Les sous-unités paysagères de l’agglomération yonnaise


L’agglomération yonnaise par son caractère historique de ville nouvelle au coeur du bas bocage vendéen présente une réelle homogénéité dans ses paysages urbains (comparativement aux autres agglomérations régionales). Le caractère récent de la ville (deux siècles) et son développement plus rapide sur la fin du siècle dernier ont modelé des paysages urbains modernes où l’histoire a peu sédimenté. Dans l’agglomération on distingue ainsi trois sous-unités :
  • Le paysage urbain yonnais
  • Le cordon urbain nord de la Roche-sur-Yon
  • La couronne périurbaine yonnaise

Le paysage urbain yonnais

Un damier de perspectives urbaines
Le plan en damier du cœur historique marqué par une architecture néo-classique compose un paysage urbain tout à fait spécifique : l’axe des rues dégage de longues perspectives terminant le plus souvent sur un bâtiment administratif (Préfecture – Conseil Général), un équipement (théâtre – Haras - Halles) ou un édifice religieux (Eglise du Sacré-Cœur). Ils peuvent s’articuler sur des places de composition très géométrique souvent soulignées d’un alignement simple ou double d’arbres : en demi-lune (place de Vendée), en cirque (place de la Résistance) ou rectangulaire (échelle d’un demi-îlot comme la place du théâtre, ou de deux îlots comme la place Napoléon). Les deux axes principaux, se croisant perpendiculairement à la statue équestre de Napoléon, développent leur perspective longuement au-delà du pentagone qui délimite le centre-ville, donnant à lire la topographie du val d’Yon et mettant en rapport visuel le centre et sa périphérie. La frange orientale du centre-ville, s’appuyant sur le promontoire rocheux de l’ancien bourg, ouvre des panoramas plongeants sur la vallée urbaine de l’Yon et son cordon de parcs.

Cette composition géométrique très lisible, présente l’intérêt d’avoir un paysage toujours cohérent, y compris dans les secteurs où l’évolution a inséré dans les îlots, une architecture plus contemporaine ou des logements de différentes époques. L’équilibre de l’ensemble reste relativement sensible et tient au respect des règles de gabarits et prospects qui ont prévalu à la construction de la ville.





Une trame verte très présente et maîtrisée
Si cette composition rigoureuse et le style classique des façades blanches peuvent donner une apparence austère au centre-ville, cette ambiance est clairement adoucie par les respirations vertes des squares et parcs classiques qui animent les perspectives de leur frondaison : Squares (Albert Premier, Bayard), Jardins (Jardin Mitterrand) et places classiques réinvesties par le végétal (Marigots de la Place Napoléon), parc du Haras. De même, le pentagone des boulevards qui délimitent la ville en damier se distinguent par leur large emprise (une trentaine de mètres occupée par une double voie principale et deux contre-allées) et un mail planté de platanes ou tilleuls taillés en têtes de chats.
De l’orthogonal à l’organique… Le polygone historique est enchâssé dans une ceinture pavillonnaire alternant avec des grands ensembles. Ces juxtapositions nettes créent des contrastes d’échelle parfois saisissants : les petits pavillons dans leur jardin, alignés le long d’un labyrinthe de voies courbes, s’étalent autour des grandes tours d’habitat, posées dans de vastes zones de stationnement et souvent accompagnées de bosquets d’arbres de haut jets (essences horticoles de parcs). L’ensemble est souvent cloisonné par de grandes artères (plus ou moins plantées) qui délimitent ces quartiers et qui concentrent les zones de commerces et services. La voiture est très présente dans les paysages urbains yonnais sauf dans la vallée de l’Yon, sur laquelle s’articule les équipements de loisirs ou sportifs et quelques quartiers reliés entre eux par des espaces de promenades lui donnant un statut de "coulée verte".
Une symétrie des entrées de ville Les entrées de ville, est et ouest, sont marquées par des pôles d’équipements (lycées, équipements sportif, campus universitaire…) et quelques commerces enchâssés dans des espaces verts relativement présents. Les principales entrées nord et sud de la ville et le carrefour ferroviaire sont marqués quant à eux par de grandes zones commerciales, d’activités et d’équipements (de surface au moins égale au pentagone du centre). Le paysage devient routier, minéral et monumental. Ces enclaves de grands hangars contrastent fortement avec les quartiers qui les environnent et n’y sont pas forcément directement connectés.

