Les enjeux de la côte vendéenne

publié le 7 décembre 2015 (modifié le 6 janvier 2017)
Bloc-diagramme de synthèse des enjeux de l'unité paysagère de la côte vendéenne en grand format (nouvelle fenêtre)
Bloc-diagramme de synthèse des enjeux de l’unité paysagère de la côte vendéenne



Les enjeux développés sont des pistes de réflexion et d’action pour les acteurs locaux qui font écho aux enjeux révélés à l’échelle régionale. Ils se traduisent de manière synthétique dans le bloc-diagramme ci-dessus.

L’attractivité touristique du littoral vendéen génère des pressions notamment sur l’offre en matière de services et d’équipements qui nécessitent des aménagements permanents. Ces derniers sont nombreux et diversifiés. Ils concernent l’offre en matière d’hébergement de plein air, l’aménagement des espaces publics et notamment des remblais qui constituent des vitrines pour les stations balnéaires, ou encore l’adaptation des équipements structurants aux besoins contemporains. La prolifération des équipements, l’augmentation continue de la fréquentation de ces secteurs ont également généré des nouveaux impératifs en matière de préservation des espaces naturels particulièrement menacés par l’urbanisation galopante.

Renforcer la qualité des paysages littoraux par la valorisation de la diversité des séquences naturelles entre les fronts urbains

  • Trouver l’équilibre entre séquences urbaines et préservation des rivages « naturels » dunaires, rocheux ou boisés : Renforcer les séquences naturelles littorales qui subsistent entre les fronts urbains en les associant à des coupures d’urbanisation qui permettent de préserver le continuum entre le littoral et rétro-littoral (segment dune, marais bocage)
  • Valoriser des coupures interurbaines, les continuum terre-mer entre les marais ou le bocage en arrière littoral et le rivage (dunaire et boisé) qui sont essentiels dans la perception du littoral et pour la biodiversité
  • Veiller à la qualité des rivages en covisibilité : côté littoral avec les îles et côté terre avec les marais et les anciens rivages

La covisibilité entre le rivage et les îles Noimoutier et Yeu entraîne des obligations qualitatives dans l’aménagement du littoral de Saint-Jean-de-Monts, horizon marin. Et dans une moindre mesure Saint-Gilles-Croix-de Vie.
La covisibilité avec l’Île de Ré et le rivage de la Pointe d’Arcay et la forêt domaniale de Longeville rend sensible les évolutions de ces portions du littoral.
La covisibilité côté terre est marquante autour des grands espaces de marais rétro littoraux, et des anciens rivages habités ou cultivés.
Cet enjeu global sur l’ensemble du rivage doit être porté par le département et développer à l’échelle des différents PLU.

Répondre de manière qualitative aux reports de pression urbaine qui s’exercent sur les secteurs rétro-littoraux et forestiers

Le développement des dispositifs de préservation des espaces naturels (exemple de l’Ile d’ Yeu), ceux destinés à limiter l’exposition aux risques de submersion marine, sont autant de facteurs qui contribuent aujourd’hui à limiter l’urbanisation des façades littorales.
La cohérence des politiques publiques portées par le conseil général, notamment au titre des espaces naturels sensibles, le conservatoire du littoral et les communes, permet d’envisager à moyen et long terme une véritable reconquête des secteurs les plus fragilisés (secteurs très parcellisés, cabanisés de la forêt de Longeville, de Jard, de Talmont et de la Pointe d’Arçay)
Face à ces évolutions, le littoral vendéen connaît un phénomène généralisé de pression rétro-littorale qui expose les franges urbaines tournées vers l’intérieur à des enjeux liés au développement de l’urbanisation, en lien avec l’habitat, les activités économiques ou l’hébergement hôtelier. Dans ce cadre, l’urbanisation diffuse de type pavillonnaire contribue à réduire la lisibilité de la transition paysagère entre l’urbain et le rural qui dans le cas du littoral vendéen s’apparente généralement à un paysage horizontal de marais.

