Les enjeux des balcons de la Sarthe

publié le 7 décembre 2015 (modifié le 6 janvier 2017)
Bloc-diagramme de synthèse des enjeux de l'unité paysagère des balcons de la Sarthe en grand format (nouvelle fenêtre)
Bloc-diagramme de synthèse des enjeux de l’unité paysagère des balcons de la Sarthe

Les enjeux développés sont des pistes de réflexion et d’action pour les acteurs locaux qui font écho aux enjeux révélés à l’échelle régionale. Ils se traduisent de manière synthétique dans le bloc-diagramme ci-dessus.

Valoriser les paysages patrimoniaux des bourgs historiques tout en assurant un développement urbain prenant en compte la sensibilité des paysages

En partie concernée par les dynamiques urbaines soutenues de la périphérie mancelle, l’unité paysagère observe une diffusion urbaine importante qui perturbe la lecture des paysages et ne participe pas à la mise en valeur du patrimoine bâti des franges urbaines. De manière à assurer un traitement qualitatif des extensions urbaines et de leur perception, la recherche d’une organisation urbaine cohérente et resserrée peut passer par :

  • Valoriser les éléments identifiants des bourgs et leur rapport à l’eau au travers d’espaces publics et de fronts bâtis de qualité : quais, port, chemins de rive, remblais, franchissements, belvédères, patrimoine bâti, jardins, parcs, arbres d’alignement, potagers, berges… : A Fresnay-sur-Sarthe, à Beaumont-sur-Sarthe, les aménagements des abords de la Sarthe valorise le rapport entre la ville historique et l’eau
  • Maîtriser les extensions urbaines pour garantir une gestion économe de l’espace, la préservation des coteaux et lignes de crête et la lisibilité des paysages de la plaine et de la vallée. Cet enjeu est notamment perceptible au niveau de Fresnay-sur-Sarthe qui offre certaines perspectives où se superposent bâti ancien aux abords de la Sarthe et urbanisation des coteaux surplombant la rivière
  • Limiter la diffusion linéaire sur les coteaux et les crêtes et promouvoir un habitat plus vivant, mieux inscrit dans le territoire
  • Promouvoir un traitement qualitatif des franges : limites de l’urbanisation en adaptant les réponses conceptuelles au contexte paysager (bourgs de plaines, fonds de vallées et coteaux ou buttes) : les extensions pavillonnaires sont au cœur de cet enjeu particulièrement important dans les secteurs sous polarisation mancelle
  • Éviter les enclaves agricoles pour rechercher une compacité des bourgs et limiter la diffusion le long des axes. A Beaumont-sur-Sarthe, l’urbanisation des plateaux le long des axes illustre le phénomène d’enclavement des terrains agricoles aux abords des bourgs
  • Veiller à la continuité des cheminements entre bourgs, coteaux, plaine et rivières
La diffusion de l'urbanisation sur les coteaux surplombant la Sarthe (Vivoin) (2010) en grand format (nouvelle fenêtre)
La diffusion de l’urbanisation sur les coteaux surplombant la Sarthe (Vivoin) (2010)

Développer une approche qualitative de l’intégration des infrastructures majeures et des zones d’activités

L’attractivité économique et résidentielle induite par la proximité de l’agglomération mancelle participe au développement des infrastructures routières et des zones d’activités. Qu’il s’agisse des axes de communication dont l’ampleur et la linéarité appellent à une vigilance particulière ou des zones d’activités dont la surface, le volume et la hauteur des constructions modifient sensiblement le paysage, la question de leur intégration est un enjeu important.

  • Concevoir les zones d’activités et les infrastructures comme des opérations d’aménagement du territoire qui composent avec le paysage environnant
  • Prendre en compte la spécificité des structures végétales de milieu humide dans le paysage en assurant les continuités hydrauliques nécessaires à leur maintien
  • Choisir le bon emplacement : éviter les implantations en point haut ou en fonds de vallée avec remblais. Les implantations des bâtiments en situation de promontoire destiné à répondre aux risques inondations sont concernées par cet enjeu d’intégration
  • Concilier l’effet de vitrine avec le maintien de la qualité des entrées de bourgs ou des fenêtres sur le grand paysage tout en intégrant et accompagnant les zones de stockage, les aires de manœuvre et de stationnement
  • Assurer la cohérence et la qualité architecturale des bâtiments (éléments pouvant être intégrés aux cahiers des charges ou aux chartes des zones d’activités) : cet enjeu peut notamment faire appel aux traditions architecturales dont certains témoignages sont encore visibles dans les paysages urbains, comme à Sainte-Jamme-sur-Sarthe
  • Composer avec la topographie naturelle pour éviter les déblais/remblais dans la conception des nouvelles infrastructures
  • Limiter et qualifier les délaissés urbains ou routiers et temporiser l’aménagement des zones d’activités en fonction de la demande réelle. Outre la présence ancienne des voies structurantes, la traversée de la LGV dans un sens est-ouest contribue à renforcer les enjeux en lien avec le développement des infrastructures
Lors de la création des infrastructures (ex A28), des boisements de sols humides ont été maintenus mais, les apports en eau sur ces parcelles ont été modifiés et par conséquent le boisement périclite. Un phénomène à prendre en compte dans le développement des infrastructures (2013) en grand format (nouvelle fenêtre)
Lors de la création des infrastructures (ex A28), des boisements de sols humides ont été maintenus mais, les apports en eau sur ces parcelles ont été modifiés et par conséquent le boisement périclite. Un phénomène à prendre en compte dans le développement des infrastructures (2013)

La conception comme opération d'ensemble favorise une intégration paysagère plus qualitative des zones d'activités (Maresché) en grand format (nouvelle fenêtre)
La conception comme opération d’ensemble favorise une intégration paysagère plus qualitative des zones d’activités (Maresché)

Maintenir la diversité des paysages agricoles pour valoriser l’identité paysagère des balcons de la Sarthe

Comme détaillé dans les caractéristiques et les dynamiques de l’unité, l’identité des paysages du secteur s’appuie sur une diversité des motifs paysagers. Il est important de conserver un équilibre entre ces éléments tout en s’adaptant à l’évolution des pratiques agricoles et forestières.

