Les paysages forestiers aux dynamiques spécifiques en fonction des territoires

publié le 18 avril 2016

Les paysages forestiers aux faibles dynamiques

Avec 320 000 ha, les espaces boisés de la région des Pays de la Loire occupent 10 % de la surface du territoire régional (source ONF CRPF Pays de la Loire – 2008). Cette faible surface (comparée à la moyenne des régions françaises) s’accompagne d’un fort morcellement des parcelles. Seuls les massifs domaniaux et quelques forêts privées situées à l’est de la région constituent de grandes étendues boisées. Le développement des filières énergie bois avec la superposition des secteurs d’approvisionnement dans les schémas de filières peut créer des concurrences (notamment sur les boisements privés). Cela peut expliquer le ralentissement des développements des espaces forestiers. Il en résulte une gestion active des principaux massifs garants d’une certaine diversité paysagère notamment dans l’est de la région. La mécanisation croissante de la gestion forestière induit des parcelles d’exploitations de plus en plus grandes. Cela se traduit dans le paysage par une échelle plus importante des rotations entre zones d’abattage et repousse ou replantation. Dans l’atlas des paysages de Mayenne (1999), il est mentionné une augmentation des surfaces boisées sur les pentes des espaces collinaires à l’est du département. Si ce phénomène s’est ralenti cette dernière décennie, la comparaison des cartes forestières de l’IGN V1 (1987-204) et V2 (2006) montrent une augmentation des boisements plutôt dans les vallées de ce secteur.

Une régression récente des peupleraies dans les vallées

Paysage monospécifique des peupleraies dans le val du Loir.
Paysage monospécifique des peupleraies dans le val du Loir.


En ce qui concerne la populiculture dans le Val de Loire ou du Loir, la tendance de développement (révélée dans l’atlas du Maine-et-Loire, il y a dix ans) s’est nettement ralentie voir a régressé en Anjou face notamment à un encadrement important dans les documents de planification. La fermeture visuelle des vallées par les peupleraies et la mutation du paysage prairial de fond de vallée en paysage forestier monospécifique ont généré une prise de conscience de la fragilité de ces paysages et on conduit à la mise en œuvre de mesures de protection paysagère. Une étude réalisée par l’IGN début 2015 sur l’évolution des surfaces populicoles sur une centaine de commune de la vallée de la Loire et vallées adjacentes attestent d’une perte de l’ordre de 17 à 27 % des surfaces entre 2002 et 2013. De fait malgré les besoins d’une filière de transformation encore dynamique, les surfaces populicoles sont en régression généralisée sur tout le territoire des Pays de la Loire.