  • La préservation des cordons forestiers dunaires face au développement urbain constitue un enjeu important sur le littoral vendéen. En ce sens, il faut maîtriser les extensions urbaines pour garantir une gestion économe de l’espace et la lisibilité des paysages. Dans les secteurs urbanisés, maîtriser l’urbanisation de la bande arrière dunaire pour éviter le fractionnement de l’espace entre dunes et marais et prendre en compte l’impact visuel de l’urbanisation de ces secteurs sur les marais rétro littoraux
  • Encourager les opérations de renouvellement urbain en vue de préserver les espaces naturels des forêts et des marais de l’urbanisation. Cet enjeu s’impose d’autant plus au sein de la sous-unité de l’île d’Yeu pour lesquelles les nombreux dispositifs de protections environnementales limitent considérablement les possibilités d’extension. Dans ce cadre, les opérations
    visant à la mutation de l’existant devront porter une réflexion sur l’intégration des nouveaux aménagements au sein des sites à haute valeur patrimoniale
  • Éviter une diffusion des aménagements au coup par coup et encourager les réflexions d’ensemble pour promouvoir un aménagement qualitatif soucieux d’une bonne intégration, notamment dans les contextes de transition entre paysage urbain et rural, et en particulier sur les façades exposées sur les marais dont le caractère horizontal créé des expositions visuelles importantes
  • Veiller à la cohérence et à l’identité urbaine, architecturale et paysagère des différents quartiers en fonction de leur implantation
  • Mobiliser les expériences des nouveaux concepts d’aménagement émergent en reprenant les thèmes des « éco-quartiers » avec des cheminements piétons privilégiés, le stationnement éloigné, des espaces paysagers communs de convivialité
  • Éviter la fermeture des paysages résidentiels par les clôtures des particuliers et limiter leur hétérogénéité : Un traitement plus homogène des clôtures permettrait de pallier à l’hétérogénéité architecturale et urbaine
Un modèle de réponse qualitative aux objectifs de limitation de l'étalement urbain tout en proposant une offre de maisons individuelles. L'intégration paysagère côté marais est facilitée par la référence à l'architecture traditionnelle et une colorimétrie adaptée. (Saint- Jean-de-Monts) en grand format (nouvelle fenêtre)
Un modèle de réponse qualitative aux objectifs de limitation de l’étalement urbain tout en proposant une offre de maisons individuelles. L’intégration paysagère côté marais est facilitée par la référence à l’architecture traditionnelle et une colorimétrie adaptée. (Saint- Jean-de-Monts)

Accompagner les mutations du paysage liées à la gestion des risques et à la protection du littoral

Un paysage côtier qui se redessine lors d'épisodes climatiques exceptionnel, induisant des risques sur les biens et les populations (Brétignolles-sur-Mer et ouvrages de protection d'urgence après la tempête Xynthia – Source : DREAL Pays-de-la-Loire – mars 2010) en grand format (nouvelle fenêtre)
Un paysage côtier qui se redessine lors d’épisodes climatiques exceptionnel, induisant des risques sur les biens et les populations (Brétignolles-sur-Mer et ouvrages de protection d’urgence après la tempête Xynthia – Source : DREAL Pays-de-la-Loire – mars 2010)



Assurer une corrélation étroite entre attractivité du littoral vendéen et sécurité des personnes et des biens est primordial mais ne signifie pas pour autant une mise à l’écart des intérêts paysagers. En effet, pour que la gestion des risques ne soit pas perçue comme une contrainte paysagère, il semble important d’avoir à l’esprit les enjeux suivants :

  • Engager une réflexion paysagère sur la définition et la réalisation des ouvrages de protection des côtes
  • Accompagner la mutation des paysages liée à la stratégie de gestion du risque de submersion ou inondation dans l’aménagement du territoire littoral

Revaloriser la dimension patrimoniale des paysages urbains littoraux

Le littoral vendéen abrite un patrimoine architectural balnéaire important dont la mise en valeur participe au maintien d’un paysage urbain qualitatif. L’ancien quartier de pêcheurs de La Chaume aux Sables d’Olonne, mais également les villas fin XIXème-début XXème siècle qui ont été épargnés par les transformations du temps en constituent des exemples. Ces sites répondent par ailleurs à des nouvelles demandes en termes de lieux de promenade, de découverte des sites.

  • Veiller à la qualité de la composition urbaine et paysagère des espaces publics
  • Revaloriser la dimension patrimoniale ou réinventer l’identité balnéaire dans les paysages urbains du littoral
  • Valoriser l’intégration paysagère des équipements nouveaux
Requalification des espaces publics et du bâti ancien dans le quartier des Halles de Brétignolles-sur-Mer (Brétignolles-sur-Mer) en grand format (nouvelle fenêtre)
Requalification des espaces publics et du bâti ancien dans le quartier des Halles de Brétignolles-sur-Mer (Brétignolles-sur-Mer)

Maîtriser les pressions touristiques et assurer l’insertion qualitative des équipements dans leur contexte paysager

L’attractivité touristique en augmentation constante du littoral vendéen a généré des besoins important en matière d’hébergement touristique qui s’est principalement spécialisé dans l’offre de plein air. La prolifération de ces structures et leur mutation contribue à marquer toujours plus les paysages du littoral vendéen, notamment avec la l’émergence des structures de type chalets et mobil homes dont l’organisation géométrique renvoie l’image de « modules répétitifs ». L’intégration paysagère de ces équipements constitue un enjeu important sur le littoral vendéen :

