Les dynamiques paysagères de la vallée du Loir

publié le 18 décembre 2015 (modifié le 2 janvier 2017)

Exemple d’évolution secteur de La Chartre-sur-le-Loir

Dans le cadre de l’analyse des dynamiques paysagères, pour chaque unité paysagère, un secteur particulier est choisi de manière à caractériser, en tant qu’échantillon représentatif de l’unité, une large partie des dynamiques vécues à l’échelle de l’unité. Cette analyse s’appuie notamment sur la comparaison des données cartographiques et des photographies aériennes à différentes époques données. Ce zoom est représentatif mais non exhaustif des dynamiques vécues à l’échelle de l’unité. Les dynamiques de l’unité qui ne s’illustrent pas à travers cet exemple sont donc détaillées à la suite.

Une installation au pied d’un versant raide surplombant le Loir
A l’instar de la majorité des bourgs de la vallée du Loir, les premières implantations dans le secteur de la Chartre-sur-le-Loir s’organisent sur le coteau raide surplombant la rivière. La structuration dense issue de la période médiévale s’installe plus précisément dans l’épaisseur créée par un léger cisaillement perpendiculaire au coteau. L’orientation générale de la formation urbaine s’organise le long de la voie parallèle au cours d’eau. Les premières extensions du bourg déjà perceptibles sur la carte d’état-major de 1866 se diffusent le long de la voie royale, accompagnée d’alignements d’arbres, qui traverse perpendiculairement le Loir, et se prolonge dans la vallée pour rejoindre Saint-Jacques-des-Guérêts et Montoire-sur-Loir à l’est. Autour de l’agglomération historique de la Chartre-sur-le-Loir, des typologies d’agglomérations assez diversifiés s’organisent avec notamment des villages plus importants comme L’Homme et Ruillé et des modes d’habitat dispersés visibles dans la vallée et sur le plateau sud, mais particulièrement présents sur les coteaux viticoles au nord du Loir.

La Chartre-sur-le-Loir – Carte d'état-major (1866) - (source IGN) en grand format (nouvelle fenêtre)
La Chartre-sur-le-Loir – Carte d’état-major (1866) - (source IGN)

L'implantation au pied du coteau du Loir s'est traduite par un tissu urbain dense et particulièrement intégré à la morphologie du lieu (La-Chartre-sur-le-Loir – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
L’implantation au pied du coteau du Loir s’est traduite par un tissu urbain dense et particulièrement intégré à la morphologie du lieu (La-Chartre-sur-le-Loir – 2015)



La simplification des paysages des plateaux et des coteaux agricoles
Les plateaux surplombant le bourg de la Chartre-sur-le-Loir au sud, ainsi que la lente dépression qui fait la jonction entre la vallée du Loir et les coteaux viticoles sont des lieux privilégiés de l’activité agricole céréalière. Le lit du Loir était déjà concerné par des terrains de grande taille et l’arrivée de la voie ferrée a contribué, à travers la politique de remembrement associée, à accentuer la dynamique d’agrandissement des parcelles. Sur ces secteurs, la comparaison des orthophotos de 1958 et 2010 montre une évolution de la trame parcellaire, fruit des décennies de remembrement en lien avec l’intensification de l’activité. Les conséquences de ces dynamiques sont notamment visibles à travers une forme d’ouverture et de simplification des paysages agricoles, conséquences de l’agrandissement des parcelles de monoculture, ainsi qu’une diminution du linéaire bocager.

La Chartre-sur-le-Loir – Orthophoto 1958 (source : IGN) en grand format (nouvelle fenêtre)
La Chartre-sur-le-Loir – Orthophoto 1958 (source : IGN)

La Chartre-sur-le-Loir – Orthophoto 2010 (source : IGN) en grand format (nouvelle fenêtre)
La Chartre-sur-le-Loir – Orthophoto 2010 (source : IGN)

Sur les plateaux, une ouverture progressive des paysages agricoles est en cours (La-Chartre-sur-le-Loir – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Sur les plateaux, une ouverture progressive des paysages agricoles est en cours (La-Chartre-sur-le-Loir – 2015)



