Les enjeux de l’agglomération yonnaise

publié le 7 décembre 2015 (modifié le 6 janvier 2017)
Bloc-diagramme de synthèse des enjeux de l'unité paysagère de l'agglomération yonnaise en grand format (nouvelle fenêtre)
Bloc-diagramme de synthèse des enjeux de l’unité paysagère de l’agglomération yonnaise



Les enjeux développés sont des pistes de réflexion et d’action pour les acteurs locaux qui font écho aux enjeux révélés à l’échelle régionale. Ils se traduisent de manière synthétique dans le bloc-diagramme ci-dessus.

Assurer une approche qualitative de la recomposition des paysages urbains

La ville de La Roche-sur-Yon fait l’objet depuis plusieurs années déjà d’une entreprise de requalification de son centre ancien dans l’objectif de répondre aux évolutions des besoins des usagers et de maintenir l’attractivité du lieu. Le réaménagement de la place Napoléon, point névralgique de la ville, illustre les efforts entrepris dans ce sens par les acteurs locaux. Au-delà des opérations destinées à la valorisation des espaces publics, des secteurs entiers tels que celui de la gare ont fait l’objet d’opération de renouvellement urbain qui ont permis d’engager de manière qualitative une requalification et une densification des lieux. La poursuite de cette adaptation du paysage bâti aux nouveaux fonctionnements urbains qui s’opère sur l’agglomération yonnaise devra également permettre de conserver l’identité patrimoniale de la ville.

  • Continuer la valorisation des éléments identifiants du pentagone historique en préservant les perspectives sur les principaux repères urbains
  • Adapter le parc immobilier des secteurs patrimoniaux aux modes de vie actuels sans les dénaturer
  • Valoriser les éléments identifiants de la ville dans la logique des aménagements en vue de la requalification de l’esplanade Napoléon. La valorisation du rapport de la ville à la rivière de l’Yon doit également être maintenue grâce à des espaces publics de qualité et de convivialité
  • A l’image du réaménagement du quartier de la gare, un des principaux enjeux est d’accompagner la mutation des quartiers en valorisant l’identité paysagère notamment dans l’aménagement de l’espace public lié aux nouveaux fonctionnements
  • Préserver le patrimoine végétal en ville (jardins, parcs, arbres d’alignement, potagers, berges…) comme élément structurant d’un projet d’urbanisme végétal cohérent. En ce sens, l’aménagement de jardins familiaux au sein de l’espace urbanisé constitue un effort à maintenir pour préserver la diversité des paysages
Les efforts en vue de la requalification des espaces publics du centre-ville se sont notamment focalisés sur le secteur de la gare (La Roche-sur-Yon – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Les efforts en vue de la requalification des espaces publics du centre-ville se sont notamment focalisés sur le secteur de la gare (La Roche-sur-Yon – 2015)

Les entreprises de renouvellement urbain en cours sont notamment visibles à travers les constructions de bureaux dans le quartier de la gare (La Roche-sur-Yon – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Les entreprises de renouvellement urbain en cours sont notamment visibles à travers les constructions de bureaux dans le quartier de la gare (La Roche-sur-Yon – 2015)

L'aménagement de jardins familiaux offre des espaces de respiration et une impression de diversité paysagère (La Roche-sur-Yon – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
L’aménagement de jardins familiaux offre des espaces de respiration et une impression de diversité paysagère (La Roche-sur-Yon – 2015)

Composer un paysage valorisant les abords des infrastructures et les zones d’activités économiques

L’agglomération yonnaise se distingue notamment par la présence de zones d’activités économiques très présentes dans le paysage. Cette visibilité est due à la superficie de ces zones monofonctionnelles, mais également à leur positionnement dans le tissu urbain, au niveau des entrées de ville via les principaux axes structurants. L’exposition visuelle de ces zones, le volume des bâtiments qui s’y implantent, la forte densité d’affichages publicitaires, sont autant d’éléments qui font de l’accompagnement paysager de l’aménagement des zones d’activités un enjeu très important de l’agglomération yonnaise.

  • Les entrées de l’agglomération sont majoritairement constituées de zones d’activités. La requalification de ces secteurs par un traitement urbain cohérent affirmant une structure de rue ou de boulevard, permettront d’améliorer la lisibilité de ces espaces de transition. Les efforts d’enfouissements des réseaux entre autres devraient être poursuivis
  • Les abords des infrastructures routières, notamment sur les secteurs d’entrée de ville, sont des secteurs très prisés par les acteurs économiques pour l’affichage publicitaire, ce qui a un impact direct sur la qualité paysagère de ces secteurs. Le cadrage et la limitation de ces affichages constitue un enjeu important. De même, la qualité des aménagements des espaces publics doit permettre d’atteindre un état qualitatif des entrées de ville et des abords des voies principales
  • Le cadre de ces interventions ne pourra se concrétiser qu’au travers d’une réflexion globale de l’aménagement qui permettra d’une part d’avoir une approche favorisant les opérations de renouvellement, et d’autre part d’assurer des opérations d’ensemble qui offriront une alternative aux développements actuels dont la logique d’implantation fonctionne par diffusion aux abords des axes principaux, principalement aux abords de la RD 763. De plus, un cadrage architectural et une approche visant à une meilleure intégration des bâtiments d’activités (et des aires de stationnement et de stockage) constitue également un enjeu important
  • Les caractéristiques morphologiques et paysagères de l’unité doivent pouvoir favoriser l’accompagnement paysager de ces aménagements. Une approche visant à s’appuyer sur le tissu végétal existant permettra notamment une meilleure intégration paysagère des zones d’activités en appuyant le projet sur les principes de continuités paysagères entre espace agri-naturels bocagers et espace urbanisé

