Bloc-diagramme de synthèse des enjeux de l’unité paysagère de la vallée du Loir

Les enjeux développés sont des pistes de réflexion et d’action pour les acteurs locaux qui font écho aux enjeux révélés à l’échelle régionale. Ils se traduisent de manière synthétique dans le bloc-diagramme ci-dessus.

Valoriser la dimension patrimoniale identitaire de la vallée du Loir

L’unité paysagère de la vallée du Loir abrite un patrimoine très riche et diversifiée allant des châteaux qui campent sur les pentes des coteaux au petit patrimoine vernaculaire qui habille la vallée de part et d’autres du Loir. La question de la préservation et de la valorisation de ce patrimoine, des perspectives qu’il compose, est au cœur des enjeux qui dominent cette unité paysagère.

• Maintenir les perspectives sur les éléments patrimoniaux des bourgs/villes et châteaux
• Préserver le petit patrimoine spécifique du Loir : riche patrimoine de moulins, lavoirs, pertuis… et bâti avec notamment le site archéologique d’Aubigné Racan, La Flèche, le Lude, Château du Loir…mais aussi les troglodytes
• Valoriser les premiers plans des axes de découverte, les points de vue dans les vallées et belvédères depuis les coteaux en ménageant des ouvertures sur le paysage et aménager les belvédères et points d’arrêt
• Soigner l’occupation des coteaux : préserver le petit parcellaire et le réseau de chemin à l’appui des pentes, assurer le dégagement des points de vues, valoriser la perception du patrimoine et des grands parcs. Sur certains secteurs (exemple de La Bruère-sur-Loir), la densification végétale perturbe la visibilité du patrimoine

La mise en valeur du patrimoine identitaire de la vallée est assurée notamment par une intervention qualitative sur les aménagements de l’espace public (La Flèche)

Le maintien des perspectives sur les éléments patrimoniaux de la vallée constitue un enjeu prégnant de l’unité paysagère (Château de Vaux – Seiches-sur-Le-Loir)

Améliorer les conditions de l’accessibilité au Loir

La perception des paysages passe à la fois par la composition de ce qui est visible mais aussi simplement par le fait de pouvoir y accéder. La dynamique de fermeture paysagère le long du Loir ne favorise pas son accessibilité. Ainsi, sur le secteur de la Chartre-sur-Loir, l’enfrichement des abords du cours d’eau a contribué à « effacer » le cours d’eau du paysage. Il est donc essentiel de structurer et d’assurer des aménagements permettant d’assurer la visibilité et l’accessibilité au cours d’eau.

• Assurer l’accessibilité aux paysages par la continuité des cheminements doux le long du Loir et en travers de la vallée, permettant d’apprécier la diversité des paysages du val du Loir
• Valoriser le rapport de la ville/bourg à l’eau au travers d’espaces publics de qualité et de convivialité (quais, port, chemins de rive, remblais, franchissements …)
• Eviter la privatisation et la « cabanisation » des bords du Loir et en conséquence limiter la fermeture des paysages par les clôtures hétérogènes des particuliers. Le secteur de Vaas notamment témoigne du développement des petites structures privatives qui viennent miter les abords du Loir
• Limiter la fermeture du fond de vallée pour maintenir les perspectives et perméabilités visuelles. L’exemple de Lézigné (photo ci-dessous) montre l’effet de fermeture de paysage en lien avec la densification végétale

Face à la fermeture progressive des vallées, un des enjeux premiers consistent à maintenir les perspectives et l’accessibilité aux paysages de la vallée du Loir (Lézigné)

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Faciliter la découverte des paysages de la vallée du Loir en maîtrisant l’intégration paysagère des structures et équipements à vocation touristique

Au-delà de l’accessibilité au Loir, il apparaît essentiel de faciliter sa découverte à travers les cheminements doux. Dans ce cadre, le développement des équipements et structures à vocation touristique ne doivent pas constituer un obstacle mais participer à la valorisation des lieux. Ainsi, les campings, les aires d’accueil de mobilhome et autres,… sont de plus en plus nombreux aux abords directs du Loir et entrent désormais dans la composition des paysages de la vallée. De nouveaux enjeux émergent en conséquence.