L’affirmation des paysages viticoles sur les coteaux exposés vers le sud
Au nord de la vallée du Loir, sur les coteaux aux pentes plus marquées qui font la liaison entre les plateaux au nord et la lente dépression au sud qui descend vers le Loir, tous deux spécialisés dans l’agriculture céréalière, les cultures viticoles s’affirment, lié aux AOC Jasnières et Coteaux-du-Loir. Sur le secteur de la Charte-sur-le-Loir, s’effectue de manière progressive, la disparition des vignes à l’exposition nord, situées sur les coteaux au sud du bourg, tandis que les coteaux qui regardent vers le sud et possèdent une exposition plus favorable des cultures, connaissent un renforcement progressif. Néanmoins, il ne s’agit pas simplement d’une nouvelle répartition de la culture viticole puisque l’on observe une diminution globale des terres associées. Ainsi le développement de la vigne sur les coteaux bien exposés ne compense pas la disparition de la vigne sur les autres coteaux.
Témoignage du dynamisme de l’activité, et représentatif des caractéristiques paysagères de l’unité, le secteur de la Chartre-sur-le-Loir abrite au milieu des coteaux viticoles au nord de la vallée, un patrimoine riche autour des composantes vernaculaires dispersées et de l’élément phare que constitue le château de la Gidonnière, néanmoins peu visible dans le paysage.

Les versants bien exposés connaissent un maintien et un développement de l'activité viticole, dans un contexte global d'ouverture des paysages (La-Chartre-sur-le-Loir – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Les versants bien exposés connaissent un maintien et un développement de l’activité viticole, dans un contexte global d’ouverture des paysages (La-Chartre-sur-le-Loir – 2015)



La fermeture progressive de la vallée du Loir
A l’est du bourg de la Chartre-sur-le-Loir, la comparaison des orthophotos de 1958 et 2010 illustre clairement le renforcement des boisements aux abords du Loir.

Les boisements sur les franges du Loir se sont particulièrement développés depuis 60 ans (La-Chartre-sur-le-Loir – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Les boisements sur les franges du Loir se sont particulièrement développés depuis 60 ans (La-Chartre-sur-le-Loir – 2015)



L’épaississement progressif des boisements s’observe également de manière disséminée dans la vallée. Ces dynamiques contribuent à créer un paysage d’alternance entre paysages ouverts de cultures et de maraîchage et paysages fermés de bocage, boisements et rangs de peupliers. Associé à l’inscription dans le paysage du plan d’eau au nord du bourg, la fermeture de la vallée du Loir contribue à atténuer la présence visuelle de la rivière.

L'épaississement de certains boisements vient contraster avec l'affaiblissement du linéaire bocager de l'unité paysagère (La-Chartre-sur-le-Loir – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
L’épaississement de certains boisements vient contraster avec l’affaiblissement du linéaire bocager de l’unité paysagère (La-Chartre-sur-le-Loir – 2015)



La réhabilitation des anciennes carrières et sablières
Dans la logique des dynamiques vécues au sein de l’unité paysagère, le secteur de la Chartre-sur-le-Loir a vu son paysage évoluer par la constitution d’un plan d’eau imposant en lieu et place d’un ancien site d’extraction de sable, alors que l’activité n’est pas visible sur l’orthophoto de 1958. La réhabilitation d’anciennes carrières en base de loisirs est une évolution récurrente de la vallée du Loir. Au niveau de la Chartre-sur-le-Loir, différents équipements en lien avec les activités ludiques de détente et loisirs de type hébergement de plein air et parcs de jeux d’enfants et les aménagements associés de type aires de stationnement occupent désormais les abords du plan d’eau.

Le plan d'eau situé au nord-est du bourg illustre les dynamiques paysagères qui s'observent sur l'unité : d'un paysage agricole apparait un paysage d'extraction qui se transforme en paysage « naturel » (La-Chartre-sur-le-Loir – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Le plan d’eau situé au nord-est du bourg illustre les dynamiques paysagères qui s’observent sur l’unité : d’un paysage agricole apparait un paysage d’extraction qui se transforme en paysage « naturel » (La-Chartre-sur-le-Loir – 2015)



Le développement des activités aux abords des axes principaux
Le secteur de la Chartre-sur-le-Loir fournit un exemple historique d’installation d’unités de production à proximité du Loir (à l’entrée ouest du bourg) avec une entreprise productrice de caoutchouc installée depuis 1933 sur le site d’une ancienne usine de filature qui déjà utilisait un moulin pour fournir l’énergie électrique.

