Les enjeux de la presqu’île guérandaise


Les enjeux développés sont des pistes de réflexion et d’action pour les acteurs locaux qui font écho aux enjeux révélés à l’échelle régionale. Ils se traduisent de manière synthétique dans le bloc-diagramme ci-dessus.

De nombreux éléments de patrimoine constituent des éléments de stabilité du paysage du fait de leur protection au titre du secteur sauvegardé et de la ZPPAUP de Guérande. Les marais salants sont quant à eux un site classé. La loi littoral, la présence du parc naturel régional de Brière… l’ensemble de ces protections et de ces organisations devrait garantir une certaine pérennité des principales caractéristiques paysagères de l’unité. Pourtant, les évolutions observées sont majeures et la mutation des paysages doit être contrôlée rapidement afin d’éviter que l’unité ne soit essentiellement définie par ses franges.


Assurer la valorisation des paysages identitaires des marais de Guérande et du Mès

Les dynamiques observées soulevaient déjà des enjeux majeurs dans les années 1970.

Pour en savoir plus : Les marais salants de Guérande : un paysage à l’épreuve du temps - Didier BAILLEUL (inspecteur des sites - DREAL des Pays de la Loire)

  • Favoriser le maintien de l’activité salicole afin de pérenniser les paysages de marais salants. L’équilibre reste à trouver entre exploitation du potentiel touristique et la difficulté d’ouvrir au public des salines exploitées, qui sont avant tout un outil de travail. Les modes de gestion des salines inexploitées devront être redéfinies en fonction de leur potentiel écologique et économique
  • Qualifier la frange Sud des marais de Guérande et notamment la lisibilité des anciens bourgs et villages paludiers. Ces bourgs paludiers, autrefois tournés vers les marais, ont désormais tendance à négliger le traitement de ces franges, qui devront être requalifiées (exemple : zones d’activité)
  • Maintenir les interfaces paysagères qualitatives, et notamment le bocage et les activités agricoles pour éviter la conurbation progressive autour des marais. Les marais salants du Mès et de Guérande constituent des coupures naturelles majeures entre le littoral urbanisé et Guérande d’une part, et entre la partie nord et la partie centrale de l’unité d’autre part
  • Assurer la mise en scène et l’accès aux espaces estuariens (étiers de Pen Bron et Pont d’Arm)
  • Limiter le développement urbain sur les franges des marais de Brière soumis à une forte pression rétro-littorale. L’interface entre Saint-André-des-Eaux et les marais de Brière est notamment menacée : sa préservation est essentielle sur le plan environnemental, paysager et identitaire. D’autres interfaces méritent d’être requalifiées par endroit (Villejames)

Assurer un accueil résidentiel adapté à la qualité et à l’identité paysagère de la presqu’île guérandaise

Les nouveaux lotissements résidentiels sont très consommateurs en espace, et participent fortement au mitage du territoire et à l’étalement urbain. Cela conduit à une perte de lisibilité des éléments identitaires du paysage tels que le bocage.

  • Limiter la consommation excessive de l’espace et l’étalement urbain en favorisant la compacité des opérations et en définissant des enveloppes urbaines cohérentes
  • Tenir compte des spécificités des structures urbaines traditionnelles. Optimiser le linéaire de voirie en se greffant davantage sur la trame existante, favoriser la mixité des fonctions, traiter les lisières entre ville et campagne et adapter les constructions au contexte local (topographie, matériaux, couleurs, modénature)
  • Assurer la création de quartiers urbains à partir du tissu pavillonnaire et limiter la place de l’automobile dans le paysage. Sur les secteurs pavillonnaires ni véritablement ruraux, ni urbains, il s’agit de limiter les extensions urbaines et favoriser une hiérarchisation des voies (repérage), une diversité de densité urbaines en relation avec les réseaux de transports, une mixité fonctionnelle et des coupures vertes
  • Parvenir à une meilleure structuration des développements à venir dans les zones rurales ayant subi une forte pression urbaine linéaire ou diffuse (soit pour retrouver un paysage agricole cohérent soit pour développer un vrai tissu urbain identitaire)
  • S’appuyer sur le bocage et en faire un atout et un support paysager dans les nouvelles opérations d’aménagement

Encourager le maintien d’une agriculture qui participe à la diversité des paysages

Au-delà de l’activité agricole liée aux salines, la presqu’île s’illustre par des paysages agricoles soumis à de fortes pressions urbaines qui tendent à modifier sensiblement leur équilibre.

  • Maintenir et valoriser les motifs paysagers traditionnels (hameaux, bocages, boisements)
  • Limiter l’enclavement d’espaces agricoles périurbains. L’organisation de l’espace agricole est particulièrement importante au nord de l’unité (Assérac, Herbignac) sur laquelle on observe une forte déprise agricole. Il est essentiel de préserver un équilibre entre l’espace agricole d’une part et l’espace urbanisé d’autre part

Assurer la valorisation et la découverte des paysages patrimoniaux naturels et culturels

Secteur touristique qui connait un développement de sa fréquentation, il apparait essentiel, au regard de la sensibilité environnementale et paysagère de la presqu’île guérandaise, de structurer les moyens de son exploration et de sa découverte à partir d’aménagements et d’activités maîtrisés.

  • Valoriser le patrimoine en s’appuyant sur le développement du tourisme dans l’arrière-pays, associé à l’attractivité du littoral
  • Assurer la découverte des paysages par les modes de déplacements doux, itinéraires cyclables et de randonnées. Les itinéraires cyclables et de randonnée apparaissent comme des itinéraires de découverte privilégiés de l’unité. Un projet d’accompagnement paysager de ces aménagements pourrait être le support d’une réflexion en profondeur sur les caractéristiques identitaires du paysage rural
  • Maintenir une accessibilité et des fenêtres paysagères sur les marais, dans les secteurs d’interface avec le tissu urbain
  • Accueillir dans le respect des sites et de la qualité des paysages et favoriser l’intégration paysagère des infrastructures d’accueil ou d’hébergement : assurer une découverte des marais compatible avec les activités qui participent à sa gestion et notamment avec l’activité des salines

Accompagner le développement des projets d’infrastructure et d’activités économiques

Les développements linéaires posent globalement la question du traitement des franges et des limites : comment définir où commence l’urbain et le rural dans un espace dont les axes de pénétrations sont colonisés progressivement par le périurbain ?

  • Structurer les développements urbains le long des voies à travers une meilleure hiérarchisation du statut des voiries ainsi que le comblement des dents creuses dans un souci de recherche de cohérence des enveloppes urbaines
  • Restructurer les entrées de villes afin de traiter les lisières ville/campagne, et de les intégrer à part entière au sein d’une ville multimodale
  • Structurer le développement économique de façon à éviter la constitution d’un patchwork d’activités peu intégrées dans le paysage. La zone de Villejames, appelée à se développer fortement dans les années à venir veillera notamment à assurer cette structuration
  • Assurer une intégration paysagère et une restructuration des zones d’activités économiques bordant les axes principaux et notamment la RD 213 et RD 774 (route bleue)

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