• Assurer une insertion cohérente dans le paysage des infrastructures touristiques (hébergements de campings, mobilhomes, chalets …) et de loisirs (bases nautiques et sportives). A La Flèche, la base de loisirs des Monneries a fait l’objet d’une réflexion d’ensemble qui a permis le développement d’un espace relativement qualitatif d’un point de vue paysager (espaces verts, noues…)
• Privilégier les circulations douces et favoriser l’intégration des aires de stationnement et d’accueil (tout type de véhicules confondus). La mise en place d’une voie verte le long du Loir participe à la réponse de cet aneju
• Limiter et homogénéiser la signalétique présente sur les sites à l’échelle de la vallée

La prolifération des équipements touristiques de type aire de camping créé des enjeux forts en matière d’intégration de ces équipements régulièrement localisés aux abords directs de la rivière (La Flèche)

Assurer le maintien des activités agricoles qui garantissent la diversité paysagère identitaire de la vallée du Loir

Comme détaillé dans les caractéristiques et les dynamiques de l’unité, l’identité des paysages du secteur s’appuie sur une diversité des motifs paysagers. Il est important de conserver un équilibre entre ces éléments (boisements, vignes, bocage, arbres isolés…) tout en assurant le maintien des pratiques agricoles. L’évolution du parcellaire viticole sur les coteaux, le développement d’une arboriculture de type « industriel », l’ouverture progressive des paysages agricoles sur les plateaux créent de nouveaux enjeux paysagers à intégrer.

• Limiter la simplification des paysages par le développement d’activités agricoles monospécifiques (exemple de La Chartre-sur-le-Loir)
• Préserver les prairies humides, réseaux de boires et fossés associés, la maille bocagère en lien avec l’activité de polyculture élevage (bovins, chevaux)
• Accompagner le développement éventuel du maraîchage en préservant les éléments de structures paysagères identitaires
• Accompagner le développement des sièges d’exploitations et du bâti agricole en prenant appui sur la structure paysagère du val ou des coteaux (choix de l’implantation, accompagnement végétal, volumétrie et couleur, intégration dans la pente …)
• Accompagner la mutation du bâti vigneron patrimonial et assurer la découverte des terroirs viticoles par une signalétique homogène (points de vente directe, patrimoine bâti, chemins, belvédères)

Le maintien des activités du type poly-culture-élevage participe au maintien de la diversité paysagère de la vallée (Lézigné)

Adapter le développement résidentiel à la sensibilité des paysages

En partie concerné par les dynamiques urbaines soutenues à proximité des principales villes, l’unité paysagère observe une diffusion urbaine qui perturbe la lecture des paysages et la visibilité des coteaux. De manière à assurer un traitement qualitatif des extensions urbaines et de leur perception, la recherche d’une organisation urbaine cohérente et resserrée peut passer par :

• Limiter la diffusion urbaine sur les coteaux, crêtes et rebords de plateau qui dominent la vallée
• Maîtriser la diffusion urbaine en pied de coteau
• Maîtriser les extensions urbaines pour garantir une gestion économe de l’espace et la lisibilité des paysages
• Veiller à la cohérence et à l’identité urbaine, architecturale et paysagère des différents quartiers en fonction de leur implantation, et dans leur rapport au caractère inondable du val
• Valoriser les éléments identifiants de la ville/bourg (rivières, parcs, jardins, boisements, belvédères, place, espaces libres, patrimoine)
• Travailler la perception des franges urbaines et de l’habitat diffus, pour réussir la mise en scène du territoire

Les reliefs spécifiques de la vallée créent des enjeux en termes de covisibilités, notamment dans un rapport entre bâti patrimonial et extension urbaine récente (Huillé)

Faciliter l’intégration qualitative des infrastructures et zones d’activités

L’attractivité économique et résidentielle qui s’observe à proximité des principales villes de l’unité participe au développement d’infrastructures routières et des zones d’activités. Qu’il s’agisse des axes de communication dont l’ampleur et la linéarité appellent à une vigilance particulière ou des zones d’activités dont la surface, le volume et la hauteur des construction modifient sensiblement le paysage, la question de leur intégration est un enjeu important.

• Concevoir les zones d’activités comme des opérations d’urbanisme qui composent avec les quartiers et le paysage environnant (ex : ZA de La Flèche) et qui prennent en compte les grandes perspectives patrimoniales de la vallée
• Assurer la cohérence et la qualité architecturale des bâtiments (éléments pouvant être intégrés aux cahiers des charges ou aux chartes des zones d’activités)
• Compenser les effets de ruptures visuelles et physiques des infrastructures
• Garantir l’intégration paysagère de l’exploitation de carrière
• Anticiper la réhabilitation du site d’extraction en projetant ses futurs usages potentiels (agricoles, naturels, loisirs)

La mobilisation des éléments en rapport avec l’eau et la végétation arbustive évoque les paysages de la vallée dans le cadre d’un aménagement paysager qualitatif (La Flèche)

L’aménagement d’un alignement d’arbres peut favoriser l’intégration d‘un bâti imposant (Le Lude)