La présence d'un bâtiment industriel ancien compose toujours l'entrée de ville ouest du bourg de La Chartre-sur-le- Loir (La-Chartre-sur-le-Loir – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
La présence d’un bâtiment industriel ancien compose toujours l’entrée de ville ouest du bourg de La Chartre-sur-le- Loir (La-Chartre-sur-le-Loir – 2015)



Sur la commune du Lude, les bâtiments en lien avec la coopérative laitière sont particulièrement imposants et marquent fortement le paysage de la vallée. Les volumes de bâti mobilisés, de même que les accès réglementés au site de production, contribue à limiter l’accessibilité à la vallée du Loir. Le développement de ce type d’infrastructures sur les bords du Loir provoque un impact paysager direct par le contraste qu’il impose avec la valeur patrimoniale de la vallée du Loir. Ce contraste est particulièrement important dans ce secteur où le château du Lude trône fièrement aux abords de la rivière et quelques encablures de la laiterie. Sur l’autre rive, une autre entité particulière, celle du camping, vient ajouter à la composition paysagère générale un élément de contraste.

Sur les bords du Loir, à Lude, le développement d'une coopérative laitière sous forme de volume imposant apporte un contraste à l'image de vallée patrimoniale (Le Lude – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Sur les bords du Loir, à Lude, le développement d’une coopérative laitière sous forme de volume imposant apporte un contraste à l’image de vallée patrimoniale (Le Lude – 2015)

Au niveau du bourg du Lude, les bords de la Sarthe concentrent des développements très hétérogènes : l'extension d'une coopérative laitière, le développement d'un camping et d'une base de loisirs associée et le château et son parc paysager (Le Lude – 2010) en grand format (nouvelle fenêtre)
Au niveau du bourg du Lude, les bords de la Sarthe concentrent des développements très hétérogènes : l’extension d’une coopérative laitière, le développement d’un camping et d’une base de loisirs associée et le château et son parc paysager (Le Lude – 2010)



Mais la proximité de la rivière n’est plus un facteur dominant dans le choix de localisation des activités. Ainsi, le développement des zones d’activités sur le secteur de la Chartre-sur-le-Loir montre que désormais les zones d’activités se diffusent davantage à l’appui des axes routiers et ferroviaire, créant un effet de fermeture linéaire. Ainsi la route située entre le bourg de la Chartre-sur-le-Loir et le bourg voisin de Ruillé a connu une implantation progressive des activités aux abords de l’axe avec en point d’orgue le développement de la zone d’activités de la Maladrerie, à l’interface entre le carrefour routier et la gare ferroviaire.

Les implantations éparses le long de la route historique participent avec les boisements situés le long de la voie ferrée, à la fermeture linéaire du paysage (La-Chartre-sur-le-Loir – 2010) en grand format (nouvelle fenêtre)
Les implantations éparses le long de la route historique participent avec les boisements situés le long de la voie ferrée, à la fermeture linéaire du paysage (La-Chartre-sur-le-Loir – 2010)



Les abords de la gare de fret de la Chartre-sur-le-Loir sont occupés par des bâtiments volumineux en lien avec l’activité agroalimentaire, qui leur confère une ambiance paysagère industrielle.

Entre silos, bâtiments techniques, entrepôts et lignes électriques, le secteur de la gare possède son propre paysage à l'ambiance industrielle (La-Chartre-sur-le-Loir – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Entre silos, bâtiments techniques, entrepôts et lignes électriques, le secteur de la gare possède son propre paysage à l’ambiance industrielle (La-Chartre-sur-le-Loir – 2015)



Avec la fermeture de la vallée due à la densification des boisements, la réhabilitation de l’ancienne sablière en plan d’eau imposant, la diffusion des activités aux abords des axes contribuent à décentrer le développement de la vallée et ainsi détourner les regards du Loir et diminuer son inscription visuelle dans le paysage.

