des vallées sont stratégiques pour le maintien d’une gestion agricole des terres basses (en été, les bêtes pâturent sur les terres basses, tandis qu’en période d’inondation hivernale elles trouvent refuge dans le bocage des terres hautes). Localement la rupture de ce lien par l’urbanisation ou l’usage récréatif des espaces (terrain de chasse) interroge sur l’avenir de ces zones humides. C’est le cas notamment sur l’estuaire de la Loire ou sur les marais rétro littoraux vendéens et cela se traduit souvent par la perte de lisibilité de l’eau dans le paysage.

Populiculture en val de Sarthe (Parigné le Polin – 72) refermant le paysage de la vallée
Populiculture en val de Sarthe (Parigné le Polin – 72) refermant le paysage de la vallée