Les plaines et coteaux du Saumurois (UP35)

publié le 22 décembre 2015 (modifié le 18 juillet 2017)

Pour en savoir plus sur les calcaires exploités

Source : Géologie des paysages du territoire du Parc Naturel Régional Loire Anjou Touraine

Le tuffeau : pierre blanche du crétacé
Le tuffeau est une roche calcaire qui s’est formée à l’ère Secondaire, durant la période géologique du Crétacé. Il y a environ 90 millions d’années, suite à une progressive montée des eaux, les océans atteignent des niveaux exceptionnels et recouvrent les actuelles régions de l’Anjou, de la Touraine, du Berry et de la Sologne.
Cette Mer de la Craie est alors comparable, par sa faune et le climat de l’époque, aux mers tropicales d’aujourd’hui. Durant les 30 millions d’années se dépose au fond de cette mer une boue calcaire, composée à la fois de restes d’organismes marins (mollusques, planctons, algues microscopiques) et de fragments de roches, arrachés au continent par les cours d’eau et déposés sous forme d’alluvions.
Cette boue meuble et gorgée d’eau va ensuite progressivement et lentement se transformer en roche, notamment sous l’effet de la pression, formant des bancs allant jusqu’à 40 m d’épaisseur.

Le falun : pierre ocre, appelée aussi grison parce qu’elle devient grise en vieillissant
Comme le tuffeau, le falun est une roche sédimentaire calcaire. Datant de l’ère Tertiaire, il n’est âgé que de 10 millions d’années. Il est issu d’une nouvelle transgression marine, sans commune mesure avec la précédente. Le quart Nord-Ouest de la France, à l’exception de la Bretagne, est alors recouvert par la Mer des Faluns. Là encore, les sédiments marins se déposent mais le dépôt s’avère moins dense et homogène. La profondeur des océans est en effet plus faible, les courants marins plus forts et la période de transgression plus courte.
Un dépôt compact se forme dans de rares cuvettes, comme celle de Doué-la-Fontaine. Là, cas exceptionnel, le banc atteint jusqu’à 20 m d’épaisseur et il se présente sous la forme d’une roche coquillière particulièrement dense et homogène, mêlant sable et débris fossilisés. Partout ailleurs, le falun se présente sous forme de bancs de sable dispersés. La présence dans le falun de restes d’organismes marins (baleines, requins) et terrestres (singes, hyènes, éléphants) montre que la région de Doué-la-Fontaine était alors une zone littorale et marécageuse, de climat tropical. Ce calcaire d’accumulation biodétritique, s’il reste généralement une roche meuble et friable car mélangé communément à du sable et de l’argile, peut former une roche compacte après une cimentation argilo-siliceuse fine et dense (grison).

Pour en savoir plus sur l’habitat troglodyte au cœur du saumurois

Source : B. DUQUOC. « Anjou->Troglodytes en Saumurois ». DRAE et CATP. 1987.
« Au sud-est du Maine et Loire, répartis sans discontinuité sur environ 400 km², des habitations isolées, des hameaux, des villages, entièrement creusés dans le calcaire, renferment tous les types d’habitat : rural, bourgeois, seigneurial, religieux. Il s’agit non pas d’un épiphénomène réduit dans le temps et dans l’espace, mais d’un mode de vie pendant plusieurs siècles, qui a donné naissance à des traditions particulières, à un langage, à des récits et légendes propres à cet habitat. Leur origine est très ancienne.
Les quelques datations établies, remontent pour certaines au XIIe siècle et sont nombreuses au XVème.
Il y a cent ans, beaucoup de villages comptaient une majorité d’habitat troglodyte et seulement une ou deux maisons non troglodytique. Les troglodytes constituaient des logements sûrs, isothermes, dont l’entretien ne coûtait rien et que l’on pouvait agrandir au gré des circonstances. Ils succèdent parfois à des caves d’extraction de pierre mais ont souvent été creusés à usage d’habitation. On distingue quatre sortes d’excavations :

1 - Les carrières de tuffeau et de falun
Quarante-deux carrières de tuffeau et de falun étaient en exploitation à la fin du XIXème siècle. Beaucoup d’entre-elles sont abandonnées, certaines ont été réutilisées (champignonnières, caves à vin), d’autres sont toujours en exploitation