Des diffusions urbaines récentes sur les plateaux et aux abords des axes structurants
Dans la continuité des implantations historiques, les extensions résidentielles se sont diffusées sur la partie nord de la vallée à l’appui des axes structurants. Ce développement urbain, mêlé aux bâtiments d’activités, fait évoluer le paysage des abords de la D305 et de la D304, notamment l’entrée ouest de Ruillé, et l’entrée ouest de L’Homme. Cette urbanisation linéaire, parallèle au Loir, est peu tournée vers celui-ci et contribue à rendre secondaire l’inscription de la rivière dans le paysage.
Sur les hauteurs des plateaux, de manière peu dense car moins contrainte, ni par les infrastructures, ni pas la morphologie du territoire, un développement spontané s’effectue en lotissements, à proximité de la route rejoignant l’agglomération tourangelle de manière rectiligne.

La diffusion de l'urbanisation se matérialise par des extensions pavillonnaires sur les coteaux (La-Chartre-sur-le-Loir – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
La diffusion de l’urbanisation se matérialise par des extensions pavillonnaires sur les coteaux (La-Chartre-sur-le-Loir – 2015)

Carte IGN 2013 du secteur de La Chartre-sur-le-Loir(source : Scan 25 IGN) en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte IGN 2013 du secteur de La Chartre-sur-le-Loir(source : Scan 25 IGN)



Un développement également cadré par le risque inondation
La commune de la Chartre-sur-le-Loir est concernée par le Plan de Prévention du Risque Naturel Inondation des communes de la vallée du Loir approuvé par arrêté préfectoral en 2010. Il délimite notamment pour la commune de la Chartre-sur-le-Loir les zones concernées par ce risque et réglemente en fonction l’usage des sols. Dans ce cadre, il faut noter que l’intégralité de la zone située entre le Loir et les RD 304 et RD 305 sont concernées par le risque inondation, dont la majeure partie est en zone réglementaire forte. Sur ces secteurs sont ainsi interdites les constructions neuves, notamment de logements d’équipements, de camping… Ces dispositifs ont ainsi pour conséquence de limiter radicalement l’urbanisation de la vallée.

Des polarités aux dynamiques soutenues

Les principales villes de la vallée du Loir (La Flèche, Durtal, Le Lude et Château-sur-Loir) connaissent des dynamiques constructives soutenues sur la période 2007-2011 (Source : DREAL, SIGLOIRE. Indicateurs habitat 2007-2011) en grand format (nouvelle fenêtre)
Les principales villes de la vallée du Loir (La Flèche, Durtal, Le Lude et Château-sur-Loir) connaissent des dynamiques constructives soutenues sur la période 2007-2011 (Source : DREAL, SIGLOIRE. Indicateurs habitat 2007-2011)



A l’échelle de l’unité paysagère, la carte des constructions neuves sur la période 2007-2011 montre que les dynamiques sont assez soutenues au niveau de la vallée du Loir, rompant avec les tendances plus ralenties vécues par un large territoire entre la vallée de la Loire et l’agglomération mancelle. Au sein de l’unité paysagère, les principales villes enregistrent des tendances plus soutenues et notamment les communes de Durtal, de La Flèche, du Lude et de Château-sur-Loir. Dans les faits, l’augmentation des constructions neuves au niveau des polarités s’effectue très majoritairement sous la forme d’une diffusion du modèle pavillonnaire en extension du tissu existant. Le contournement du bourg de Durtal permet ainsi de constater la diffusion de ce modèle sur les franges de la ville. Sur la partie nord de La Flèche, la pression urbaine se reporte sur les coteaux au nord de la ville et contribue à accentuer la visibilité du développement pavillonnaire dans le paysage.