  • Proposer des compositions paysagères d’ensemble des infrastructures d’accueil touristiques soignant les franges et évitant les modules répétitifs
  • Permettre la préservation des arbres existants et mettre en place des espaces de respiration en créant des ouvertures sur le grand paysage
  • Maîtriser l’intégration des structures de loisirs
  • Éviter la création des continuums dédiés aux structures d’hébergement de plein air et préserver des fenêtres paysagères vers le littoral dans le tissu urbain
  • Eviter de s’installer sous la forêt. L’aménagement de ces équipements sous la forêt est très sensible. La densité de ces petits bâtiments implique des terrassements et des réseaux qui viennent bouleverser les sols

Maintenir la qualité et la diversité des paysages agro-naturels littoraux comme capital d’attractivité

Les fortes pressions urbaines et touristiques vécues sur le littoral ont contribué jusqu’à aujourd’hui au grignotage progressif des espaces agricoles et naturels. Avec le report des pressions littorales, les secteurs de marais situés sur la frange orientale des secteurs agglomérés sont devenus le support d’une urbanisation grandissante liée aux extensions résidentielles, au développement de zones d’activités et à la prolifération des structures d’hébergement de plein air. La sous-unité paysagère de l’île de Noirmoutier connaît un développement de l’activité agricole sur une bande centrale de cultures, dont l’inscription dans le paysage est confortée par les équipements de type serre liés à l’activité maraîchère.

  • Maintenir l’agriculture spécifique des espaces de marais et favoriser le développement et la mise en œuvre de projets agro-environnementaux.
    Par exemple sur l’île de Noirmoutier, il est important de préserver l’ouverture des paysages dans les marais, et plus particulièrement avec la poursuite de l’éradication des espèces invasives (herbe de la pampa, baccharis, …) et la question des haies qui ne devraient pas faire partie de ce paysage naturellement ouvert.
  • Maintenir les possibilités de pâtures d’hivernage sur les franges de marais pour limiter les risques de mutation de ces paysages
  • Favoriser une présence qualitative dans le paysage des activités de production liées à la mer (pêche, ostréiculture, mytiliculture, saliculture, prés salés…)
  • Assurer la découverte et la qualité de la diversité des terroirs agricoles littoraux (viticulture, maraîchage, élevage) en favorisant le développement des circuits courts notamment en période estivale
  • Préserver le foncier agricole de la pression urbaine pour assurer la durabilité des exploitations

Accueillir dans le respect des sites naturels ou emblématiques des paysages littoraux

Afin de répondre à l’urbanisation accélérée du littoral et la préservation des espaces naturels, les mesures en faveur des coupures d’urbanisation et de la préservation des espaces ont été développées depuis plusieurs décennies. A ces mesures de préservation s’ajoutent les règles liées à la protection des personnes face aux risques qui accentuent les mesures d’inconstructibilité sur le littoral. A l’image des marais identifiés Natura 2000 sur l’île de Noirmoutier ou des terrains du conservatoire du littoral à proximité de Saint-Hilaire de-Riez, les exemples de préservation environnementale mais également paysagère sont de plus en plus nombreux sur le territoire. L’île d’Yeu concentre quantité de dispositifs de protection (site inscrit, site classé, Loi littoral, zones inondables) qui limitent fortement les possibilités d’urbanisation. Ces dispositifs ont ainsi permis de préserver la diversité des paysages du littoral et sont devenus souvent le support d’activités de plein air. Aussi, il témoigne de la nécessité de préserver des coupures d’urbanisation, mais également de maintenir une accessibilité facilitée aux paysages tout en respectant les différents sites.

  • Assurer l’accessibilité aux paysages et les continuités paysagères pour garantir leur qualité
  • Accueillir dans le respect des sites : l’attractivité touristique du littoral vendéen accentue l’influence sur ces secteurs préservés. L’équipement de ces zones (signalétique, mobilier…), les aménagements nécessaires (sentiers…) doivent pouvoir être assurés sans porter atteinte à la qualité des sites
  • Privilégier les circulations douces et favoriser l’intégration des aires de stationnement et d’accueil. Dans ce cadre, le positionnement des aires de stationnement pour faciliter l’accès au littoral peut-être envisagé en retrait afin de limiter leur impact sur le front de mer et travailler sur les complémentarités avec le développement des circuits doux et des aires de
    stationnement à destination des deux roues.
  • Limiter et homogénéiser la signalétique présente sur les sites, en particulier les sites naturels sensibles d’un point de vue paysager (forêts, espaces dunaires, marais)
    Aménagement qualitatif de l'accès au littoral dans un espace de transition entre espace urbanisé et front de mer (Saint-Gilles-Croix-Vie) en grand format (nouvelle fenêtre)
    Aménagement qualitatif de l’accès au littoral dans un espace de transition entre espace urbanisé et front de mer (Saint-Gilles-Croix-Vie)

