Du Moyen Âge au siècle des lumières

publié le 10 décembre 2014 (modifié le 4 janvier 2017)

Ce volet décrit la diminution des richesses liée à la Guerre de Cent Ans, la mise en place au XVIIème des politiques de gestion des forêts pour les besoins de l’industrie navale, les opérations de valorisation des marais, l’essor du commerce fluvial, la stabilisation des dunes littorales par leur boisement et la marque des Guerres de Vendée.


La Guerre de Cent Ans, vers une diminution des richesses

Au XIVème siècle, la croissance de la population et la diversification agricole génèrent une période de troubles alimentés par la Guerre de Cent Ans et ses conséquences. Les terres cultivées sont abandonnées et les friches et les forêts regagnent du terrain pendant cette période. Les marais sont délaissés et leur comblement reprend.

La pratique du défrichement accompagne le développement de paysages de landes et la pratique de l’élevage (XV et XVIème siècle)

Les défrichages des forêts et l’appauvrissement progressif des terres du fait de pratiques culturales non adaptées fait émerger sur une partie du territoire des paysages de landes peu valorisés, composés d’ajoncs et de bruyère. Le mode de culture prédominant est l’élevage avec la pratique de la pâture au sein d’exploitations isolées. Les routes sont peu praticables et de nombreux bourgs se trouvent isolés une bonne partie de l’année.

Le Nord de la Loire-Atlantique, un territoire couvert par les landes (carte de Cassini, source : géoportail.fr) en grand format (nouvelle fenêtre)
Le Nord de la Loire-Atlantique, un territoire couvert par les landes (carte de Cassini, source : géoportail.fr)



Progressivement, l’amélioration des voies de transport et l’extension de l’agriculture conduisent à la formation du bocage avec ses systèmes de parcelles délimitées par des haies sur talus.

Au XVIIème siècle, mise en place de politiques de gestion des forêts pour faire face aux besoins de l’industrie navale

Puis le regain économique et démographique conduit à de nouveaux défrichements qui amènent à partir du XVIIème les autorités à protéger la forêt sur les domaines royaux, ecclésiastiques et communaux, ainsi que dans une moindre mesure sur les domaines privés. L’essor de la marine royale génère de forts besoins en bois et favorise notamment le renouvellement des grands arbres. Les forêts se caractérisent donc par la présence de futaies qui remplacent ou accompagnent les taillis. Les reboisements prennent fin à partir de la seconde moitié du XVIIIème siècle.

Taillis de Loire-Atlantique, exemple des ambiances des forêts de l'époque en grand format (nouvelle fenêtre)
Taillis de Loire-Atlantique, exemple des ambiances des forêts de l’époque

Les opérations de valorisation des marais

Des opérations de valorisation des marais avaient déjà été amorcées par des abbayes mais c’est à partir du XVIIème siècle que des travaux d’envergure reprennent et conduisent aux paysages que nous connaissons aujourd’hui.

Entrant dans une phase générale de dessèchement des lacs et des marais, les parcelles sont drainées, les polders sont montés et des digues sont érigées pour protéger ces terres basses de l’influence de la mer. Les îles du marais Breton-Vendéen comme Bouin, Le Perrier, sont rattachées au continent.

La Brière reste à l’écart de ces aménagements, seuls trois axes hydrauliques sont percés plus tardivement (XIXème) pour drainer les eaux vers la Loire.

Canal drainant dans le marais breton vendéen en grand format (nouvelle fenêtre)
Canal drainant dans le marais breton vendéen

Les aménagements des rivières et l’essor du commerce fluvial

De nombreuses opérations d’aménagement des rivières sont destinées à améliorer les possibilités commerciales. Des canaux sont aménagés. C’est en particulier l’essor de la Loire marchande avec la mise en place de quais, de cales, de péages, dont les traces sont encore visibles aujourd’hui dans tous les bourgs ligériens, en particulier les restes du moulin de Champtoceaux et de ses arches gothiques (à noter que des roues à aubes ont été découvertes sous les arcades, ce qui laisse penser que ce fut un moulin). Les rivières sont canalisées et des systèmes d’écluses permettent d’assurer la continuité des linéaires. Toute une économie se met en place avec le transport de marchandises et de passagers, la fabrication et la réparation de bateaux…

Les digues de protection contre les crues de la Loire permettent la valorisation des terres inondables bordant l’Authion en de grandes surfaces cultivables tournées vers l’horticulture.

Les quais d'Ancenis, témoin de l'essor du commerce sur la Loire fluviale en grand format (nouvelle fenêtre)
Les quais d’Ancenis, témoin de l’essor du commerce sur la Loire fluviale

Les guerres de Vendée, une trace indélébile de l’histoire culturelle régionale

Après la révolution, les guerres de Vendée marquent profondément le paysage : les pillages, les tueries amènent désolation sur ce territoire, les forêts et les landes servent alors de zone refuge jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, tout comme le système bocager qui constitue un véritable labyrinthe défensif dans lequel les troupes républicaines auront du mal à avancer, victimes de fréquentes embuscades.

Cette histoire est ancrée culturellement et marque la naissance d’une conscience locale spécifique, que l’on retrouve dans les opérations d’aménagement du territoire, de loisirs et de tourisme comme le parc du Puy du Fou.

La forêt de Gralas, un refuge pendant les Guerres de Vendée (reconstitution) en grand format (nouvelle fenêtre)
La forêt de Gralas, un refuge pendant les Guerres de Vendée (reconstitution)

Sur le littoral, les forêts de pins maritimes stabilisent les dunes

Les dunes de sable du littoral sont instables et posent des problèmes de sécurité, mis en avant lors des catastrophes de villages ensevelis. Pour fixer les dunes dont le déplacement menace villages et cultures et d’éviter les submersions maritimes en cas de rupture du cordon sableux, des boisements de pins maritimes et de pins noirs ont été plantés au tout début du XIXème siècle sous Napoléon Bonaparte. Sous ce couvert forestier se développent d’autres essences telles que le chêne vert, feuillu particulièrement adapté aux conditions littorales.

Les pins maritimes de La-Turballe, un élément stabilisateur des dunes en grand format (nouvelle fenêtre)
Les pins maritimes de La-Turballe, un élément stabilisateur des dunes