2 - Les souterrains-refuges
Ils étaient très nombreux en Anjou. A ce jour très peu d’entre eux, restent visibles. Ils ont été créés à toutes les époques, comme abris et refuges pendant les périodes de guerres ou de troubles dont notre histoire a été jalonnée au cours des siècles. Leurs creusements remontent souvent au XIème ou XIIème siècle.
Le souterrain-refuge, souterrain aménagé ou cave forte est un ensemble constitué par un boyau à l’entrée et aux orifices de ventilation camouflés, composé d’une ou plusieurs chambres auxquelles l’on accède parfois par un goulot ou d’étroits passages coudés, coupés de protes marquées par des feuillures de fermeture, munis de trous de visée (conduits horizontaux) dans l’axe du couloir à surveiller, par lesquels on pouvait à l’occasion tirer, même dans l’obscurité, des flèches sur l’assaillant. Les salles sont aménagées pour l’habitat temporaire : puits ou trous d’aération au plafond, banquettes, niches à lampes, placards, fosses ovoïdes (silos).

Galerie refuge à Rochemenier en grand format (nouvelle fenêtre)
Galerie refuge à Rochemenier



3 - Les troglodytes de falaise
Particulièrement développé sur le revers de cuesta, ces troglodytes animent les affleurements calcaires et confortent la structure linéaire des villages et hameaux, les cheminées pointent dans les vignes et sur les coteaux.

Coupe transversale de principe permettant de comprendre la présence de troglodytes de falaise expliqué par son contexte géologique et illustré d'un exemple sur la commune de Meigné en grand format (nouvelle fenêtre)
Coupe transversale de principe permettant de comprendre la présence de troglodytes de falaise expliqué par son contexte géologique et illustré d’un exemple sur la commune de Meigné



4 - Les troglodytes de plaine
Ce type d’habitat, délaissé à partir du milieu du XXème siècle, est aujourd’hui considéré comme un patrimoine original de l’Anjou. Sa réutilisation et donc sa pérennité sont désormais possibles à travers la création de centres d’hébergements, de troglodytes, ou par la réhabilitation en habitat principal ou secondaire. »

Perception extérieure d'un troglodyte de plaine une découverte par des vues plongeants dans la cour-jardinée (Rue des Perrières – Doué-La- Fontaine) en grand format (nouvelle fenêtre)
Perception extérieure d’un troglodyte de plaine une découverte par des vues plongeants dans la cour-jardinée (Rue des Perrières – Doué-La- Fontaine)

Perceptions extérieures et intérieures de troglodytes de plaine réhabilités à des fins touristiques (Rochemenier) en grand format (nouvelle fenêtre)
Perceptions extérieures et intérieures de troglodytes de plaine réhabilités à des fins touristiques (Rochemenier)

Pour en savoir plus sur les moulins à vent

Source : Les carnets du patrimoine – Anjou - Édition des Guides Massin (texte et croquis)

A la fin du XIXème siècle, l’Anjou comptait environ 1800 moulins, dont beaucoup sont aujourd’hui en ruine, d’autres ont été restaurés et conservés. Trois types de moulins à vent existent en Anjou. Outre, leur fonction de production de farine, nombreux d’entre eux ont servi de tour de vigie (codification avec les voiles, points d’observation dominants….) ce qui explique que beaucoup ont été détruits lors des guerres de Vendée (notamment dans la région des Mauges).



Le Moulin chandelier
Il est composé d’une hucherolle en bois suivant le mécanisme général, surmontant un cône en pierre servant d’axe d’orientation aux vents.



Le Moulin cavier composé de trois parties :

  • la hucherolle, petite cabane en bois, orientable en fonction du vent et habillée des ailes
  • un cône de pierre en partie intermédiaire : l’axe de transmission
  • la chapelle contenant les meules et accueillant le machinisme de tamisage et d’affinage de la farine.



Le Moulin Tour
Construits en pierre, de haute stature, ils sont préférentiellement implantés dans les zones les plus venteuses.

Denezé en grand format (nouvelle fenêtre)
Denezé

Brigné en grand format (nouvelle fenêtre)
Brigné

Brigné en grand format (nouvelle fenêtre)
Brigné

Pour en savoir plus sur les terroirs viticoles

Source : Office du Tourisme de Saumur
« C’est la nature même du sol qui constituera l’empreinte et la typicité d’un vignoble, et de fait, orientera le viticulteur tout au long du cycle végétatif de la vigne. Il convient donc de bien en comprendre la structure avant de laisser s’exprimer ce que la vendange aura de meilleur. Le vignoble du Saumurois se caractérise principalement par les terres blanches du tuffeau. Ce sont des terrains sédimentaires du Crétacé (Cénomanien et Turonien) de la bordure Sud-Ouest du bassin parisien. Limité au Nord par la Loire, le saumurois viticole est traversé par le Thouet et son affluent la Dive. Ces rivières entaillent une succession de reliefs issus de la structure géologique de la région. Quatre “terroirs” se détachent alors distinctement en relation avec la topographie.

