Les enjeux du haut bocage vendéen

publié le 7 décembre 2015 (modifié le 6 janvier 2017)
Bloc-diagramme de synthèse des enjeux de l'unité paysagère du haut bocage vendéen en grand format (nouvelle fenêtre)
Bloc-diagramme de synthèse des enjeux de l’unité paysagère du haut bocage vendéen

Les enjeux développés sont des pistes de réflexion et d’action pour les acteurs locaux qui font écho aux enjeux révélés à l’échelle régionale. Ils se traduisent de manière synthétique dans le bloc-diagramme ci-dessus.

Maintenir le maillage bocager comme élément structurant du paysage agricole

Le réseau de haies qui maille l’unité constitue un des éléments fondamentaux de l’identification du haut bocage vendéen comme unité paysagère à part entière. Les enjeux liés à la préservation de ce maillage, au-delà des objectifs d’ordre environnementaux voire culturels, s’apprécient aussi d’un point de vue paysager. Dans les plateaux agricoles des Herbiers, concernés par le développement de l’activité de culture céréalière et le développement de l’industrie agro-alimentaire, les enjeux de préservation des haies se renforcent au vu des tendances à l’ouverture des paysages et à l’inscription grandissante des bâtiments agricoles. Dans un contexte de développement de l’élevage hors sol, qui facilite l’implantation de bâtiments de grande dimension, les préconisations en matière d’intégration paysagère des bâtiments agricoles (implantation, orientation, matériaux) sont particulièrement importantes. L’exploitation du linéaire bocager en vue de l’intégration de ce bâti est une piste à explorer.

La trame bocagère sur les plateaux quadrille les paysages ruraux (Pouzauges) en grand format (nouvelle fenêtre)
La trame bocagère sur les plateaux quadrille les paysages ruraux (Pouzauges)

  • Recomposer le bocage à une échelle compatible avec l’activité agricole et l’occupation du sol (habitat, activités)
  • Veiller à l’insertion dans la pente et à la qualité architecturale du bâti agricole qui constitue des repères paysagers
  • Assurer la pérennité des boisements (notamment des châtaigneraies de crêtes), des arbres d’alignement et des arbres isolés qui ponctuent ce paysage
  • Maintenir le maillage des petites routes de campagne et chemins creux pour garantir l’accessibilité à tous les espaces
  • Révéler la richesse patrimoniale du bocage au travers de son réseau de chemins creux tout en respectant l’activité agricole
  • Veiller à la qualité architecturale du bâti agricole qui constitue des repères paysagers
Les infrastructures et bâtis s'inscrivent dans un pays vallonnée et bocager (La Chapelle-Mont-Mercure) en grand format (nouvelle fenêtre)
Les infrastructures et bâtis s’inscrivent dans un pays vallonnée et bocager (La Chapelle-Mont-Mercure)

Promouvoir un traitement qualitatif des franges urbaines

Les secteurs des Herbiers, de Pouzauges et de Mortagne-sur-Sèvre sont concernés par des dynamiques prononcées de développement des zones d’activités et de constructions résidentielles. Les enjeux concernent donc la qualité de l’intégration paysagère des nouvelles implantations, et notamment la transition qualitative entre espace urbanisé et espace agri-naturel. A proximité des principales agglomérations, le maillage bocager contribue à fermer ponctuellement les paysages, diminuant la visibilité des franges urbaines, et offre des espaces de loisirs et de promenade accessibles (exemple du bois de la Folie à Pouzauges).

Le bois marque la limite nord de l'espace aggloméré (2010) en grand format (nouvelle fenêtre)
Le bois marque la limite nord de l’espace aggloméré (2010)

  • Maîtriser les extensions urbaines pour garantir une gestion économe de l’espace et la lisibilité des paysages
  • Maîtriser la perception des franges urbaines et des îlots industriels par la qualité de composition urbaine ou paysagère dans la maille bocagère et en relation avec la pente
  • Assurer l’accessibilité aux paysages par des liaisons douces et les continuités paysagères (espaces verts ou naturels au travers du paysage urbain ou entre les paysages urbains et ruraux)
  • Promouvoir un traitement qualitatif des franges : limites de l’urbanisation, continuité entre les quartiers

Maîtriser la qualité du paysage aux abords des axes structurants

L’unité paysagère du haut bocage vendéen se distingue notamment par la présence de l’axe autoroutier A87 et le développement du maillage routier rural entre les principaux pôles. Plusieurs enjeux entourent l’appréhension de ces infrastructures.