    Les mesures de protection des sites naturels contribuent à préserver les paysages littoraux de l'urbanisation (Secteur du Conservatoire du littoral à Saint- Hilaire-de-Riez) en grand format (nouvelle fenêtre)
    Les mesures de protection des sites naturels contribuent à préserver les paysages littoraux de l’urbanisation (Secteur du Conservatoire du littoral à Saint- Hilaire-de-Riez)



    L’attractivité touristique du littoral vendéen génère des fréquentations importantes sur certains espaces publics, et en premier lieu le front de mer. Il jouit par ailleurs d’un effet vitrine dont la qualité des aménagements et des équipements participe grandement à la réputation de la station balnéaire. La requalification importante du front de mer aux Sables d’Olonne témoigne de l’attention portée par les acteurs locaux à un aménagement qualitatif de ces espaces publics et à la volonté de répondre à des attentes nouvelles en termes de développement des circuits doux notamment.

Réaménagement qualitatif du remblai : redonner plus de place aux piétons et cyclistes pour profiter du paysage (Les Sables d'Olonne) en grand format (nouvelle fenêtre)
Réaménagement qualitatif du remblai : redonner plus de place aux piétons et cyclistes pour profiter du paysage (Les Sables d’Olonne)

Accompagner les projets d’infrastructures et d’activités économiques

Des constructions en lien avec les traditions architecturales locales, notamment en termes colorimétriques, et un affichage publicitaire mesuré facilite l'intégration paysagère des bâtiments les plus imposants (Noirmoutier-en-l'Île) en grand format (nouvelle fenêtre)
Des constructions en lien avec les traditions architecturales locales, notamment en termes colorimétriques, et un affichage publicitaire mesuré facilite l’intégration paysagère des bâtiments les plus imposants (Noirmoutier-en-l’Île)



Les fortes pressions urbaines et touristiques vécues sur le littoral vendéen contribuent à modifier les paysages en accentuant les besoins en termes de services et d’équipements. Dans ce cadre, le littoral connaît une augmentation croissante du nombre d’établissements qui participent à la réponse à ces besoins croissants, contribuant ainsi à modifier les paysages des périphéries urbaines avec le développement des zones d’activités. Dans la plupart des cas, sur les modèles de Saint-Jean-de-Monts ou de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, ces zones d’activités accompagnent les axes de contournent des centres aménagés en arrière des villes. L’aménagement de ces axes destinés à réguler la pression touristique et des zones d’activités qui les accompagnent, créé des espaces à vocation monofonctionnelle en situation d’entrée de ville et particulièrement exposée depuis les secteurs de marais. Dès lors, la question de leur intégration dans le paysage constitue un enjeu important.

  • Concevoir les zones d’activités comme des opérations d’urbanisme qui compose avec les quartiers et le paysage environnant. A titre d’exemple, l’île de Noirmoutier accueille des structures dont l’architecture et la palette colorimétrique visent à assurer une intégration paysagère qualitative en situation de frange urbaine face aux marais. Optimiser la consommation d’espace et assurer la cohérence à l’échelle des intercommunalités et des SCoT
  • Travailler la transition entre l’espace rural et l’espace urbain en choisissant le bon emplacement : concilier l’effet de vitrine et le maintien de la qualité de l’entrée de ville. Cet enjeu est particulièrement important au vu de l’implantation répétée des zones d’activités en situation d’entrée de ville face aux secteurs des marais bretons vendéens et poitevins
  • Favoriser un urbanisme de rues, boulevards ou avenues en composant les façades sur les entrées d’agglomération
  • Composer des espaces publics de qualité
  • Mettre en œuvre des opérations de renouvellement urbain sur les anciens secteurs d’activités désaffectés en cœur de tissu urbain. La réflexion sur cet enjeu est particulièrement importante au vu des pressions fortes qui s’exercent sur les secteurs de front de mer
La multiplication des affichages publicitaires nuit à la qualité des paysages d'entrée de ville (Noirmoutier-en-l'Île) en grand format (nouvelle fenêtre)
La multiplication des affichages publicitaires nuit à la qualité des paysages d’entrée de ville (Noirmoutier-en-l’Île)