Maintenir des limites claires entre espaces urbains et espaces agricoles

Le paysage rural du secteur yonnais a fait l’objet d’évolutions importantes au cours des dernières décennies. Le développement de la ville né de la diffusion de l’habitat et des zones d’activités économiques, la prolifération des grandes infrastructures, notamment routières, et les besoins liés à l’intensification de l’activité agricole, font évoluer les territoires agri-naturels. L’expansion urbaine de l’agglomération s’est effectuée sur des terres agricoles qui sont aujourd’hui parfois enclavées entre les secteurs urbanisés. La pression foncière et la spéculation associée rendent difficile le maintien de la pratique agricole et par extension des paysages qu’elle façonne. Les espaces ruraux de l’unité bénéficient néanmoins d’une structuration bocagère riche qui limite leur ouverture visuelle. Afficher des fonctions claires, en accord avec les limites de l’urbanisation à long terme, constitue un enjeu paysager fort pour maintenir la cohérence et la lisibilité de ces paysages.

  • Maîtriser les extensions urbaines pour garantir une gestion économe de l’espace et la lisibilité des paysages
  • Optimiser l’espace en assurant également la cohérence à l’échelle des intercommunalités et des Scot
  • Protéger le foncier et l’activité agricole pour préserver des coupures d’urbanisation
  • Anticiper les délaissés agricoles et veiller à la continuité des cheminements entre ville et campagne

A terme, le gonflement des bourgs voisins (Mouilleron-le-Captif, Dompierre-sur-Yon, Belleville-sur-Vie) constitue un enjeu important du territoire. Le continuum urbain qui s’est développé au cours des décennies précédentes montre qu’en l’absence de cadrage du développement, et de définition des coupures d’urbanisation, l’espace urbanisé s’étend au gré des opportunités d’implantation, le plus souvent à proximité des axes structurants. L’extension des bourgs voisins de La Roche-sur-Yon sans cadrage pourrait sur le long terme entraîner un rapprochement entre les agglomérations qui déstructureraient la lisibilité des paysages, notamment dans le rapport entre l’urbain et le rural.

Maillage bocager et ouverture paysagère préservée à l'est de La Roche-sur-Yon (La Roche-sur-Yon – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Maillage bocager et ouverture paysagère préservée à l’est de La Roche-sur-Yon (La Roche-sur-Yon – 2015)

Entrée est de La Roche-sur-Yon depuis la RD 746 : une limite bien définie entre le rural et l'urbain (La Roche-sur-Yon – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Entrée est de La Roche-sur-Yon depuis la RD 746 : une limite bien définie entre le rural et l’urbain (La Roche-sur-Yon – 2015)

Le linéaire bocager filtre la perception de l'espace urbanisé (La Roche-sur-Yon – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Le linéaire bocager filtre la perception de l’espace urbanisé (La Roche-sur-Yon – 2015)

Assurer le lien paysager entre la ville et les espaces ruraux en s’appuyant sur le réseau bocager et les vallées

L’unité paysagère de l’agglomération yonnaise se distingue notamment par deux caractéristiques physiques et naturelles importantes, à savoir un relief assez mouvementé composé de nombreuses vallées et un réseau bocager assez dense. Les dynamiques vécues au sein de l’unité en matière de constructions de logements illustrent l’attractivité grandissante de l’agglomération. Si la prolifération du modèle pavillonnaire est une composante très visible des paysages périurbains de transition entre rural et urbain, il est à noter que le paysage des franges de l’espace aggloméré yonnais sont relativement préservés. En effet, un maillage bocager dense accompagne les vallées qui délimitent aujourd’hui les paysages urbains et font figure de filtre visuel. Dès lors, la question de la préservation de ce patrimoine naturel constitue, au-delà de l’enjeu environnemental, un enjeu paysager. L’objectif de préservation des continuités des espaces naturels et paysagers doivent permettre de constituer des liens entre la ville et la campagne. En cela, la préservation et la valorisation de la vallée de l’Yon constitue un exemple de démarche à suivre, notamment au travers des aménagements qui viennent en appui du cours d’eau (sentiers pédestres…). Le maintien et la valorisation des continuités paysagères que constituent les vallons boisés doit permettre d’assurer un rôle de respiration entre les paysages bâtis mais aussi de support d’aménités.

Dans les nouvelles opérations d’extension urbaine, en frange d’agglomération, le traitement paysager et urbain aura tout intérêt à s’effectuer de manière à rechercher sobriété foncière, greffe urbaine et espaces publics de qualité. En ce sens, l’écoquartier de la Maronnière offre un exemple de continuité paysagère préservé dans un contexte de transition entre l’urbain et le rural. Les espaces verts sont sert ici de support à l’aménagement de l’espace public.

  • Renforcer le rôle de coulée verte liant les quartiers urbains aux zones péri-urbaines des vallées de l’Yon et de l’Ornay et la Riaillée et de leurs vallons secondaires
  • Maintenir et développer la trame bocagère dans le tissu urbain périphérique et composer des projets avec la trame des haies et de l’eau
  • Assurer une cohérence paysagère dans le traitement des espaces publics, des parcs et équipements sur le linéaire de chaque vallée
  • Limiter la déprise agricole en développant une agriculture péri-urbaine renforcée par la possibilité de circuits courts (lien social entre urbains et ruraux)
La préservation des alignements en entrée de ville est à encourager (La Roche-sur-Yon – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
La préservation des alignements en entrée de ville est à encourager (La Roche-sur-Yon – 2015)

Opération de développement urbain (Écoquartier de la Marronniere à Le Bourg-sous-la-Roche – 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Opération de développement urbain (Écoquartier de la Marronniere à Le Bourg-sous-la-Roche – 2015)