Assurer un développement de l’habitat qui participe à l’identité des paysages urbains en valorisant leur site d’implantation
Maîtriser les extensions urbaines pour garantir une gestion économe de l’espace et la lisibilité des paysages
A l’échelle des principales agglomérations de la région mais aussi à l’échelle de tous les bourgs et villages de la région, la maîtrise de l’étalement urbain et la sobriété foncière sont des enjeux essentiels.
La gestion économe de l’espace ne doit cependant pas être vue comme un absolu déconnecté d’une réalité géographique, urbaine et sociale. Maîtriser les extensions ne veut pas dire faire la même opération en plus resserré, il s’agit davantage d’optimisation de l’espace.
Cette optimisation doit être pensée dès le commencement des nouvelles opérations pour lesquelles la diversité des typologies d’habitat peut permettre une intensité urbaine plus adaptée. De même, la place occupée par la voirie et la répartition du parcellaire doivent permettre de ne pas créer de délaissés non utilisés. Il ne s’agit pas non plus de supprimer les jardins des maisons individuelles mais de préférer des implantations en limite séparative plutôt qu’en milieu de parcelle afin d’éviter un morcellement excessif des espaces extérieurs privatifs. La continuité des épaisseurs végétales créées ainsi à l’arrière des constructions principales participent à la création d’une lecture paysagère continue.

Le besoin en nouveaux logements est une réalité et pour y répondre l’extension urbaine n’est pas la seule possibilité. En effet, au sein du tissu urbain constitué, les opportunités sont également nombreuses. Des espaces en friches apparaissent dans les paysages urbains. Autrefois industries, commerces ou encore voies ferrées, ces sites représentent un potentiel stratégique, tant par leur localisation, parfois au cœur de la ville, que par les superficies importantes permettant des opérations d’ensemble.

Dans un registre moins visible mais avec un potentiel au moins aussi important du point de vue quantitatif, les quartiers pavillonnaires construits ces dernières décennies offre de nombreuses possibilités en terme de mutation et d’optimisation. Il peut s’agir de réaliser des extensions aux constructions existantes, de créer de nouvelles constructions dans les espaces libres ou d’effectuer une opération de démolition reconstruction pour faire évoluer la typologie des logements du quartier.

Veiller à la cohérence et à l’identité urbaine, architecturale et paysagère des différents quartiers en fonction de leur implantation
L’étalement urbain est un facteur important d’évolution des paysages régionaux. Eviter la déconnexion des extensions urbaines apparait essentiel pour cadrer cette dilution et préserver la cohérence des villes et villages, tout autant que leur perception dans les paysages. Il s’agit de faire participer les extensions urbaines au tissu urbain constitué en leur donnant du liant.
Avec l’exemple ci-après, qualifié de « parc habité », on perçoit bien que le lien à l’espace s’est complexifié et n’a rien de comparable avec l’urbanisme préfabriqué qui s’est développé en masse. Rapport à la nature, lecture indécise des limités privatives, jeux d’échelles, de la vue sur le grand paysage à la parcelle, jeux de volumes…

Sur plus de cent hectares au nord d’Angers en rive gauche de la Maine, le plateau des capucins est un bon exemple d’une évolution positive du paysage urbain, renouant avec une nécessaire complexité avec : une intégration de la trame agricole préexistante ; l’affirmation de lanières vertes ménageant des transitions entre la ville, la campagne et les espaces naturels ; l’imbrication minéral / végétal ; la conjugaison entre matériaux traditionnels (schiste, tuffeau, ardoise) et modernes (verres, béton, zinc…) ; le respect des habitats pour la faune et la flore ; une gestion durable des eaux pluviales par une approche équilibrée entre infiltration et ruissellement.

Entre les paysages bâtis anciens et contemporains, il y a une très forte disparité quant à leurs caractéristiques identitaires. Dans un contexte où les matériaux ne sont plus liés à la géographie du site et où les maisons traditionnelles correspondent davantage à un imaginaire traditionnel, conserver des spécificités architecturales et patrimoniales semble être un enjeu paysager fort. Il peut s’agir de trouver une résonnance aux matériaux et aux végétaux dans les opérations ou de favoriser la qualité architecturale et la diversité urbaine.

Pour assurer la cohérence des différents quartiers la palette végétale utilisée tient une place importante. Plutôt que réalisée de manière empirique par une accumulation de participations individuelles, il est possible d’apporter une conception paysagère aux espaces privatifs et plus particulièrement aux limites parcellaires dès la conception des nouvelles opérations. Pour ce qui est de l’espace public, s’il y a toujours une réflexion d’ensemble, le travail avec un paysagiste permet une meilleure cohérence visuelle et une harmonie végétale.

Promouvoir un traitement qualitatif des franges : limites de l’urbanisation, continuité entre les quartiers
C’est dans les secteurs à forte attractivité, là où l’évolution des franges urbaines est la plus rapide, notamment à proximités des grandes agglomérations et des infrastructures routières, que l’enjeu de la maîtrise des extensions urbaines est le plus fort. Afficher des limites à l’urbanisation à long terme favorise le traitement qualitatif des franges et des entrées de ville tout en garantissant une gestion économe de l’espace par une maîtrise des extensions urbaines.

Dans le cadre d’un développement urbain, anticiper le paysagement des nouvelles franges urbaines apparaît essentiel pour la cohérence paysagère de l’ensemble de la ville ou du village. La perception des lisières bâties est d’autant plus importante que le développement des déviations a renforcé leur visibilité. Harmoniser le traitement des nouvelles franges dans les opérations d’extension est un moyen de participer à la valorisation des silhouettes urbaines.
Le Val de Loire, tout comme les secteurs vallonnés, offre un paysage de silhouettes urbaines particulièrement apprécié et qui participe notamment à la reconnaissance du classement du val en tant que patrimoine mondial de l’UNESCO. Il est essentiel que le développement urbain de ces coteaux s’effectue de manière à ce que cette harmonie paysagère soit maintenue.
Assurer la pérennité et la viabilité de l’agriculture péri-urbaine, espace de respiration qualitatif entre les agglomérations
Le développement de projets d’agriculture périurbaine permet notamment d’afficher une fonction garantissant des espaces de respiration entre les agglomérations et de maintenir une structure paysagère qualitative autour des villages et des villes.
Anticiper les délaissés agricoles et veiller à la continuité des cheminements entre ville et campagne
La pression foncière et la spéculation associée engendrent, au même titre que le morcellement des terres agricoles, le gel d’espaces, souvent en attente d’urbanisation.
Afficher des fonctions claires, en accord avec les limites de l’urbanisation à long terme, constitue un enjeu paysager fort pour éviter le gel volontaire de terres agricoles ou l’interruption de cheminements faisant le lien entre ville et campagne.

Limiter l’impact visuel et structurel des voiries dans le paysage des aménagements péri-urbains
Les formes urbaines qui se sont développées ces dernières décennies, et en particulier le modèle des lotissements pavillonnaires, sont directement liées à l’usage de la voiture. La place prise par cette dernière n’est pas négligeable dans l’espace public et privé de ces opérations. Les voiries ont souvent été surdimensionnées et offraient un paysage peu qualitatif plus à l’échelle du mode de déplacement que de l’habitant.
Dans l’optique de valoriser ce paysage périurbain, l’enjeu aujourd’hui dans la conception de quartiers est de :
- Optimiser l’emprise de la voirie et l’adopter à l’usage
- Concevoir des espaces publics qui composent des paysages urbains de rues, boulevards, places
- Redonner une place centrale au piéton dans l’espace public

