Les sous-unités paysagères de l’agglomération yonnaise
- Le paysage urbain yonnais
- Le cordon urbain nord de la Roche-sur-Yon
- La couronne périurbaine yonnaise
Le paysage urbain yonnais
Un damier de perspectives urbaines
Le plan en damier du cœur historique marqué par une architecture néo-classique compose un paysage urbain tout à fait spécifique : l’axe des rues dégage de longues perspectives terminant le plus souvent sur un bâtiment administratif (Préfecture – Conseil Général), un équipement (théâtre – Haras - Halles) ou un édifice religieux (Eglise du Sacré-Cœur). Ils peuvent s’articuler sur des places de composition très géométrique souvent soulignées d’un alignement simple ou double d’arbres : en demi-lune (place de Vendée), en cirque (place de la Résistance) ou rectangulaire (échelle d’un demi-îlot comme la place du théâtre, ou de deux îlots comme la place Napoléon). Les deux axes principaux, se croisant perpendiculairement à la statue équestre de Napoléon, développent leur perspective longuement au-delà du pentagone qui délimite le centre-ville, donnant à lire la topographie du val d’Yon et mettant en rapport visuel le centre et sa périphérie. La frange orientale du centre-ville, s’appuyant sur le promontoire rocheux de l’ancien bourg, ouvre des panoramas plongeants sur la vallée urbaine de l’Yon et son cordon de parcs.
Cette composition géométrique très lisible, présente l’intérêt d’avoir un paysage toujours cohérent, y compris dans les secteurs où l’évolution a inséré dans les îlots, une architecture plus contemporaine ou des logements de différentes époques. L’équilibre de l’ensemble reste relativement sensible et tient au respect des règles de gabarits et prospects qui ont prévalu à la construction de la ville.
Le cordon urbain nord de la Roche-sur-Yon
Le développement d’un paysage linéaire
Le paysage urbain yonnais présente une véritable singularité au nord avec un long étirement urbain d’activités le long de la D763 entre la Roche sur Yon et Belleville sur Vie. Cela se traduit par un paysage linéaire de zones d’activités masquant et déstructurant le contexte bocager environnant. Les entreprises et commerces bénéficient d’un véritable effet de vitrine sur la 2x2 voies et développent autant leurs façades que leur signalétique publicitaire. Le second plan est masqué ce qui donne une impression d’épaisseur de ce tissu urbain sans véritable profondeur.
Un développement amplifié au nord
Cet axe viaire constitue un véritable secteur d’emplois qui induit une forte pression urbaine sur les bourgs proches de la D763 (Mouilleron-le-Captif, Dompierre-sur-Yon, Belleville-sur-Vie, Saligny et de façon plus excentrée le Poiré-sur-Vie, la Ferrière et Venansault) qui présentent de fait des extensions pavillonnaires quasi kilométriques. Ces communes périurbaines bénéficiant de ce dynamisme économique et résidentiel présentent un niveau d’équipements important et des espaces publics souvent très qualitatifs. De fait le rayonnement de la pression urbaine de l’agglomération yonnaise développe au nord un archipel de bourgs étendus qui gravitent autour du cordon urbain de la D763.
La couronne périurbaine yonnaise
La trame de haies, les vallons humides bocagers et les hameaux anciens ou les exploitations agricoles contemporaines composent des ambiances profondément rurales aux portes de la ville. Ces paysages agricoles bocagers tirent leur caractère périurbain par la présence :
- de vastes îlots de zones d’activités notamment à l’appui des échangeurs liés au contournement autoroutier au sud (zones industrielles de Belle Place ou des Ajoncs, zones Acti-est). Ces ensembles présentent en général une composition qui intègre la trame bocagère préexistante ou un réseau de plantations denses ce qui atténue l’échelle des constructions par un filtre végétal.
Perception de la ZA des Ajoncs au travers d'un filtre végétal - d’une pression urbaine diffuse qui se traduit dans le paysage par le développement d’une frange pavillonnaire à l’appui des hameaux ou se développant de manière linéaire le long des anciennes routes de campagne. Le réseau bocager est masqué par ces lignes de construction relayées par les haies horticoles qui clôturent les parcelles.
Exemple de diffusion pavillonnaire (Les Clouzeaux) - d’équipements majeurs qui ponctuent le paysage :
- au nord-est de la ville, le lac du Moulin Papon dans la vallée de l’Yon (réserve d’alimentation en eau). Ce site fait l’objet d’une valorisation touristique et de loisirs : GR de Pays entre Vie et Yon, base de loisirs et base nautique. Il étend de fait le cordon de la coulée verte urbaine de l’Yon dans le bocage. Le miroir d’eau du lac y souligne le dessin sinueux des coteaux boisés ou bocagers de l’Yon ;Paysage ouvert et harmonieux du lac du Moulin Papon dans la vallée de l'Yon (La Roche-sur-Yon)
- d’infrastructures routières (A87 - contournements) prégnantes dans le paysage (rupture visuelle et fonctionnelle) et de leurs importants délaissés souvent aménagés plus dans la continuité et la logique de la voie que dans celle du contexte paysager.
- de signes de déprise agricole avec l’enfrichement de certaines pâtures et la diminution des cultures fourragères (passage en pâtures pour chevaux)
Illustration des phénomènes de déprise agricole (Les Clouzeaux)