Les caractères de l’agglomération yonnaise

Une parenthèse urbaine sur le vallon bocager de l’Yon

Un relief de modelé en creux
Comme son toponyme l’indique, la Roche-sur-Yon était un bourg implanté sur un promontoire rocheux sur lequel fut érigé un château médiéval dominant la vallée de l’Yon. Ce petit cours d’eau incise une vallée aux versants parfois abrupts dans les roches métamorphiques et volcaniques du plateau du bas bocage vendéen.
Bien qu’elle ne soit pas aussi structurante que la Loire ou ses grands affluents dans les paysages urbains des autres agglomérations régionales, cette vallée traverse de manière significative l’agglomération yonnaise.



On retrouve là, la morphologie typique du modelé en creux caractéristique des massifs anciens aplanis par l’érosion et resculptés comme un bas-relief par le réseau hydrographique. L’Yon, à la vallée sinueuse et ondulante, est gonflée des eaux des nombreux affluents qui découpent eux-aussi le plateau et contribuent au relief de modelé en creux, notamment les vallons de l’Ornay, la Trézanne, la Riallée et le Noiron.
L’Yon, vallée serpentant dans l’agglomération, qui met la ville en perspective L’Yon est le support aujourd’hui d’une véritable coulée verte qui traverse la ville et articule entre eux espaces de loisirs, de promenades dans un cadre naturel, équipements sportifs et de parcs aux accents souvent rustiques (Alluchon/Rivoli, Jardins du centre hospitalier, cimetière paysager de la Péronnière) ainsi que l’ancienne carrière des Coux au sud (en phase de réhabilitation). Si cette vallée est parfois masquée par le bâti, elle constitue un véritable cordon ombilical vert entre les quartiers est de la ville. La vallée disparait quasiment du paysage au niveau du coeur de ville (pentagone) et contribue à ouvrir le paysage sur les parties nord et sud de la ville. Elle contraste également par sa topographie et ses méandres organiques avec la composition rigoureuse de la vieille ville. Elle met par l’inclinaison parfois marquée de ses coteaux la ville et sa périphérie en vis-à-vis avec des bâtiments majeurs qui se répondent visuellement dominant l’est de la ville : le centre hospitalier, la caserne Travot (construite sur le promontoire des ruines de l’ancien château) aujourd’hui cité administrative, les tours d’habitations des quartiers qui jalonnent la vallée.
Les affluents de l’Yon en ceinture d’agglomération Les vallons de l’Ornay à l’ouest et de la Riallée à l’est ceinturent l’agglomération et constituent une limite physique et visuelle entre le coeur urbain de l’unité et son cadre paysager sous pression. Au sud de l’agglomération, ils confortent l’Yon au niveau des confluences (principe d’un éventail), en développant l’écrin végétal de la ville. Ses vallons se caractérisent par une ambiance très végétale, d’échelle intime au paysage plutôt fermé. Au nord de l’agglomération, aucun vallon ne structure le paysage, expliquant, entre autres, le développement du paysage linéaire urbain du nord de la Roche-sur-Yon

Une ville nouvelle pour coeur historique

L’histoire et l’organisation urbaine spécifique dite « pentagone » du coeur de la Roche-sur-Yon sont détaillées dans le volet « dynamiques paysagères » de l’unité , au niveau de l’analyse de la carte d’Etat-major de 1840. Ce que l’on retient du paysage de ce centre, c’est son incroyable homogénéité et la monumentalité de l’espace public. C’est un paysage urbain qui se distingue par sa composition et son architecture des villes de la région, et notamment de Cholet, qui présente le même contexte paysager, une histoire et une implantation similaires, mais une évolution radicalement différente.


Ville militaire, la Roche-sur-Yon a été adaptée au déploiement des troupes montées. En effet, l’efficacité et la rapidité des troupes militaires au XIX est liée à l’utilisation des trains d’artillerie tirés par des chevaux le long des grands axes structurants. Cet héritage équestre est encore présent avec le haras national au centre de La Roche-sur-Yon, mais également par les infrastructures équestres dans la périphérie : centre équestres, pistes d’entraînement, prairies.