Au sein de l'unité paysagère, les principales villes enregistrent les dynamiques constructives les plus soutenues et notamment la communes de Durtal (Durtal – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Au sein de l’unité paysagère, les principales villes enregistrent les dynamiques constructives les plus soutenues et notamment la communes de Durtal (Durtal – 2015)



La Flèche, deuxième ville du département en nombre d’habitants et premier pôle touristique de la vallée du Loir, connaît par ailleurs un développement particulièrement important sur la dernière période. Celui-ci se matérialise par des extensions résidentielles très marquées vers le nord de la ville. Sur la partie nord de La Flèche, la pression urbaine se reporte sur les coteaux et contribue à accentuer la visibilité du développement pavillonnaire dans le paysage. L’orthophoto de 2010 permet de constater que le mitage des coteaux contribue progressivement à enclaver des secteurs agricoles.
Au-delà des extensions résidentielles, le développement de La Flèche est visible au regard de la diffusion des zones d’activités aux abords de la RD 306 au nord-ouest qui oriente la ville vers Sablé-sur-Sarthe et avant cela vers l’échangeur de l’A11, et dans une moindre mesure aux abords de la RD 306 vers le sud-est tourné vers Le Lude.

La Flèche connaît un développement urbain à vocation résidentielle et économique important (2010) en grand format (nouvelle fenêtre)
La Flèche connaît un développement urbain à vocation résidentielle et économique important (2010)

Au nord de La Flèche, le développement urbain s'installe sur les coteaux (La Flèche – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Au nord de La Flèche, le développement urbain s’installe sur les coteaux (La Flèche – 2015)

Entre les coteaux qui s'urbanisent et l'extension du centre-bourg, les risques d'enclavement des parcelles agricoles se développement (La Flèche – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Entre les coteaux qui s’urbanisent et l’extension du centre-bourg, les risques d’enclavement des parcelles agricoles se développement (La Flèche – 2015)



La diffusion urbaine rencontrée au niveau de la Flèche est visible sur les principaux pôles de la vallée du Loir. Le Lude fournit également un exemple d’une diffusion du tissu pavillonnaire en extension du bourg qui s’est effectué récemment vers le sud-est. L’orthophoto de 2010 montre également une extension des bâtiments à vocation économique vers le sud-est.

La partie sud-est du Lude connaît également une extension du tissu pavillonnaire récente (2010) en grand format (nouvelle fenêtre)
La partie sud-est du Lude connaît également une extension du tissu pavillonnaire récente (2010)

Des dynamiques de valorisation des paysages

Dotée d’un patrimoine architectural et historique exceptionnel, la vallée du Loir connaît une dynamique de valorisation de son patrimoine qui s’appuie sur la richesse et la diversité du parc patrimonial et sur le rapport entre patrimoine architectural et naturel. L’énergie de la rivière a longtemps été captée pour faire tourner de nombreux moulins alimentant toute une petite industrie qui s’égrenait le long du cours de la rivière. Canaux de dérivations, seuils et retenues… sont des témoins d’une activité industrielle aujourd’hui disparue. Certains de ces ensembles sont parfois remarquablement restaurés à des fins artisanales, culturelles ou touristiques comme le moulin de Paillard à Poncé-sur-Loir (devenu centre d’art contemporain).

Le château du Lude (Le Lude – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Le château du Lude (Le Lude – 2015)

Des équipements à vocation touristique accompagne le visiteur sur le site archéologique gallo-romain d'Aubigné-Racan (Aubigné-Racan) en grand format (nouvelle fenêtre)
Des équipements à vocation touristique accompagne le visiteur sur le site archéologique gallo-romain d’Aubigné-Racan (Aubigné-Racan)



Au-delà de la mise en avant des éléments du patrimoine historique, la vallée du Loir est le théâtre d‘une diversification progressive de ces activités touristiques avec notamment le développement des bases de loisirs liées aux activités nautiques, de pêche et autres, notamment au niveau des anciennes gravières et sablières. L’exemple de La Flèche est particulièrement représentatif de cette évolution avec l’aménagement du Lac de la Monnerie qui supporte une base de loisirs, une plage, et dont les abords ont fait l’objet d’installations récentes d’équipements structurant comme la piscine et commerciaux. Le secteur de Marçon offre un autre exemple d’aménagement d’une base de loisirs aux abords d’une ancienne sablière.