La Cuesta
Au Nord, un relief très marqué définit l’aire géographique des “Coteaux de Saumur” à laquelle se superpose celle des Saumur-Champigny. Cette “cuesta turonienne”, traditionnellement viticole, possède des lieux-dits, voire des clos, d’une notoriété pluricentenaire (“le Clos des Cordeliers”, “les Rôtissants”, “les Poyeux” …). Elle se raccorde à un plateau viticole et forestier, selon le substrat, limité au Nord par la falaise crétacée qui borde la Loire.

Les failles
Dans sa partie Sud-Ouest, le Saumurois se caractérise par un système de failles qui prolongent celles de la région du Layon. Cette tectonique est à l’origine de la surélévation des formations jurassiques et du plateau d’argile à silex de Brossay, Vaudelnay, Montreuil-Bellay occupé principalement par la vigne et les bois.
Dans sa partie septentrionale, ce plateau est recouvert par des formations argileuses cénomaniennes, voire par des sables et graviers quaternaires. Laissé à la forêt et aux prairies, la vigne n’y est cultivée que sur les buttes cénomaniennes de Couchamps, de Cizay-la-Madelaine ou du Coudray-Macouard.

Le Crétacé
Au Sud-Ouest de la faille majeure, le crétacé, largement érodé, présente des buttes témoins qui portent les vignobles du Puy-Notre-Dame, du Vaudelnay mais aussi d’Argentay et de Tourtenay (Deux-Sèvres). Les parties basses sont laissées aux céréales mais les légères ondulations où affleure le Turonien inférieur gardent une tradition viticole (Clos de Messemé, Château d’Oiré).

Les Coteaux turoniens
Au Sud-Est du Saumurois, les coteaux turoniens qui bordent la Dive empiètent sur le département de la Vienne. Huit communes y perpétuent la tradition viticole. S’il ne subsiste que quelques vignes autour de Curçay-sur Dive, Ranton ou Glenouze, les coteaux de Pouançay, Berrie, St Léger de Montbrillais, Les Trois Moutiers ou Ternay révèlent encore de beaux vignobles.
La vigne se plaira sur des sols plutôt pauvres (sablonneux, graviers…) puisqu’elle dispose de racines leur permettant de puiser l’eau et les minéraux à 7 mètres de profondeur. »

Pour en savoir plus sur Saumur

Source texte site du Grand Saumur
« Saumur, ville d’art et d’histoire en val de Loire

Façade ligérienne – Saumur la Blanche, ville ligérienne en grand format (nouvelle fenêtre)
Façade ligérienne – Saumur la Blanche, ville ligérienne



Cité des bords de Loire aux murs éclatants de blancheur et aux toits irisés de bleu, Saumur égraine les chapitres de son histoire au rythme puissant et majestueux du fleuve. Ville royale et château princier, place de sûreté et centre intellectuel protestant, capitale équestre au nom évocateur de fines bulles ou de vins tranquilles, ce sont tous ces événements et tous ces savoir-faire que le fleuve reflète sereinement à l’aplomb du coteau calcaire.

Coteau calcaire sur lequel la ville s'est implantée, surplombant le fleuve en grand format (nouvelle fenêtre)
Coteau calcaire sur lequel la ville s’est implantée, surplombant le fleuve



Forte aujourd’hui de son patrimoine exceptionnel et de la renommée du Cadre Noir et du vignoble, Saumur est une destination touristique privilégiée qui sait offrir riches rencontres et découvertes insolites dans un environnement préservé. Classée "station de tourisme" depuis le 17 janvier 2014, sa tradition équestre et son patrimoine ligérien lui confèrent une double inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
La possibilité de franchir le fleuve à la confluence du Thouet amène une occupation ancienne du site même si l’affirmation de la ville découle, au Xème siècle, de l’implantation du monastère de Saint-Florent et d’une tour de défense par le Comte de Blois. Rattachée au Comté d’Anjou puis à l’Empire Plantagenet, la ville passe finalement dans le giron royal en 1203, se trouvant alors placée au cœur des faits d’Histoire du Royaume de France ; La Guerre de Cent Ans et les Guerres de Religion seront à l’origine d’importantes fortifications, Saumur servant de base avancée pour les troupes royales.

