Les sous-unités paysagères des plaines d’Alençon et du saosnois
Cette unité paysagère s’appuie sur un socle géomorphologique cohérent et une ouverture visuelle des paysages liée à la prédominance des grandes cultures. Cette prédominance des grandes cultures n’a pourtant pas toujours été. Ainsi au sud les plaines de l’Orne Saosnoise héritent d’une structure de paysage de bocage à l’habitat diffus alors que la plaine de Perseigne présentait déjà sa structure d’alternance entre les vallons bocagers et la plaine cultivée avec un habitat regroupé.
Les plaines de l’Orne Saosnoise
Cadré par la cuesta de Montrenault au nord et celle de Mézières-sur-Ponthouin au sud, le relief de la sous-unité paysagère est faiblement ondulé. Seules la cuesta de Dangeul et la butte de Monhoudou séparent deux plaines distinctes au nord et au sud en offrant des vues en promontoire intéressantes sur ces paysages. Le sud de la plaine est marqué par un important réseau bocager qui accompagne le chevelu hydrographique de l’Orne Saosnoise. Celui-ci est ponctué de nombreuses petites peupleraies qui créent des écrans refermant le paysage ou gommant visuellement la topographie des cuestas.
Associé à cette trame bocagère, l’habitat rural diffus en appui des ruisseaux ponctue ce paysage. Avec l’ouverture de la trame bocagère, ce bâti devient beaucoup plus prégnant notamment par son bâti agricole d’exploitation récent souvent monumental. Lorsque la trame bocagère est résiduelle, la protection des vents de la plaine est assurée par des bosquets arborés (souvent de conifères) qui s’adossent aux sièges d’exploitation les distinguant dans le paysage de la plaine ouverte.
La plaine de l’Orne Saosnoise présente un important patrimoine religieux (prieurés, chapelles), châteaux et halles qui témoignent de la richesse agricole du territoire (comme évoqué dans les caractères de l’unité paysagère).
La plaine de Perseigne
La plaine de Perseigne se distingue par son relief plus marqué et orienté lié aux cuestas successives très lisibles qui semblent constituer des marches vers la forêt de Perseigne. Ces reliefs contribuent à une véritable mise en scène des bourgs et de leur riche patrimoine depuis les promontoires des Cuestas ou dans les couloirs visuels des vallées.
Contrairement au Saosnois, l’habitat est groupé et seuls quelques rares gros sièges d’exploitation s’implantent dans la plaine. Comme le bâti rural, les bourgs s’enchainent à l’appui des vallées. Ils s’implantent à l’abri de la trame végétale qui se développe à partir de la ripisylve des rivières parfois élargie par des prairies bocagères, ponctuées de petits vergers et d’étangs.
Le nord-ouest de la plaine de Perseigne est marqué par l’influence de la pression urbaine alençonnaise et des grosses infrastructures routières. Cela se traduit par un développement pavillonnaire plus important des bourgs et par un mitage urbain le long des axes viaires au sud d’Alençon. A l’est, la présence du pôle de Mamers concentre ces extensions avec les quelques bourgs de sa première couronne.
La présence de l’ancienne voie romaine et de la voie verte touristique sur l’ancienne voie ferrée (Mamers – Les Mées), offre des axes privilégiés d’appréhension de ce paysage. Ces derniers sont d’ailleurs marqués par un riche patrimoine bâti. Qui s’articule principalement dans la vallée de la Bienne comme le Logis de Moullins ou celle du Rosay Nord comme le bourg fortifié de Bourg-le-Roi.