L'évolution des paysages de carrière participe à faire émerger de nouveaux paysages touristiques comme ici la plage de la Monnerie (La Flèche – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
L’évolution des paysages de carrière participe à faire émerger de nouveaux paysages touristiques comme ici la plage de la Monnerie (La Flèche – 2015)

Sur le secteur de Marçon, le développement de la base loisirs s'accompagne de l'aménagement d'un terrain de camping (2010) en grand format (nouvelle fenêtre)
Sur le secteur de Marçon, le développement de la base loisirs s’accompagne de l’aménagement d’un terrain de camping (2010)

La multiplication des structures légères d’hébergement et de loisirs aux abords du Loir

Si les paysages du fond de vallée du Loir sont globalement bien préservés, les abords de la rivière font l’objet d’une prolifération de petites structures d’hébergement et de loisirs, témoignage de l’attractivité des lieux. Ces occupations s’inscrivent dans le paysage sous diverses formes :

  • ce sont de petites structures, souvent en bois, sur un jardin d’agrément privatif le long du cours d’eau (exemple à Vaas)
  • cette dynamique s’illustre également au niveau des aires publiques de stationnement avec la multiplication des camping-cars aux abords de la rivière (exemple de la Flèche)
  • Ce sont également les campings : celui du Lude notamment, mais également celui situé au niveau de la base de loisirs à la Monnerie à la Flèche

Dans les deux cas, ces types d’occupation contribuent à diminuer l’accessibilité et à fermer le paysage de la vallée.

Les principaux secteurs patrimoniaux, comme les abords du Loir canalisé au niveau de La Flèche, connaissent un développement des équipements de camping (arrière-plan) et une présence accentuée de véhicules type camping-car en stationnement sur l'espace public (La Flèche – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Les principaux secteurs patrimoniaux, comme les abords du Loir canalisé au niveau de La Flèche, connaissent un développement des équipements de camping (arrière-plan) et une présence accentuée de véhicules type camping-car en stationnement sur l’espace public (La Flèche – 2015)

A Vaas, des structures légères en bois de type cabane prolifèrent le long de la rive gauche du Loir (Vaas – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
A Vaas, des structures légères en bois de type cabane prolifèrent le long de la rive gauche du Loir (Vaas – 2015)

Sur la rive gauche du Loir, un parcellaire resserré s'organise et accueille des structures légères de loisirs de type cabane (Vaas – 2010) en grand format (nouvelle fenêtre)
Sur la rive gauche du Loir, un parcellaire resserré s’organise et accueille des structures légères de loisirs de type cabane (Vaas – 2010)

Des infrastructures qui font évoluer les paysages

La vallée du Loir se situe au carrefour de trois grandes agglomérations : Le Mans, Angers et Tours. La mise en réseau de ces polarités a des conséquences sur le paysage de l’unité avec en premier lieu l’inscription de l’autoroute A11 reliant Le Mans à Angers et plus récemment l’A28 reliant Le Mans à Tours qui coupe la vallée dans un sens nord-sud. Le franchissement de la vallée du Loir par ces infrastructures majeures nécessite l’aménagement de points de franchissement aérien très visibles en coupant la vallée comme dans le cas de l’A28 au niveau de Château-du-Loir.
Ce réseau d’infrastructures majeures s’accompagne d’un maillage assez dense de routes départementales et du réseau ferré principalement dans l’axe est-ouest de la vallée qui décline un registre de zones d’activités notamment aux abords des principales villes.
Ces axes routiers et autoroutiers ont favorisé l’aménagement de zones d’activités, notamment à proximité des échangeurs, tel la zone d’activités de Durtal à proximité de la bretelle autoroutière de l’A11.

Dans le secteur de Durtal, à proximité de l'A11, certaines zones d'activités connaissent une vacance grandissante des bâtiments d'activités (Durtal – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Dans le secteur de Durtal, à proximité de l’A11, certaines zones d’activités connaissent une vacance grandissante des bâtiments d’activités (Durtal – 2015)



Pour autant, certaines de ces zones d’activités sont marquées par un certain ralentissement de l’activité artisanale, commerciale ou industrielle et offre un paysage « délaissé » où les bâtiments d’activités laissé à l’abandon accompagnent des terrains en friche n’ayant pas trouvé preneur. Ce type de zone d’activités « fantôme » se retrouve notamment dans le secteur de Durtal aux abords de l’échangeur de l’A11.

