Les caractères de la plaine du Bas-Poitou
Une plaine calcaire où l’eau est majoritairement souterraine
Un relief plus animé au nord de la plaine
Le relief au nord de la Smagne est beaucoup plus ondulé que sur le reste de la plaine. Plus durs, les calcaires compacts et marnes du jurassique inférieur sur ce secteur spécifique, amorcent la transition vers le relief plus mouvementé de l’unité paysagère du bocage du Lay et de la Vendée. L’eau pénètre moins dans la roche et l’on retrouve des plans d’eau ou des ruisseaux de surface.
Une rampe douce vers le Marais poitevin découpée de vallées sèches
Si la plaine s’incline doucement vers le marais valorisant les vues sur cet horizon boisé sud, sa planéité est toute relative. Quelques dépressions interrompent le tracé rigoureux du parcellaire et sont soulignées par des taillis ou des boisements linéaires : elles correspondent à la présence de vallées sèches. Leur formation est liée au caractère calcaire karstique du substrat. Ce sont des vallées anciennement creusées par des cours d’eau qui, après plusieurs millénaires, se sont infiltrés dans le sol pour ressurgir plus loin. Ils laissent ainsi la vallée à sec, sauf par temps de fortes pluies où, la nappe d’eau souterraine remonte à la surface. Leur présence est singulière et caractéristique dans le paysage, d’autant qu’elles conditionnent souvent l’implantation de l’habitat sur la plaine (facilité d’accès à l’eau).
Des remontées de langues de marais dans la vallée de la Vendée
En traversant la plaine calcaire, la Vendée dessine des méandres plus amples qui oscillent entre les buttes témoins de calcaires gris plus durs qui l’encadrent. Ce large fond de vallée est structuré par un réseau de fossés et canaux souvent contreplantés de frênes têtards. Il offre ainsi une continuité aux paysages du marais mouillé jusqu’aux portes de Fontenay-le-Comte. La présence des collines permet de dominer ce paysage de prairies humides très structurées et d’en apprécier la complexité, ce qui est plutôt rare dans le marais. Avec une échelle moindre on retrouve également ces ambiances de marais mouillé dans la vallée du Troussepoil à l’ouest d’Angles.
Une mosaïque agricole de grandes cultures
Les marnes et calcaires du Jurassique inférieur (Lias) donnent des sols argilo-calcaires profonds et les calcaires et marnes du Jurassique moyen et supérieur donnent des sols argilocalcaires, de teinte généralement rougeâtre, assortis de débris anguleux provenant de la roche-mère (« terres de groies »). Ces sols sont particulièrement favorables aux cultures. Selon les saisons, les cultures de la plaine changent de couleurs, jaune avec le colza et le tournesol, du vert intense au vert tendre avec le maïs, le blé en herbe, les pois, jaune avec les chaumes et rouge avec le trèfle ou l’ocre des labours. Le tout alterne dans le vaste damier d’un parcellaire souvent très étendu (parcelles de cultures entre 5 et 10 ha voir plus). Le paysage de la plaine est très ouvert et semble pouvoir s’embrasser d’un seul regard.
Des arbres et boisements qui prennent une force dans le paysage
Quelques boisements au nord de Luçon se détachent sur les cultures et raccourcissent ponctuellement les vues. Des haies bocagères résiduelles ou récemment plantées accompagnent principalement les vallées sèches et les voies. Elles soulignent l’horizon ou constituent ponctuellement des guides visuels.
Des bourgs implantés en périphérie de la plaine
Compte tenu de la qualité des terres agricoles et de la rareté de l’eau sur la plaine, les bourgs se sont tout naturellement implantés en périphérie de la plaine s’accrochant comme des perles au fil d’eau des vallées ou le long du marais. Ils jalonnaient l’ancienne route des sauniers. Seule une ligne de bourgs s’implante en médiane de la plaine : elle est en fait à la croisée de l’ancienne voie romaine de Fontenay-le-Comte et des têtes de vallées sèches. Les deux villes historiques marquent de manière très claire ce positionnement d’interface. Fontenay-le-Comte s’implante sur la Vendée à l’interface avec la forêt de Mervent et Luçon est à l’interface avec le Marais poitevin.
Une architecture identitaire du sud Vendée
La métairie de la plaine
Sur la plaine, on retrouve peu d’habitat diffus. Quand il existe, c’est une ferme qui s’organise autour d’une maison d’habitation imposante souvent inspirée des maisons bourgeoises. Les dépendances les plus petites ont tendance à se regrouper autour de la maison alors qu’écurie, grange et étable restent indépendantes et délimitent une cour carrée créant un espace de travail préservé des vents. La grange à nef centrale, marquée par son décrochement, se retrouve également comme sur le bocage. Les abords sont généralement plantés d’arbres fruitiers qui, en plus de leur fonction nourricière, protègent des vents dans ce paysage ouvert. Ces anciens corps de bâtiments sont aujourd’hui prolongés par des hangars monumentaux, et des silos.
Des infrastructures marquantes dans le paysage
Autoroutes A83, zones d’activités, parcs éoliens sont autant d’infrastructures qui marquent aujourd’hui le paysage même si leur apparition est relativement récente.
Les pôles urbains majeurs et les infrastructures qui marquent la plaine
Deux villes se démarquent particulièrement par leur ceinture périurbaine de quartier d’habitat récent et de zones d’activités. Elles correspondent aux anciens centres urbains historiques de la plaine. Elles bénéficient des développements liées aux dynamiques impulsées par les nouvelles infrastructures. (cf. paragraphe sur les dynamiques paysagères)
Pour en savoir plus sur l’ancienne capitale du Bas-Poitou devenu pôle urbain de la plaine
Pour en savoir plus sur Luçon, île urbaine entre plaine et marais
Pour aller plus loin sur le patrimoine culturel et naturel
Patrimoine culturel :
- Consulter l’article Les paysages institutionnalisés
- Consulter la rubrique "Sites et paysages" sur le Portail de données communales de la DREAL Pays de la Loire
- Consulter l’Atlas des Patrimoines du Ministère de la Culture
- Consulter les Bases Architecture et Patrimoine du Ministère de la Culture
Patrimoine naturel :