Les sous-unités paysagères du bassin de Grand-Lieu

publié le 7 décembre 2015 (modifié le 29 décembre 2016)
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Carte de l’unité paysagère



Cette unité paysagère se caractérise par une véritable diversité d’ambiances autour du lac de Grand-Lieu. Les principales variations du paysage sont liées au relief et à l’occupation du sol ainsi qu’aux effets de la pression urbaine. L’ensemble de ces critères permet de distinguer 4 sous-unités paysagères :

  • Le lac et les marais de Grand-Lieu
  • Les marais de l’Acheneau
  • Le croissant bocager viticole de Grand-Lieu
  • La plaine maraîchère de Grand-Lieu

Le lac et les marais de Grand-Lieu

Paysage lacustre ouvert, le lac et les marais de Grand-Lieu présente un niveau d’eau fluctuant et contrôlé en fonction des saisons, qui fait l’objet de véritables enjeux entre les différents usagers du territoire (agriculteurs, naturalistes, chasseurs pêcheurs). La faible profondeur du lac (1 mètre en été ; 3 en hiver) explique la luxuriance de la végétation qui, écologiquement et visuellement, se rapproche des lacs africains.

Un paysage marqué par des croissants de végétations qui lui donnent des allures de lac africain (Saint-Aignan-de-Grand-Lieu) en grand format (nouvelle fenêtre)
Un paysage marqué par des croissants de végétations qui lui donnent des allures de lac africain (Saint-Aignan-de-Grand-Lieu)



En hiver, le lac s’étend sur une surface de 6000 hectares et devient le plus grand lac naturel de plaine français. On y retrouve une végétation organisée en croissants successifs qui présentent une richesse écologique faisant la singularité de ce paysage (du centre du lac à sa périphérie) :

  • L’eau libre au centre reflète le ciel et fait miroiter la lumière
  • En périphérie, un herbier de nénuphars blancs et jaunes, de macres et de limnanthèmes, dessine un tapis végétal
  • La roselière s’implante sur les espaces moins profonds et masque à hauteur d’homme les franges du marais. Cet ensemble homogène de plantes très graphiques passe du vert tendre au printemps au jaune lumineux des chaumes à partir de l’automne
  • Un archipel de levis : îles flottantes de saules qui ponctuent ces espaces herbacés aquatiques
  • Les prairies inondées structurées par des canaux géométriques et inondées six à huit mois par an sur lesquelles viennent paître les vaches nantaises
  • Une ceinture arborée constituée à la fois d’une ripisylve plus ou moins épaisse confortée au nord d’épais boisements

Ce lac naturel et ce marais bien que très étendus et spectaculaires sont en fait très discrets dans le paysage environnant car bordés de ces multiples ceintures végétales et accessible par quelques points seulement. Quelques points de vue dominants depuis les coteaux sud et ouest permettent d’en prendre toute la dimension.

Un écrin boisé qui laisse découvrir le lac au dernier moment (Saint-Aignan-de-Grand-Lieu) en grand format (nouvelle fenêtre)
Un écrin boisé qui laisse découvrir le lac au dernier moment (Saint-Aignan-de-Grand-Lieu)



La sous-unité est de fait très peu habitée. Seul le bourg en promontoire de Saint-Lumine-de-Coutais dominant le sud du lac et le bourg de pêcheurs de Passay présentent tous les deux une relation directe avec le lac et par des canaux principaux traversant la ceinture de marais.
Le village de pêcheurs de Passay (La Chevrolière) présente une structure urbaine dense spécifique. Le village est constitué de rues étroites et de maisons basses mitoyennes, témoignant de l’ancienneté du village. Passay est le seul village de pêcheurs autour du lac de Grand-Lieu. La pêche y est pratiquée depuis le Moyen-Age, ainsi que l’attestent des archives remontant au 12ème siècle.

Village de pêcheurs de Passay (source Archives Départementales de Loire-Atlantique) en grand format (nouvelle fenêtre)
Village de pêcheurs de Passay (source Archives Départementales de Loire-Atlantique)

Les marais de l’Acheneau

Cette large vallée est occupée par des prairies inondables structurées par des canaux et prolonge autour de l’Acheneau les paysages de la périphérie du lac. Cette canalisation de l’ancien cours du Tenu est en fait l’exutoire et voie d’eau reliant le lac à l’estuaire de la Loire par les marais de Vue et Rouans.

Canal de l'Acheneau bordé de ses prairies inondables soulignées par des coteaux boisés (Port-Saint-Père) en grand format (nouvelle fenêtre)
Canal de l’Acheneau bordé de ses prairies inondables soulignées par des coteaux boisés (Port-Saint-Père)



Cette vallée est cadrée par des coteaux bocagers, habités, boisés, ponctués de châteaux et de parcs. Elle présente des versants viticoles au sud sur la zone de confluence entre le marais, le Tenu et l’Acheneau. Les extrémités de la vallée sont marquées par les bourgs de Port-Saint-Père et de Rouans qui s’étagent sur les coteaux à partir de leur cale sur l’Acheneau.

Pont et cale de Rouans en grand format (nouvelle fenêtre)
Pont et cale de Rouans

Le croissant bocager viticole de Grand-Lieu

Cette sous-unité s’appuie sur le coteau viticole de Grand-Lieu et sur les revers de coteau des vallées du Tenu et de l’Acheneau. A ce titre, elle se démarque par une présence importante de châteaux associés à de grands parcs mettant en perspective la vallée et adossés à des ensembles boisés.