  • Maintenir l’agriculture spécifique des espaces inondables des fonds de vallées (notamment les prairies bocagères) et de la plaine de l’Orne Saosnoise
  • Maintenir le maillage des chemins ruraux pour garantir l’accessibilité à tous les espaces
  • Assurer la pérennité des boisements (notamment coteaux et buttes associées à la cuesta), des haies dans leur spécificité par secteurs et des arbres isolés qui ponctuent ce paysage. Cet enjeu est particulièrement prégnant dans les secteurs concernés par une ouverture progressive des paysages agricoles (exemple de Sainte-Jamme-sur-Sarthe)
  • Veiller à la qualité architecturale du bâti agricole qui constitue des repères paysagers et à l’intégration des nouveaux volumes toujours plus imposants (polyculture-élevage) ou qui se diversifient (aviculture)
  • Limiter la fermeture des fonds de vallée pour maintenir les perspectives
Le maintien des haies bocagères participe à une meilleure intégration paysagère des bâtiments agricoles imposants (Sainte-Jamme-sur-Sarthe) en grand format (nouvelle fenêtre)
Le maintien des haies bocagères participe à une meilleure intégration paysagère des bâtiments agricoles imposants (Sainte-Jamme-sur-Sarthe)

Améliorer les conditions d’accessibilité de découverte des rivières et maîtriser l’impact des infrastructures touristiques

La perception des paysages passe à la fois par la composition de ce qui est visible mais aussi simplement par le fait de pouvoir y accéder. La dynamique de fermeture paysagère le long des rivières ne favorise pas leur accessibilité, il est donc essentiel de favoriser les aménagements permettant d’assurer son accès. Dans ce cadre, le développement des équipements et structures à vocation touristique ne doivent pas constituer un obstacle mais participer à la valorisation des lieux. A l’instar des dynamiques connues dans d’autres unités paysagères structurées autour d’un cour d’eau principal, les balcons de la Sarthe sont en proie à un phénomène de cabanisation sur les rives de la Sarthe.

  • Limiter la privatisation des bords de rivières et le cloisonnement du paysage (cabanisation, clôtures …). Cet enjeu est lié à celui de l’accessibilité et de la visibilité du cours d’eau
  • Favoriser l’appropriation des berges de rivières en lien avec les activités de la ville et accompagner les usages de la rivière notamment la cabanisation de façon durable
  • Privilégier les circulations douces à l’échelle des vallées, le long des rivières, en lien entre autre avec les agglomérations mancelle et alençonnaise en limitant les effets de rupture des grosses infrastructures (LGV, A28 notamment)
  • Favoriser l’intégration des aires de stationnement et d’accueil (camping, aires de pique-nique …)
  • Valoriser et préserver le patrimoine vernaculaire et industriel (lavoirs, biefs, moulins, chaussées …) en acceptant la diversification des activités
  • Soigner l’occupation des coteaux : préserver le petit parcellaire et le réseau de chemins à l’appui des pentes, assurer le dégagement des points de vues, valoriser la perception du patrimoine et des grands parcs
  • Limiter, homogénéiser et coordonner la signalétique présente sur les sites
  • Valoriser les premiers plans et préserver le patrimoine végétal associé aux rivières en ménageant des ouvertures sur le paysage, aménageant des belvédères et points d’arrêt
  • Préserver et valoriser les châteaux, manoirs et leurs parcs
L'ouverture des paysages de la vallée permet une meilleure valorisation de la rivière dans le paysage. Le phénomène de privatisation (cabanisation…) des berges menacent néanmoins l'accessibilité et donc la découverte de la vallée (Neuville-sur-Sarthe) en grand format (nouvelle fenêtre)
L’ouverture des paysages de la vallée permet une meilleure valorisation de la rivière dans le paysage. Le phénomène de privatisation (cabanisation…) des berges menacent néanmoins l’accessibilité et donc la découverte de la vallée (Neuville-sur-Sarthe)

La mobilisation de petits aménagements de type passerelle favorise la découverte des paysages de la vallée (Beaumont-sur-Sarthe) en grand format (nouvelle fenêtre)
La mobilisation de petits aménagements de type passerelle favorise la découverte des paysages de la vallée (Beaumont-sur-Sarthe)

La question de l'intégration architecturale des nouvelles constructions dans des secteurs à haute valeur patrimoniale, notamment les bourgs anciens surplombant la rivière, est un enjeu important de l'unité paysagère (Beaumont-sur-Sarthe) en grand format (nouvelle fenêtre)
La question de l’intégration architecturale des nouvelles constructions dans des secteurs à haute valeur patrimoniale, notamment les bourgs anciens surplombant la rivière, est un enjeu important de l’unité paysagère (Beaumont-sur-Sarthe)