Les caractères du bocage du Sillon de Bretagne
Un axe géologique fondateur : le sillon de Bretagne
L’ensemble du territoire de l’unité s’inscrit dans un ensemble géologique beaucoup plus vaste qui formait à l’époque hercynienne (-400 à -250 millions d’années) la chaîne montagneuse armoricaine (vaste zone de plissements orientés nord-ouest /sud-est de la pointe de la Bretagne au sud de la Vendée en passant par Nantes). La pénéplanation mit à nu ces plis qui ont rejoué bien plus tard (-150 à -100 millions d’années) à l’époque de la formation de l’Atlantique et des Alpes qui ont provoqué des cassures et des failles dans le vieux socle en faisant basculer des morceaux suivant les directions des anciens plis (direction varisque).
Un relief peu mouvementé avec des vallées plus encaissées, qui animent les vues au sud
Un réseau bocager encore bien préservé par endroits
On lit encore facilement la structuration des haies sur talus longeant des fossés qui drainent l’eau sur les versants des vallons. Principalement composé de chênes mais aussi dans les zones les plus humides de frênes, d’aulnes et saules, ce bocage se distingue par une gestion encore très pratiquée des arbres en têtards. Dans les zones les plus denses, on retrouve le paysage typique de petites prairies bocagères où les vaches paissent en troupeau s’abritant sous les haies par temps chaud ou de pluie. Sur les zones les plus planes, la trame bocagère est beaucoup moins dense et s’ouvre sur de larges cultures. L’unité se caractérise par un bocage semi-ouvert cadré par d’importants verrous boisés.
Un paysage marqué par les infrastructures et la diffusion urbaine
L’empreinte de l’activité métallurgique
L’activité métallurgique à Blain débute dès la préhistoire. À l’Antiquité, le secteur métallurgique se développe. Le territoire est traversé de nombreuses voies romaines attestant l’importance de l’agglomération de Blain. L’unité subit des influences franques et bretonnes.
Au Moyen Age, avec la mise en place des Marches de Bretagne, on assiste à la création d’une ceinture de places fortes qui gardent les frontières entre la France et la Bretagne, à laquelle participe le château de Blain.
Dès le XIV-XVIIème siècle, le territoire est déjà fortement marqué par des voies commerciales importantes.
L’impact du canal de Nantes à Brest
"L’ouverture de ce canal réveillera l’industrie de toute la partie haute de la Bretagne… Cette nouvelle voie ouverte permettra de rendre à l’agriculture une multitude de bras, dont elle est privée par le nombre si considérable d’hommes nécessaires à la conduite des chariots et voitures de roulage.(…) A chaque commencement de guerre, la France pourra promptement augmenter le nombre de ses vaisseaux, et les armer tous d’une façon avantageuse."
Cet axe est aujourd’hui un vecteur important de tourisme et de loisirs sur le territoire.
L’impact des deux axes de desserte principaux : Nantes/Rennes (RN 137) et Nantes/Vannes (RN 165)
- Une ouverture du paysage liée à des remembrements datant souvent de l’époque de création des voies
- Un développement urbain induit sur des bourgs voisins
- Un déploiement des vitrines d’activités (souvent peu qualifiées) le long de l’axe et aux principaux échangeurs, donnant un effet de boites successives
- les cordons boisés qui se développent sur les délaissés le long de l’axe routier qui composent progressivement un « tunnel vert »
La densité du réseau d’infrastructures est forte, à l’exception des abords du site du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Sur le bocage se déploient aussi les pylônes de lignes haute-tension venant de Cordemais ainsi que le signal du parc éolien de Campbon.
Un paysage de transition architecturale entre Sud Bretagne et Nord Loire
Véritable carrefour entre la Brière, la Bretagne, l’agglomération nantaise et le pays d’Ancenis, le territoire mélange les styles architecturaux. Les matériaux traditionnels de construction sont ceux du sillon de Bretagne : Granit, gneiss et grès avec des enduits sablés ou des torchis qui rehaussent les teintes sombres de leur couleur ocre. L’ardoise des toitures est soulignée de liserés orangés de briques.
L’unité est représentative de l’habitat breton style pays de la Mée (association de schistes et ardoises sombres qui confère au bâti en longère sobre avec un aspect sévère rappelant le pays de Rennes), mais subit fortement au sud les influences du pays nantais.
Des bourgs de plateau ou de crêtes sous pression urbaine
Qu’ils soient implantés sur un plateau ou une crête, de nombreux bourgs se développent en étoile, à l’exemple de Campbon, bourg de crête, qui a connu un développement en étoile à partir d’un bourg structuré autour du « tour d’Église » et de la trame viaire.
- Pontchâteau, véritable charnière entre les marais du haut et du bas Brivet,
- Savenay, porte d’entrée sur la Brière et la presqu’île guérandaise ,
- Blain, au nord de l’unité, à la fois carrefour routier et étape sur le parcours du canal de Nantes à Brest.
Pour aller plus loin sur le patrimoine culturel et naturel
Patrimoine culturel :
- Consulter l’article Les paysages institutionnalisés
- Consulter la rubrique "Sites et paysages" sur le Portail de données communales de la DREAL Pays de la Loire
- Consulter l’Atlas des Patrimoines du Ministère de la Culture
- Consulter les Bases Architecture et Patrimoine du Ministère de la Culture
Patrimoine naturel :