Dans le secteur de Durtal, à proximité de l'A11, des terrains compris dans une zone d'activités viabilisés restent inoccupés (2010) en grand format (nouvelle fenêtre)
Dans le secteur de Durtal, à proximité de l’A11, des terrains compris dans une zone d’activités viabilisés restent inoccupés (2010)



A Vaas a été lancée en 2006 la transformation d’un ancien entrepôt militaire en zone d’activités nommée « Loirécopark » de 200 hectares par le syndicat de développement économique du sud Sarthe. Ouvert en 2012, il prévoit notamment l’installation d’un parc photovoltaïque.

A Vaas, une ancienne zone militaire est l'objet d'une requalification en zone d'activités de 200 hectares (2010) en grand format (nouvelle fenêtre)
A Vaas, une ancienne zone militaire est l’objet d’une requalification en zone d’activités de 200 hectares (2010)

⚠️ Plan de Loirécopark (Source : Mission Eco Val du Loir. Loirécopark. [en ligne] Disponible sur <html><span class='ressource spip_out'><<a href="http://www.ecovalduloir.com" class='spip_url spip_out' rel='external'>http://www.ecovalduloir.com</a>></span> </html> (Consulté en 04/2015)) en grand format (nouvelle fenêtre)
⚠️ Plan de Loirécopark (Source : Mission Eco Val du Loir. Loirécopark. [en ligne] Disponible sur <html><span class='ressource spip_out'><<a href="http://www.ecovalduloir.com" class='spip_url spip_out' rel='external'>http://www.ecovalduloir.com</a>></span> </html> (Consulté en 04/2015))

Un développement permanent de l’activité des carrières

Les carrières d’exploitation de sables constituent une des caractéristiques de la vallée du Loir. Le développement de cette activité modifie le paysage, que ce soit l’activité d’extraction ou l’implantation des infrastructures imposantes en lien avec l’activité.
A titre d’exemple, en 2015, le secteur de Bazouges-sur-le-Loir, riche d’un sous-sol alluvionnaire, connaîtra l’ouverture d’une nouvelle carrière au sein de laquelle 150000 tonnes de matériaux devraient être extraits chaque année pendant dix ans (arrêté préfectoral d’autorisation d’exploitation en 2014). Il fournit un exemple de prescription relative à l’intégration dans le paysage qui accompagne la création de l’activité : maintien d’une bande boisée de 30 mètres d’épaisseur, mise en place de plantations de type bocager dans les zones les plus sensibles en termes de visibilité, limitation à 10 mètres des stocks de produits…).

L'implantation des activités d'extraction des sables contribue à modifier le paysage de la vallée du Loir (La Flèche - 2010) en grand format (nouvelle fenêtre)
L’implantation des activités d’extraction des sables contribue à modifier le paysage de la vallée du Loir (La Flèche - 2010)

Une présence de plus en plus marquée de l’activité arboricole sur la partie occidentale de l’unité

Les nouvelles pratiques culturales et la mécanisation qui la sous-tend, font sensiblement évoluer le paysage rural vers un « paysage industriel ». Cette évolution est particulièrement sensible concernant les vergers. Les vieux pommiers de plein vent dont les branches sont soutenues par de longues perches, laissent de plus en plus la place à des vergers industriels.

Le secteur de Lezigné notamment est représentatif de l’évolution des paysages des coteaux en lien avec la croissance de l’arboriculture qui se concrétise par l’empreinte visuelle forte laissée par les rangs des vergers qui descendent vers la vallée. L’autre conséquence du développement de l’activité arboricole réside dans l’augmentation du nombre de bâtis liés à aux exploitations arboricoles qui par leur volume sont très visibles dans le paysage. L’analyse de l’occupation des terres agricoles montre que le développement de l’activité arboricole se fait dans certains secteurs au détriment de l’activité viticole dont la présence est de moins en moins visible, notamment autour de Lézigné. Plus à l’ouest, notamment autour du Lude et de Château-sur-Loire, la culture viticole se maintient.

Les anciennes exploitations fruitières extensives ont été progressivement remplacées par les rangs de vergers au caractère « industriel ». Les imposants bâtiments liés à l'exploitation participent à la mutation du paysage (Lézigné – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Les anciennes exploitations fruitières extensives ont été progressivement remplacées par les rangs de vergers au caractère « industriel ». Les imposants bâtiments liés à l’exploitation participent à la mutation du paysage (Lézigné – 2015)