  • Favoriser le traitement qualitatif des entrées de ville, notamment au niveau des principales agglomérations
  • Favoriser un urbanisme de rues, boulevards ou avenues en composant les façades sur les entrées d’agglomération
  • Contrôler l’affichage publicitaire - Encourager l’enfouissement des réseaux
  • Limiter l’impact visuel et structurel des voiries dans le paysage des aménagements péri-urbains (voies de contournement, axes routiers principaux)
  • Envisager les infrastructures de déplacement comme des éléments de découverte des paysages en valorisant les premiers plans et les belvédères ou points de vue
La limitation de l'affichage publicitaire en entrée de ville contribue à favoriser un paysage plus qualitatif (Pouzauges) en grand format (nouvelle fenêtre)
La limitation de l’affichage publicitaire en entrée de ville contribue à favoriser un paysage plus qualitatif (Pouzauges)

Valoriser l’intégration des zones d’activités économiques

Les choix d’implantation des zones d’activités s’inscrivent au gré des lectures stratégiques du territoire. Ainsi, la localisation des bâtiments à vocation artisanale et industrielle a longtemps été guidée par la proximité de la ressource. Les héritages industriels de bords de Sèvre constituent ainsi un témoignage probant des implantations dictées par la proximité de l’eau. Les dernières décennies ont vu les objectifs d’accessibilité conditionner de plus en plus les stratégies d’implantation des zones d’activités comme l’illustre parfaitement le développement du tissu artisanal et industriel qui se diffuse entre l’A87 et la ville des Herbiers.

  • Choisir le bon emplacement : éviter les implantations en point haut – gérer l’effet de vitrine - qualifier les espaces de recul entre les voies et les bâtiments
  • Concevoir les zones d’activités comme des opérations d’urbanisme qui organise les espaces fonctionnels, assure des continuités végétales et gère les franges en relation avec le contexte urbain et paysager. Optimiser la consommation d’espace et assurer la cohérence à l’échelle des intercommunalités et des SCoT
  • Assurer la cohérence et la qualité architecturale des bâtiments (éléments pouvant être intégrés aux cahiers des charges ou aux chartes des zones d’activités) et composer des espaces publics de qualité
  • Masquer ou accompagner les zones de stockage et les aires de manœuvre et de stationnement
  • Travailler l’insertion dans le paysage des bâtiments les plus isolés (implantation, topographie, architecture, clôture, plantations)
  • Mettre en œuvre des opérations de renouvellement urbain ou de requalification sur les anciens secteurs d’activités désaffectés en cœur de tissu urbain ou dans les vallées
Développement du tissu artisanal et industriel qui se diffuse entre l'A87 et la ville des Herbiers (2010) en grand format (nouvelle fenêtre)
Développement du tissu artisanal et industriel qui se diffuse entre l’A87 et la ville des Herbiers (2010)

Les paysages vallonnés peuvent accentuer l'exposition des bâtiments d'activités (La Chapelle-Mont-Mercure) en grand format (nouvelle fenêtre)
Les paysages vallonnés peuvent accentuer l’exposition des bâtiments d’activités (La Chapelle-Mont-Mercure)

Préserver les perspectives sur les centres anciens et les éléments phares du patrimoine historique, naturel et touristique

L’unité paysagère du haut bocage vendéen se caractérise notamment par l’accumulation de d’éléments de paysage divers dans leur nature et dans leur inscription visuelle : la variation des reliefs, les régimes de plateaux, collines et vallées. La densité du patrimoine architectural ou paysager, majestueux ou vernaculaire, religieux ou industriel est également un élément de distinction de l’unité. La rencontre de ces particularités est à la base d’un enjeu fort qui entoure l’unité en termes de préservation de ce patrimoine.

