Les sous-unités paysagères du bocage du Lay et de la Vendée
Les disparités dans la densité du bocage, la variation dans la configuration des vallées et la présence plus ou moins importante des ensembles forestiers ou boisés permet de distinguer trois sous-unités paysagères :
- Le Massif forestier de Mervent Vouvant
- Le plateau bocager de la vallée du Lay
- Le plateau bocager de l’Yon
Le Massif forestier de Mervent-Vouvant
Ce paysage est constitué d’un plateau fortement incisé par les méandres de la Vendée et de la Mère dont les vallées ont été ennoyées par trois retenues d’eau. Les vallées sont jalonnées par un important patrimoine de ponts (Pont du Déluge et Pont de Diet) et de barrages. Lieu pèlerinage attractif en Vendée avec la Grotte du Père de Montfort, prêtre missionnaire, qui y établit un ermitage, les vallées offrent une mise en lecture parfois spectaculaire du paysage : le Rocher et le Panorama de Pierre Blanche ou le Sentier sylvicole de Douard.
Cette attractivité est également liée à la qualité du paysage forestier de la forêt domaniale de Mervent-Vouvant qui se développe sur les coteaux des deux vallées. Elle comprend un Site d’Intérêt communautaire Natura 2000 « Foret de Mervent-Vouvant et ses abords », centré sur la vallée de la Vendée. Elle présente une grande diversité végétale et animale avec notamment des arbres remarquables (le Marinier, le Chêne à l’Ermite, le Chêne à 5 troncs).
La richesse patrimoniale du secteur est renforcée par la présence de bourgs de caractère au bâti historique révélant la richesse culturelle de ce lieu de passage : Mervent présente ainsi des vestiges médiévaux et un patrimoine renaissance intéressant avec des monuments classés : le château de la Citardière, le logis de la Cornelière, le vieux pont des Ouillères (inondé sous les eaux du lac). La Renaissance fut une période de grande prospérité pour le secteur et Foussais-Payré devient un centre commercial actif (développement des produits de laine, de lin et de cuir et éclosion d’artisans et de commerçants). De cette époque florissante datent de nombreux logis et bâtiments remarquables disséminés dans les deux bourgs et la campagne environnante.
Aujourd’hui, la macro-clairière ouverte sur de grandes cultures céréalières de Foussais-Payré est marquée également par des productions horticoles. Cet espace amorce une transition entre les paysages bocagers vendéens et les grandes cultures ouvertes du niortais.
Le plateau bocager de la vallée du Lay
Ce plateau très ondulé est incisé par de nombreuses vallées convergeant en éventail vers la Smagne et la Longèves. Les principales retenues d’eau sont localisées sur les vallées des affluents du Lay et le paysage est globalement ponctué de très nombreux plans d’eau et mares souvent présents à proximité des hameaux. L’inclinaison régulière du plateau vers le sud-ouest à l’appui de la faille de Chantonnay présente des ondulations régulières créées par une série de vallées secondaires parallèles qui marquent des directions Nord-est/sud-ouest dans le paysage.
S’inscrivant dans la direction de cette trame du relief, le réseau de haies bocagères dense dans les vallons est relativement plus ouvert voire inexistant sur les crêtes secondaires ouvrant les vues sur le paysage. La présence de nombreux verrous boisés sur les parties hautes du plateau cadrent ces vues et referment ponctuellement le paysage sur ces ensembles de feuillus ou de conifères plantés (forêt de la Chaize, Bois de la Bironnière…).
L’habitat est caractérisé par une implantation diffuse dans le bocage avec notamment la présence de gros hameaux. Les petits bourgs s’implantant en général à cheval sur les vallées et plus particulièrement au sud de la sous unité à proximité de la plaine du Bas-Poitou. C’est sur ce secteur que se concentre la richesse patrimoniale à la fois de châteaux et logis accompagnés souvent de leur parc (Château de l’Hermenault, Logis du Bâtiment, Château de Sainte Hermine) et d’un petit patrimoine vernaculaire lié à l’eau souvent remarquable : fontaines, lavoirs (comme à Thiré).
Le développement le plus important des bourgs et des activités se fait au nord de la sous unité à l’appui des infrastructures routières (A83, D948, A87) et dans l’aire d’influence de l’agglomération yonnaise. C’est le cas notamment des communes de Bournezeau et de l’ancienne cité médiévale de la Chaize-le-Vicomte.
Le plateau bocager de l’Yon
Ce plateau est sculpté par un réseau arborescent de vallées convergeant vers les retenues d’eau du Marillet et du Graon et la vallée de l’Yon. Cette « désorientation apparente » des vallées se traduit par un effet labyrinthique sur les voies secondaires qui se faufilent entre les vallées. La trame bocagère est très dense sur les coteaux et dans les fonds de vallées mais se distend voir disparait sur le plateau en ouvrant ainsi des vues panoramiques et lointaines.
Les principaux bourgs sont implantés sur le plateau ou sur la partie haute des vallées. La pression urbaine est lisible par les extensions pavillonnaires importantes des bourgs et l’étalement linéaire le long des voies rurales dans l’aire d’influence de l’agglomération yonnaise et sur la D746 vers Luçon.
La présence au sud d’enclaves viticoles anciennes correspondant aux Fiefs Vendéens (Rosnay et Mareuil) connote de manière originale ce paysage de bocage avec leur patrimoine viticole associé (châteaux, chais…).