Le cordon urbain nord de la Roche-sur-Yon

Le développement d’un paysage linéaire
Le paysage urbain yonnais présente une véritable singularité au nord avec un long étirement urbain d’activités le long de la D763 entre la Roche sur Yon et Belleville sur Vie. Cela se traduit par un paysage linéaire de zones d’activités masquant et déstructurant le contexte bocager environnant. Les entreprises et commerces bénéficient d’un véritable effet de vitrine sur la 2x2 voies et développent autant leurs façades que leur signalétique publicitaire. Le second plan est masqué ce qui donne une impression d’épaisseur de ce tissu urbain sans véritable profondeur.




Des façades commerciales ou d’activités qui se déploient sur les axes Sur une dizaine de kilomètre, s’étendent des bâtiments commerciaux et d’activités, des zones de manœuvre et de stockage et d’enseignes publicitaires. La perception est très hétérogène, renforcée par le dessin complexe des échangeurs qui desservent ces zones et les bourgs voisins. Ils développent un dessin très routier générant de nombreux délaissés boisés ou occupés par des bassins d’orage avec une topographie globalement très artificielle.

Un développement amplifié au nord
Cet axe viaire constitue un véritable secteur d’emplois qui induit une forte pression urbaine sur les bourgs proches de la D763 (Mouilleron-le-Captif, Dompierre-sur-Yon, Belleville-sur-Vie, Saligny et de façon plus excentrée le Poiré-sur-Vie, la Ferrière et Venansault) qui présentent de fait des extensions pavillonnaires quasi kilométriques. Ces communes périurbaines bénéficiant de ce dynamisme économique et résidentiel présentent un niveau d’équipements important et des espaces publics souvent très qualitatifs. De fait le rayonnement de la pression urbaine de l’agglomération yonnaise développe au nord un archipel de bourgs étendus qui gravitent autour du cordon urbain de la D763.



La couronne périurbaine yonnaise

La trame de haies, les vallons humides bocagers et les hameaux anciens ou les exploitations agricoles contemporaines composent des ambiances profondément rurales aux portes de la ville. Ces paysages agricoles bocagers tirent leur caractère périurbain par la présence :

  • de vastes îlots de zones d’activités notamment à l’appui des échangeurs liés au contournement autoroutier au sud (zones industrielles de Belle Place ou des Ajoncs, zones Acti-est). Ces ensembles présentent en général une composition qui intègre la trame bocagère préexistante ou un réseau de plantations denses ce qui atténue l’échelle des constructions par un filtre végétal.
  • d’une pression urbaine diffuse qui se traduit dans le paysage par le développement d’une frange pavillonnaire à l’appui des hameaux ou se développant de manière linéaire le long des anciennes routes de campagne. Le réseau bocager est masqué par ces lignes de construction relayées par les haies horticoles qui clôturent les parcelles.
  • d’équipements majeurs qui ponctuent le paysage :
    - au nord-est de la ville, le lac du Moulin Papon dans la vallée de l’Yon (réserve d’alimentation en eau). Ce site fait l’objet d’une valorisation touristique et de loisirs : GR de Pays entre Vie et Yon, base de loisirs et base nautique. Il étend de fait le cordon de la coulée verte urbaine de l’Yon dans le bocage. Le miroir d’eau du lac y souligne le dessin sinueux des coteaux boisés ou bocagers de l’Yon ;
    - l’aérodrome, au nord-est, ouvre largement l’espace dans le bocage à l’est de l’agglomération à l’appui de la zone industrielle des Ajoncs ; - des établissements scolaires, des foyers d’accueil et d’autres équipements comme le cimetière marquent le paysage de bocage…
  • d’infrastructures routières (A87 - contournements) prégnantes dans le paysage (rupture visuelle et fonctionnelle) et de leurs importants délaissés souvent aménagés plus dans la continuité et la logique de la voie que dans celle du contexte paysager.
  • de signes de déprise agricole avec l’enfrichement de certaines pâtures et la diminution des cultures fourragères (passage en pâtures pour chevaux)

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