  • Valoriser les éléments identifiants de la ville (rivières, parc, boisements, belvédères, place, espaces libres, patrimoine)
  • Valoriser le rapport de la ville à l’eau au travers d’espaces publics de qualité et de convivialité (quais, port, chemins de rive, remblais, franchissements …)
  • Assurer la continuité des espaces naturels (vallons, boisements…) et paysagers comme des liens entre ville et campagne, ou quartier et support d’aménités
  • Préserver le patrimoine végétal en ville (jardins, parcs, arbres d’alignement, potagers, berges…) comme élément structurant d’un projet d’urbanisme végétal cohérent
  • Soigner l’occupation des coteaux : préserver le petit parcellaire et le réseau de chemin à l’appui des pentes, assurer le dégagement des points de vues, valoriser la perception de ce patrimoine
  • Accompagner le développement des structures d’accueil et des équipements touristiques majeurs en valorisant l’identité bocagère, notamment pour les sites d’accueil touristique en milieu rural dans l’aire d’influence du parc du Puy du Fou
Les aménagements urbains permettent la mise en scène et l'accessibilité au patrimoine historique en centre ancien (Pouzauges) en grand format (nouvelle fenêtre)
Les aménagements urbains permettent la mise en scène et l’accessibilité au patrimoine historique en centre ancien (Pouzauges)

Exemple d'intervention architecturale contemporaine en vue de la requalification du bâti ancien (Mortagne-sur-Sèvre) en grand format (nouvelle fenêtre)
Exemple d’intervention architecturale contemporaine en vue de la requalification du bâti ancien (Mortagne-sur-Sèvre)

Certaines interventions contemporaines fournissent des bons exemples de revalorisation du patrimoine ancien (Mortagne-sur-Sèvre) en grand format (nouvelle fenêtre)
Certaines interventions contemporaines fournissent des bons exemples de revalorisation du patrimoine ancien (Mortagne-sur-Sèvre)

Certains éléments bâtis peuvent porter atteinte à la qualité du panorama sur le centre ancien (Pouzauges) en grand format (nouvelle fenêtre)
Certains éléments bâtis peuvent porter atteinte à la qualité du panorama sur le centre ancien (Pouzauges)

Maîtriser et valoriser les paysages de vallées

L’unité paysagère du haut bocage vendéen est parcourue par les cours d’eau plus ou moins importants, qui contribuent à forger l’image d’un paysage riche et diversifiée. L’ouverture paysagère des vallées et vallons, notamment aux abords des cours d’eau du Petit et du Grand Lay, constitue un enjeu important au sein de l’unité. La Sèvre nantaise, au vu de l’héritage patrimonial qui l’entoure, génère des enjeux forts notamment en terme de qualification et de valorisation.

  • Affirmer le caractère patrimonial de la vallée et la spécificité des paysages (influence italianisante, patrimoine industriel et religieux, ouvrages d’art, chaussées et moulins)
  • Soigner l’occupation des coteaux : préserver le petit parcellaire et le réseau de chemin à l’appui des pentes, assurer le dégagement des points de vues, valoriser la perception du patrimoine (moulins, châteaux, chapelles)
  • Limiter la fermeture des fonds de vallée pour maintenir les perspectives
  • Préserver les continuités hydrauliques et paysagères des petits vallons secondaires et insérer les retenues d’eau collinaires dans la continuité des trames végétales
Paysage de vallon ouvert du ruisseau du Pont Cornu dans le secteur des Épesses (Les Épesses) en grand format (nouvelle fenêtre)
Paysage de vallon ouvert du ruisseau du Pont Cornu dans le secteur des Épesses (Les Épesses)

Le paysage ouvert de la vallée de la Sèvre nantaise participe à la mise en valeur du paysage urbain (Mortagne-sur-Sèvre) en grand format (nouvelle fenêtre)
Le paysage ouvert de la vallée de la Sèvre nantaise participe à la mise en valeur du paysage urbain (Mortagne-sur-Sèvre)