Les caractères des coteaux du Layon et de l’Aubance
La faille du Layon
Un accident majeur induisant un relief très lisible
Des matériaux toujours exploités : basalte et microgranite
L’unité paysagère des coteaux du Layon et de l’Aubance compte deux grosses carrières qui exploitent les roches volcaniques (basaltes en coussin ayant été formés sous la surface marine, microgranite) à Beaulieu-sur-Layon et Mozé-sur-Louet. Ces matériaux sont destinés à des usages très diversifiés liés aux travaux publics (sables, graves, blocs, …). Elles présentent toutes deux des fronts de taille imposants et modifient profondément le relief et la configuration du paysage. (cf. chapitre sur les dynamiques paysagères)
Cette orientation des vallées et leur exposition leur ont conféré un climat particulier propice à la viticulture d’une part et à l’implantation d’une végétation de type méditerranéenne d’autre part pouvant engendrer très ponctuellement une ambiance méridionale (dans le Layon – réserve de Pont Barré)
Les vallées sont profondes et encaissées, aux coteaux dissymétriques (abrupts rive droite et étirés rive gauche), présentant une alternance d’affleurements rocheux, de boisements et de vignes.

Le Layon naît au sud-ouest de Vihiers dans les collines de Saint-Paul-du-Bois (208 m). Il coule d’abord vers le nord-est en direction du Thouet et de Saumur, mais au village des Verchers, il change radicalement d’orientation et repart vers le nord-ouest jusqu’à la Loire (1 km en amont de Chalonnes) suivant la faille. Aménagé pour la navigation au XVIIIe siècle (notamment pour le transport du vin par les compagnies commerciales hollandaises). Il est canalisé sur une longueur de 42 km à partir de Concourson jusqu’à la Loire. L’usage du canal dit « Canal de Monsieur » peu important s’arrêtera à la fin du XVIIIe siècle.
Un relief de cuesta au sud-est
La région saumuroise, située sur la marge occidentale du Bassin Parisien, s’est construite sur une succession des invasions marines qui ont déposé successivement des sédiments. Les anciennes côtes (cuestas) s’identifient et dessinent des lignes parfaitement lisibles dans le paysage, soulignées de masses boisées et/ou de parcelles viticoles. C’est typiquement le cas dans le prolongement de la faille du Layon, au sud-est de l’unité. Le coteau du Layon est prolongé par un relief de cuesta, annoncé par la butte témoin du Puy-Notre-Dame.
Des coteaux viticoles, paysages ouverts à l’échelle du monumental
Le graphisme des lignes de vigne
Les coteaux viticoles offrent une très grande variété d’aspects et d’ambiances suivant les saisons bien sûr mais aussi suivant l’orientation des rangs de vignes qui soulignent les pentes ondulantes des coteaux (implantation dans le sens de la pente) ou renforcent le caractère graphique et rythmé du paysage dans le cas d’une implantation en terrasses successives (perpendiculairement à la pente comme dans le secteur AOC de Bonnezeau par exemple).
Un patrimoine bâti remarquable : villages de caractère, demeures et châteaux viticoles, moulins, loges de vigne…
Sur les vallées de l’Aubance et du Layon, les paysages sont marqués par un nombre important de villages qui témoignent d’une présence humaine ancienne et d’une activité aujourd’hui toujours florissante. Leur silhouette s’expose sur les coteaux viticoles, leur urbanisation s’étage, dominée par le clocher de l’église. Points d’appel et de repère, ils renforcent les relations de covisibilités entre les coteaux. La trame bâtie est généralement très ancienne avec des ruelles étroites et sinueuses, d’ambiances moyenâgeuses, des façades ornementées d’ouvertures à meneaux. Faye-d’Anjou, Saint-Lambert-du-Lattay, Le Puy-Notre-Dame… ces villages proposent un impressionnant patrimoine restauré et entretenu, une échelle humaine et une relation étroite avec l’activité viticole. Terre de contraste géologique, la palette chromatique et texturale du bâti de cette unité joue sur l’alternance des schistes au nord et des grisons (calcaire falun) au sud, de l’ardoise au nord et d’une association de tuiles canal et ardoises au sud. Le tissu urbain est souvent dominé par un château ou une demeure viticole et s’est parfois développé : quelques extensions urbaines, des coopératives viticoles en lisière, de nouveaux chais… (cf. chapitre sur les dynamiques paysagères).
Le développement de nouvelles infrastructures routières (A87 et son cortège de zones d’activités) et la pression urbaine liée à la proximité de l’agglomération angevine constituent des caractères identitaires de l’unité paysagère (Ils sont développés dans le chapitre sur les dynamiques paysagères).
Pour aller plus loin sur le patrimoine culturel et naturel
Patrimoine culturel :
- Consulter l’article Les paysages institutionnalisés
- Consulter la rubrique "Sites et paysages" sur le Portail de données communales de la DREAL Pays de la Loire
- Consulter l’Atlas des Patrimoines du Ministère de la Culture
- Consulter les Bases Architecture et Patrimoine du Ministère de la Culture
Patrimoine naturel :
- Consulter la rubrique "Patrimoine naturel" sur le Portail de données communales de la DREAL Pays de la Loire
- Trame verte et bleue : consulter le Schéma régional de cohérence écologique (SRCE) des Pays de la Loire
Sources bibliographiques
- BOSC & PIGOT, VU d’ICI, Bruno DUQUOC. Atlas des paysages de Maine-et-Loire. Département de Maine-et-Loire, DIREN, Pays de la Loire, DDE Maine-et-Loire Version éditée Le Polygraphe, 2002.
- BOSC & PIGOT, VU d’ICI, Bruno DUQUOC. Dossier Etude de l’Atlas de paysages de Maine et Loire. 1999 – 2001.