Une mosaïque périurbaine

Cette mosaïque périurbaine, est elle aussi détaillée dans le volet « dynamiques paysagères » de l’unité. Ce qui caractérise ces paysages s’appuie sur :

Les voies militaires radiantes qui organisent encore les paysages péri-urbains.
La Roche-sur-Yon a été créée au coeur d’un dispositif militaire de voies rayonnantes qui s’étendent à l’ensemble du département. Elles ont éventré le bocage au début du XIXème siècle pour favoriser la circulation rapide des troupes. Ces axes rayonnants depuis le coeur historique organise et dessert encore aujourd’hui le développement de l’agglomération.


Si la trame orthogonale du centre ne s’est pas étendue sur les espaces péri-urbains, ces puissants axes militaires subsistent encore dans le paysage.

Un paysage périurbain composite
Le paysage périurbain s’est organisé progressivement de manière composite : tantôt lié à la structure bocagère, tantôt modelé par le relief des vallons et marqué par les modèles architecturaux et urbains qui alternent grands ensembles secteurs pavillonnaires et zones d’activités. Les boulevards de contournements sont devenus avec les différentes extensions de la ville des boulevards intérieurs.


Un paysage pavillonnaire très présent en périphérie Le modèle de développement périurbain s’est fait le plus souvent sur un mode pavillonnaire à l’instar des bourgs du bocage. Cela a contribué à développer la surface de l’agglomération de manière très importante. Sur les quartiers les plus récents la trame bocagère et les anciens chemins creux ont été le plus souvent conservés. Cela se traduit par un paysage hybride de bocage urbain. Reprenant les standards de l’architecture pavillonnaire vendéenne, ces quartiers contrastent fortement avec l’architecture classique du pentagone.
Des paysages péri-urbains marqués par le dynamisme économique Au coeur du bas bocage vendéen, l’agglomération de la Roche- sur-Yon répond aux mêmes dynamiques économiques renforcées par le réseau des « usines à la campagne ». Si la vocation première de la ville est prioritairement administrative et militaire, le paysage péri-urbain est aujourd’hui franchement marqué par de vastes zones d’activités couplant à la fois usines de production et ensembles commerciaux. Si elles renvoient au vocabulaire architectural et urbain classiques de la plupart des agglomérations françaises, ces zones prennent véritablement deux formes dans le paysage :
  • Une vaste zone enchâssée dans les principaux axes viaires comme dans le quartier du Val d’Ornay : le paysage devient alors fonctionnel, parfois monumental et marqué par les grands hangars métalliques entourés de plateformes enrobées pour les manoeuvres ou le stockage
  • Un cordon très étiré le long des axes historiques sans véritable épaisseur, développant une longue vitrine commerciale et industrielle masquant le bocage derrière un rideau construit (ce modèle est particulièrement développé sur la Roche-sur-Yon)

Une ceinture bocagère à l’habitat traditionnellement diffus qui contraste avec les paysages urbains

La périphérie yonnaise est marquée par un réseau bocager encore très dense qui s’articule sur les vallons secondaires de l’Yon et sur le plateau. Ce réseau bocager (des haies de chênes sur talus) est ponctué d’importants hameaux à la structure traditionnelle bien préservée et à l’architecture rurale souvent remarquable. Le bâti présente les teintes sombres et chaudes des murs granit, des toits orange de tuiles tige de botte. Les encadrements sont en granit ou en brique. Certains de ces hameaux se sont intégrés dans les extensions urbaines ou ont fait l’objet de restauration en habitat principal. Une partie a gardé sa fonction d’exploitation agricole mais de nombreux corps de ferme sont souvent partiellement ou totalement à l’abandon : le logement principal ayant été reconstruit à proximité et les bâtiments d’exploitations remplacés par des stabulations métalliques plus adaptées aux conditions de l’élevage contemporain.


Pour aller plus loin sur le patrimoine culturel et naturel

Patrimoine culturel :

Patrimoine naturel :

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