Pour en savoir plus sur la géologie et les matériaux de construction
Des matériaux caractéristiques : une palette chromatique et texturale formant l’identité plurielle des constructions de la région


La superposition des cartes géologiques et des matériaux de construction des habitations anciennes antérieures à 1950 montre une forte corrélation. En effet, le bâti utilise alors les ressources locales : bois, terre, pierre et leurs dérivés (glaise, chaux) sont utilisés et assemblés sur place. La pierre est alors un matériau accessible financièrement et son assemblage fait partie du savoir-faire local.
Il en résulte des typologies architecturales marquées qui participent fortement à l’identité des paysages régionaux.
La dénomination de certains terroirs montre l’importance des couleurs des matériaux dans la formation d’ensembles paysagers :
« Anjou Noir », « Maine noir » dans le massif armoricain, en référence aux couleurs sombres des grès et schistes notamment ;
« Maine roux » sur les terrains cénomaniens en référence au grès Roussard et aux sables ocre-jaune ;
« Anjou Blanc », « Maine blanc » en référence aux calcaires clairs.
Les mines bleues en référence aux schistes ardoisiers du haut Anjou et du bas Maine
La qualité des roches sous-jacentes va déterminer leur utilisation et donc leur visibilité dans le paysage, selon des considérations d’ordre technique :
l’abondance de l’argile sur tout le territoire régional a favorisé, dès le XIXe siècle, l’essor de la brique et de la tuile plate, grâce au dynamisme de l’industrie de la terre cuite ;
la présence de pierres se prêtant à la taille se traduit souvent par des encadrements en appareillage de roches plutôt que de briques et des linteaux monolithiques (granite dans les Alpes Mancelles) ;
une roche mère dense et peu profonde peut induire la construction de murs épais permettant d’éviter le creusement de fondations profondes ; une roche tendre comme le tuffeau pourra permettre le creusement de cavités (troglodytes du Val de Loire), etc. ;
la présence de sables cénomaniens, souvent ferrugineux, extraits des carrières voisines, des rivières ou des étangs, offre au bâti traditionnel une gamme d’enduits (réalisés à base de chaux grasse et de sable) se déclinant sur différentes gammes de jaune (clair dans la vallée du Loir, ocre-roux dans la Champagne Mancelle…).
En l’absence de roche affleurante, c’est la terre crue qui est utilisée, tandis que les végétaux séchés solidement attachés forment un matériau de couverture imperméable
