Des paysages littoraux avec de fortes dynamiques
Un paysage balnéaire qui prend une dimension patrimoniale
Si les villégiatures et leurs villas cossues au style balnéaire existent depuis la charnière du XIXème et XXème siècle sur la côte et sur les rives de Loire, le développement du tourisme dans la région s’est accéléré véritablement à partir de la mise en place des congés payés et surtout après le boum économique d’après seconde guerre mondiale. Comme en témoignent les ouvrages édités ces deux dernières décennies spécifiquement sur l’architecture balnéaire du siècle dernier (« villas et édifices balnéaires des Sables d’Olonne », numéros spéciaux de la revue 303, « Architecture Balnéaire en Vendée »), ces éléments sont regardés aujourd’hui comme un véritable patrimoine.
Le développement sur le littoral de paysages pavillonnaires de villégiature et d’importantes infrastructures d’accueil.
Le fort développement du tourisme a eu des traductions directes sur certains paysages régionaux :
- La concentration du développement urbain lié au tourisme sur les stations littorales desservies par les gares (le Croisic, le Pouliguen, Pornic, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Les Sables-d’Olonne) ;
- Le développement d’aménagements pour les colonies de vacances dans les cordons dunaires boisés du littoral sud Loire ;
- L’émergence d’une pression touristique importante sur l’ensemble de la façade littorale régionale.
A partir des années 60, le paysage du littoral se transforme radicalement avec l’émergence d’une urbanisation galopante sur la façade littorale.

Vers une banalisation du paysage littoral
Dès les années 70-80 on observe sur le littoral une banalisation et une homogénéisation architecturale (petits volumes simples, souvent deux à trois pièces en plus des pièces d’eau) avec des structures urbaines pavillonnaires identiques. Seules quelques communes comme par exemple Tharon-Plage, la Baule-Escoublac, Pornichet, Notre-Dame et Saint-Jean-de-Monts, présentent des plans de composition géométriques (orthogonaux ou en étoile) de certains de leurs quartiers balnéaires. A cette époque la réponse à l’accueil des touristes ou des résidents était plus quantitative que qualitative, créant ainsi des paysages standardisés.
Si le bourg ancien était construit dans les terres à l’abri du littoral (sauf pour quelques ports naturels sur la côte) ces extensions nouvelles développent leur paysage urbain spécifique sur quasiment tout le littoral.

Ces dynamiques se sont aussi manifestées dans les îles, l’espace naturellement et juridiquement plus contraint, a permis de mieux les circonscrire et leur impact a été de fait plus localisé.
Une évolution des modes de camping qui les rend plus présents dans le paysage

A partir des années 60, de nombreux campings se développent sur le littoral mais aussi sur les principales vallées de la région et notamment le Val de Loire. A cette époque ces structures d’accueil étaient plutôt dans un cadre naturel avec quelques constructions de blocs sanitaires.
Dans les années 70-80, les campings ont suivi une évolution radicale avec un durcissement progressif des structures (tente, caravane, camping-car, mobile-home, chalet). Ainsi l’apparition du mobile home a été facteur de changement de l’organisation des campings qui s’apparentent de plus en plus à des zones urbaines (schéma d’organisation proche du lotissement avec une échelle plus réduite). Ils concentrent par ailleurs leurs propres commerces et équipements comme la piscine par exemple ce qui les rend complètement indépendants de leur contexte paysager et urbain (au point que certains nouveaux campings très équipés se positionnent en zone rétro-littorale moins contrainte). Cette évolution a souvent induit la disparition du couvert forestier de bon nombre de campings. Si ce type d’évolution est très répandu sur le littoral, en revanche il ne s’observe pas de la même façon sur les terres dans la région et notamment en Val de Loire ou du Loir. Là ce sont plutôt les villages de chalets en bois qui ont progressivement pris l’espace du camping.