Château ducal et ses fortifications en grand format (nouvelle fenêtre)
Château ducal et ses fortifications



La ville s’orne de beaux logis et d’une imposante enceinte ponctuée de tours crénelées visibles encore aujourd’hui, le tout souvent initiée par une main de sang royal. L’œuvre maîtresse est le château ducal, superbe palais princier du XIVème siècle édifié par Louis Ier Duc d’Anjou, frère du Roi Charles V, et dont la fière silhouette domine la ville. Au détour des ruelles du quartier historique le passant se laisse séduire par des pans de bois historiés, une lucarne finement sculptée, une échauguette en surplomb ou par les volutes forgées d’un balcon plus tardif. […]

Qualité patrimoniale des ruelles du quartier historique dévoilant une architecture riche et diversifiée (logis, maisons à pans de bois…) une échelle intime, des voies sinueuses à l'échelle du piéton en grand format (nouvelle fenêtre)
Qualité patrimoniale des ruelles du quartier historique dévoilant une architecture riche et diversifiée (logis, maisons à pans de bois…) une échelle intime, des voies sinueuses à l’échelle du piéton



Aux XVIIIème et XIXème siècles résonne dans Saumur l’écho des sabots des chevaux montés par les élèves et officiers de l’École de Cavalerie tandis que sur les quais, marchandises et mariniers participent à l’apogée du commerce fluvial. Sur des gabarres, chapelets de coco et fûts de vins, salpêtre et sucre, naviguent et se vendent d’Orléans à Nantes, vers Paris ou vers l’Atlantique. La ville grandit et des projets d’urbanisme d’envergure marquent d’une empreinte monumentale et indélébile la cité. Le théâtre néo-classique à l’imposante colonnade ou l’hôtel de ville néo-gothique saisissent le visiteur qui, traversant le fleuve, découvre le front de Loire ou tuffeau et ardoise s’étirent sur la rive sud. Cette concentration exceptionnelle de monuments civils et religieux, publics et privés à l’intérêt patrimonial affirmé a permis une labellisation au titre de Ville d’Art et d’Histoire. Les églises, les hôtels particuliers, l’École de Cavalerie et les musées de la ville offrent autant de découvertes et de moyens différents de pénétrer dans les coulisses de l’Histoire. Depuis les émaux médiévaux du Château-Musée jusqu’aux engins de la seconde guerre mondiale du Musée des Blindés, le voyage dans le temps est assuré. […]

Une ville de Loire, où les quais aujourd'hui calmes et voués principalement au stationnement, accueillaient marchandises, mariniers à l'apogée du commerce fluvial en grand format (nouvelle fenêtre)
Une ville de Loire, où les quais aujourd’hui calmes et voués principalement au stationnement, accueillaient marchandises, mariniers à l’apogée du commerce fluvial

Silhouette de quelques bâtiments emblématiques de la ville en grand format (nouvelle fenêtre)
Silhouette de quelques bâtiments emblématiques de la ville



Au nombre des productions locales, les vins de Saumur sont sans conteste ceux qui attirent les profanes ou les connaisseurs avides de découvrir les secrets de fabrication du divin nectar. Environ une trentaine d’A.O.C. couvrent le saumurois et sept appellations contiennent la destination Saumur dans leur intitulé dont le Saumur-Champigny ou le Saumur-Brut. Grande maison de vins ou vigneron affairé dans son clos tous accueillent volontiers le visiteur qui vient « déguster Saumur ». De ce périple accompli de caves en caves il ne faut pas négliger le détour par les vieux alambics de maître Combier, liquoriste depuis 1834 ou bien par les vastes galeries creusées dans le tuffeau qui voient s’épanouir le blanc chapeau du champignon de Paris.
Cité équestre oblige où bottes et harnais rutilants des cavaliers du Cadre Noir paradent en public, des artisans tels le sellier-bourrelier ou le bottier travaillent le cuir dans leurs ateliers tandis que ceux des patenôtriers du quartier du Fenêt sont depuis longtemps désertés ; cependant la tradition bijoutière s’illustre encore par quelques établissements dont l’activité est tournée vers la production de médailles notamment et par les filières de l’enseignement supérieur en orfèvrerie-bijouterie. »