Un paysage viticole ouvert rythmé par les rangs de vigne (Saint-Philbert-de-Grand-Lieu) en grand format (nouvelle fenêtre)
Un paysage viticole ouvert rythmé par les rangs de vigne (Saint-Philbert-de-Grand-Lieu)



Si la trame bocagère est encore relativement dense sur les coteaux les moins
abrupts, le paysage est ouvert par de nombreuses enclaves viticoles qui soulignent les ondulations du relief par le rythme des rangs de vigne. Ces dernières ouvrent d’ailleurs de rares panoramas sur le lac de Grand-Lieu ou les vallées du Tenu, de l’Acheneau et de la Logne.
Les bourgs sont étagés sur les coteaux et présentent le plus souvent une façade de quais tout à fait originale sur l’Acheneau, la Logne ou le Tenu. Cette organisation renvoie clairement à l’époque où ces cours d’eau servaient de voie de navigation entre le fond d’estuaire ligérien, le lac et les marais bretons vendéen. Au même titre, Saint-Philbert-de-Grand-Lieu constitue une articulation urbaine au point de franchissement à la charnière entre les vallées de la Boulogne, de la Logne et le lac.

Ambiance de quai sur le Tenu à Saint-Mars-de-Coutais en grand format (nouvelle fenêtre)
Ambiance de quai sur le Tenu à Saint-Mars-de-Coutais



Les fonds de vallées sont le plus souvent ouverts par de nombreuses prairies inondables qui sont parfois entrecoupées de frênes ou de saules têtards. Ces espaces ont tendance aujourd’hui à se refermer soit par enfrichement soit par plantation de peupleraies.



Sur la frange sud de la sous-unité, le renforcement de l’axe Saint-Philbert-de-Grand-Lieu vers Machecoul a induit non seulement un développement de zones d’activités le long des contournements de bourgs mais aussi un accroissement des zones de maraîchage qui jalonnent aujourd’hui cet itinéraire. Elles se distinguent par leur mosaïque de cultures souvent très colorées, les ondulations régulières et réfléchissantes des tunnels de plastique et les structures de serres parfois hors d’échelle.

Prairies inondables dans la vallée du Tenu (Sainte-Pazanne) en grand format (nouvelle fenêtre)
Prairies inondables dans la vallée du Tenu (Sainte-Pazanne)

La plaine maraîchère de Grand-Lieu

Zones d'activités s'égrainant le long des infrastructures (Saint-Philbert-de-Grand-Lieu) en grand format (nouvelle fenêtre)
Zones d’activités s’égrainant le long des infrastructures (Saint-Philbert-de-Grand-Lieu)



Sur un relief plan doucement incliné vers le lac de Grand-Lieu, ce paysage est dessiné en creux par de petites vallées à peine prononcées. Ponctués de nombreux étangs, ces cours d’eau secondaires sont le plus souvent accompagnés de petites zones humides qui inondent à l’hiver.
Dans un bocage relativement ouvert les vues profondes sont animées par des bosquets boisés qui referment ponctuellement le paysage le plus souvent sur des parcs paysagers servant d’écrin à des manoirs ou des Folies Nantaises. De longs doubles ou quadruples alignements d’arbres de haut jet prolongent souvent leur perspective centrale à une échelle quasi kilométrique sur le territoire.

Un paysage quasi horizontal structuré par un bocage semi ouvert ponctué de boisements (La Chevrolière) en grand format (nouvelle fenêtre)
Un paysage quasi horizontal structuré par un bocage semi ouvert ponctué de boisements (La Chevrolière)



Les hameaux, à l’architecture influencée par le secteur viticole proche, sont épars et prolongés pour la plupart par quelques pavillons. Les vues ouvertes sur les grandes cultures ou les enclaves viticoles laissent apparaître les clochers ou les anciens moulins sur le plateau.
Si le cœur des bourgs garde encore ses caractères ruraux, les extensions pavillonnaires souvent importantes et le développement des bâtiments d’activités souvent hors d’échelle modifient ces ambiances villageoises et renvoient aux identités de la couronne viticole composite toute proche.
A la structure paysagère de cette sous-unité s’ajoute le paysage induit par la liaison Nantes / Saint Philbert de Grand-Lieu qui s’accompagne notamment de nombreuses zones d’activités et d’un cordon de maraîchage important. Ce dernier se prolonge d’ailleurs le long de la vallée de l’Ognon où les parcelles de cultures légumières s’intercalent dans la maille bocagère.

Des bourgs et des hameaux qui renvoient à l'identité viticole de l'unité voisine du plateau viticole de Sèvre et Maine en grand format (nouvelle fenêtre)
Des bourgs et des hameaux qui renvoient à l’identité viticole de l’unité voisine du plateau viticole de Sèvre et Maine

Un développement du bâti d'activités et du maraîchage qui change la physionomie du paysage en grand format (nouvelle fenêtre)
Un développement du bâti d’activités et du maraîchage qui change la physionomie du paysage

Diversité des ambiances maraîchères sur la pénéplaine à l'appui des vallées de l'Ognon et de la Logne en grand format (nouvelle fenêtre)
Diversité des ambiances maraîchères sur la pénéplaine à l’appui des vallées de l’Ognon et de la Logne