Les limites et continuités paysagères de la vallée du Loir
Description des limites
La vallée du loir, c’est un fait, est limitée par ses coteaux. Cette réalité géographique prend une dimension bien plus complexe quand il s’agit de limites paysagères et ce d’autant plus que les coteaux du Loir ont des profils très différents dans la traversée de la région des Pays-de-La-Loire, de la limite sud-est du département de la Sarthe à la confluence avec la Sarthe en Maine-et-Loire.
A l’est entre la limite départementale de la Sarthe (limite régionale) et Château-du-Loir :
La vallée est limitée au nord comme au sud par des coteaux marqués, d’une cinquantaine de mètres de haut (sur une distance de l’ordre de 400m). Majoritairement boisés, ils laissent place ponctuellement à des coteaux viticoles. La vigne animant, dessinant et rythmant le relief, révèle un terroir apprécié et reconnu (coteaux du Loir et Jasnières). Ponctuellement au niveau du coteau sud, on note la présence de coteaux calcaires abrupts notamment de part et d’autre de la Chartre-sur-le-Loir.
Entre Château-du-Loir et Bazouges-sur-le-Loir :
La vallée s’élargit (entre 4 à 6 kilomètres) et les pentes des coteaux s’étirent (environ 60 m de dénivelé sur une distance de 820 m). Visuellement, l’effet de barrière visuelle est moins net, les coteaux ondulent et les bois laissent parfois place à l’arboriculture fruitière (sur l’ouest principalement de la séquence).
On note ponctuellement la présence de coteaux calcaires abrupts qui s’accompagnent d’un habitat traditionnel associé à la présence de troglodytes.
Au sud de la vallée, les boisements denses constitués de futaies de conifères en association des taillis (source IGN – carte forestière 2006 de l’Institut National de l’information géographique et forestière) semblent absorber le coteau et se « répandent » dans la vallée constituant une limite épaisse en continuité avec le plateau sud (Unité paysagère du Baugeois). On retrouve aussi ce phénomène au nord-est du Lude.
Entre Bazouges-sur-le-Loir et Seiches-sur-le-Loir :
La vallée se resserre de l’ordre de 2 m de large, les coteaux d’une hauteur plus faible (de 20 à 30 m) ont un impact visuel beaucoup plus fort malgré leurs pentes douces et étirées. Les covisibilités de coteaux à coteaux mettent en évidence le caractère cultivé, arboricole, parfois boisé et aussi bâti, de ces coteaux, avec des bourgs généralement implantés à mi-pente qui se développent sur les hauteurs.
La limite ouest de l’unité paysagère prend appui sur une succession de buttes relativement basses (hauteur 50 m) au niveau notamment de la confluence entre Loir et Sarthe, fermant la plaine de l’ancienne boucle du Loir (perceptible depuis le coeur de la plaine) et relayée au loin par le coteau de la Sarthe (perceptible depuis les hauteurs).
Des continuités d’ambiances paysagères dans les vallées adjacentes et depuis les rebords de plateaux Sur l’ensemble du val, l’ampleur des vallées qui incisent les plateaux nord et sud (La Veuve, le ruisseau de Dauvers, le Dinan, l’Yre, l’Aune… au nord, et, au sud, la Dême, la Vandoeuvre l’Escotais, la Fare, la Maulne, la Marconne…) conduit à des brèches importantes du coteau du Loir, propices parfois à l’implantation de gros bourgs dans la vallée du Loir (Château-du-Loir à la confluence de l’Yre, Discay-sous-Courcillon à la confluence des vallées de l’Escotais et de la Vandoeuvre, et Marçon pour la vallée de la Dême). On note une continuité paysagère dans le fond de vallée notamment au niveau du patrimoine bâti (composition, implantation, matériaux…) et sur les coteaux qui se retournent (coteau viticole de Chahaignes par exemple).
Dans le même registre, une continuité paysagère s’observe depuis les hauteurs, rebord de plateau, hauts de coteaux viticoles, desquels, des vues longues et dégagées dévoilent la vallée du Loir. Cet effet de mise en scène conduit à une forte sensibilité de ses paysages.
Les continuités paysagères vers les départements voisins
La plaine du Loir (unité paysagère N°11 de l’Atlas de paysages de Loir et Cher - 2009) correspond à un vaste élargissement de la vallée, entre Montoire-sur-le-Loir et Couture-sur-Loir, à l’extrémité ouest du département, où elle est rejointe par la Braye. D’un coteau à l’autre, elle s’ouvre sur une largeur moyenne de 3 à 5 kilomètres et s’étire sur un peu plus de 20 kilomètres de long.
Correspondance avec les atlas de paysages précédents
L’unité paysagère de la vallée du Loir concerne à la fois le département de Maine-et-Loire et celui de la Sarthe. Dans les deux cas, les atlas de paysages, réalisés il y a une dizaine d’année, avaient pris appui sur des logiques différentes pour identifier les unités paysagères :
- Dans l’Atlas de paysages de Maine-et-Loire (2002), la vallée du Loir, entre les Basses Vallées Angevines et la limite départementale, était incluse dans l’unité paysagère du Haut Anjou au même titre que les vallées de la Sarthe et de la Mayenne et l’ancienne boucle du Loir était une sous-unité bien identifiée. Cette logique, cohérente à l’échelle du département ne l’est plus à l’échelle de la région ou la continuité avec la vallée du Loir dans la Sarthe peut s’affirmer,
- Dans l’Atlas de paysages de la Sarthe (2005), la vallée du Loir avait été considérée au-delà des coteaux : « L’unité paysagère est particulièrement typée dans les vallées du Loir et de ses affluents ainsi que sur les coteaux. Ces secteurs typés influencent, au-delà des coteaux, de vastes territoires, composant de grandes zones de transition. Celles-ci correspondent à des ambiances distinctes malgré la présence de certaines des caractéristiques de l’unité paysagère "Vallée du Loir" : vergers de pommiers, peupleraies, bâti de tuffeau et d’ardoise, etc. Ainsi, passés les hauts de coteaux,
l’observateur se trouve baigné dans des paysages variés qui peuvent être franchement ouverts (dominante de grandes cultures), ou localement semi-fermés à fermés avec des boisements plus nombreux (dominante de feuillus autochtones ou de plantations de pins maritimes selon la qualité des sols, notamment en rive gauche). A l’ouest de l’unité paysagère, les hauts de coteaux se caractérisent par un relief plan et un bocage arbustif associé à des boisements de feuillus. » (Source Unité Paysagère 4 de l’Atlas de paysages de la Sarthe de 2005). Cette explication illustre bien que les paysages hors coteaux peuvent être sous-influence du Loir sans pour autant être directement rattachés à l’unité. Ce choix, qui reste cohérent à l’échelle du département, ne pouvait être maintenu à l’échelle de la région dans la mesure où il aurait dû s’appliquer à toutes les vallées de cette envergure, ce qui n’était pas forcément opportun.
Lien vers les atlas de paysages précédents ou voisins
Consulter l’Atlas de paysages du Maine et Loire (2002) – Unité paysagère du Haut Anjou (pour partie)
Consulter l’Atlas des paysages de la Sarthe (2005) – Unité paysagère de la Vallée du Loir (pour partie)
Consulter l’Atlas des paysages du Loir-et-Cher (2007)