Les ambiances
Des paysages de bocage
Le terme de bocage évoque un maillage végétal important mais plus que l’organisation parcellaire soulignée de haies, c’est aussi la traduction d’un type d’agriculture lié à l’élevage ou la polyculture / élevage et d’une organisation particulière de l’habitat plutôt diffuse.
Un maillage bocager plus ou moins dense
Le paysage est dessiné, structuré par le réseau de lignes arborées et arbustives. Selon la localisation géographique dans la région, on note des subtilités et différences dans la palette végétale, la constitution des haies (ici l’importance de la strate arbustive, là, la conservation unique d’alignements aléatoires d’arbres de haut jet), les modes de tailles (basses, en têtards…) qui développent une multitude d’images des paysages de bocage de la région. Avec l’évolution des pratiques agricoles, de la filière bois… la maille est plus ou moins lâche, plus ou moins lisible.
Des parcelles cultivées s’intercalent avec les prairies, contribuant à l’élargissement de la maille bocagère et pouvant créer de larges ouvertures dans un paysage plutôt semi-ouvert alternant les effets de fenêtres et de cadres végétaux mettant en scène le territoire et lui conférant une profondeur.
Un paysage au relief plus ou moins prononcé
Sur l’ensemble du territoire régional, ces plateaux sont animés et/ou entaillés de cours d’eau au profil plus ou moins sinueux. Plus ou moins prononcé, ce moutonnement est plus ou moins perceptible. Dans l’ensemble, les reliefs modestes ne s’imposent pas notamment parce que la végétation (haies, bois et bosquets associés) tend à les « gommer » en homogénéisant les perceptions. Les grandes orientations armoricaines (nord-ouest / sud-est) sont en revanche bien identifiables.
Les haies implantées dans le sens de la pente soulignent les reliefs des coteaux, les mailles dessinent des enchevêtrements géométriques graphiques. Cette trame végétale superposée au jeu topographique engendre des écrans végétaux successifs, plans visuels dynamiques et agréables constituant un paysage de qualité.
Des paysages d’alternance
Le jeu des vallons induit un paysage d’alternance qui existe toujours entre les creux des vallons et les hauts de plateaux, c’est-à-dire entre d’une part une échelle intime liée au caractère fermé du paysage et d’autre part une échelle parfois monumentale en corrélation avec une ouverture sur de larges panoramas et ce d’autant plus que la maille bocagère est lâche et le relief marqué. L’épaisseur des haies ou leur mode d’entretien peut les rendre plus ou moins transparentes et cadrer des vues en plans successifs. Cette alternance physique et visuelle oblige à un changement permanent d’échelle, selon un rythme aléatoire.
Un habitat généralement dispersé intégré à un cadre végétal
La dispersion du bâti rural correspond au système agricole économique du bocage. Les fermes traditionnelles sont d’ampleurs variables, parfois très modestes et petites, parfois vastes et cossues. L’organisation des volumes les uns par rapport aux autres ne présente pas de caractéristique identitaire à l’échelle de la région et peut être une des spécificités des unités paysagères, mais il offre toujours un équilibre végétal/bâti agréable.
Les matériaux sont traditionnellement sombres ou aux couleurs chaudes, contrastant souvent avec les couleurs et volumes rigides et massifs des bâtiments plus récents liés à l’évolution des pratiques agricoles.
Les bourgs sont souvent des points de repère dans le paysage, cependant leur organisation, implantation et importance se différencie en fonction des unités paysagères.