Les enjeux de l’agglomération lavalloise


Les enjeux développés sont des pistes de réflexion et d’action pour les acteurs locaux qui font écho aux enjeux révélés à l’échelle régionale. Ils se traduisent de manière synthétique dans le bloc-diagramme ci-dessus.

Accompagner la recomposition des paysages urbains

L’agglomération lavalloise porte des paysages urbains variés. Les espaces publics, leurs usages, leurs représentations font l’identité paysagère de la ville en pleine mutation. La recomposition de cette identité est importante notamment aux entrées de ville où la fragmentation a été importante. Les espaces naturels se retrouvent aujourd’hui en discontinuité. Le patrimoine végétal doit revaloriser tout comme le patrimoine bâti. Les secteurs urbains anciens ou à organisation traditionnelle peuvent être adaptés aux modes de vies actuels tout en construisant le paysage de l’agglomération.

  • Accompagner la mutation des quartiers en valorisant l’identité paysagère notamment dans l’aménagement de l’espace public
  • Assurer la continuité des espaces naturels (vallons, boisements…) et paysagers comme des liens entre ville et campagne, support d’aménités et de liaisons douces entre rural et urbain
  • Adapter le parc immobilier des secteurs patrimoniaux aux modes de vie actuels sans les dénaturer
  • Préserver le patrimoine végétal en ville (jardins, parcs, arbres d’alignement, potagers, berges, espaces naturels…) comme élément structurant d’un projet d’urbanisme végétal cohérent
  • Favoriser le traitement qualitatif des entrées de ville

Maintenir les objectifs de mise en valeur du centre ancien

Le cœur de la ville reflète de la véritable identité historique de Laval. Le centre ancien a été recomposé et mis en valeur et possède des repères parfois oubliés ou peu mis en avant. Dans la continuité, le centre historique de la ville doit maintenir des objectifs de construction paysagère.

  • Maintenir les perspectives sur les éléments patrimoniaux de la ville
  • Valoriser les éléments identifiants de la ville (parc, boisements, belvédères, place, espaces libres, patrimoine)
  • Valoriser les premiers plans des axes de découverte, les points de vue et belvédères

Développer une approche qualitative du développement résidentiel

Sur l’axe entre Rennes et Le Mans, l’agglomération de Laval a connu un essor important à la fin du XXème siècle. Cela s’est traduit par des extensions urbaines importantes, parfois peu organisées et peu valorisantes. Le développement urbain, et notamment résidentiel, a effacé les limites de la ville et a même impacter les coteaux de la vallée sous la forme d’un mitage. La forte urbanisation aux densités très variées doit aujourd’hui être maitrisée et opter pour une gestion économe de l’espace. La recomposition du tissu passe par l’affirmation d’une identité urbaine, architecturale et paysagère de qualité et la détermination de réelles limites à l’urbanisation.

  • Maîtriser les extensions urbaines pour garantir une gestion économe de l’espace et la lisibilité des paysages
  • Veiller à la cohérence et à l’identité urbaine, architecturale et paysagère des différents quartiers en fonction de leur
    implantation
  • Promouvoir un traitement qualitatif des franges : limites de l’urbanisation, continuité entre les quartiers, en prenant appui sur le réseau bocager pour travailler la perception des franges urbaines et de l’habitat diffus ou en déclinant ce motif paysager à conforter
  • Anticiper les délaissés agricoles et veiller à la continuité des cheminements entre ville et campagne


Favoriser une intégration paysagère qualitative des zones d’activités économiques et des infrastructures

Laval est marqué par une tradition industrielle forte depuis le début du XVIII et l’expansion des toiles de Mayenne. Cette caractéristique se traduit par des implantations économiques et commerciales en marge de la ville centre. Le développement économique a été continu, peu intégré voire peu maitrisé. Accompagné de la multiplication des infrastructures liées aux déplacements, l’impact visuel aux marges du tissu aggloméré est fort. Les entrées de ville sont peu valorisantes marquées par des activités et équipements infrastructurels peu intégrés dans le paysage urbanisé. Tout en permettant l’essor économique, l’enjeu est de recomposer qualitativement le paysage et d’intégrer des éléments souvent masqués et peu valorisés. Un des enjeux paysagers de ces zones passe aussi par une réhabilitation qui proposerait une implantation moins disparate et aléatoire des locaux, mais aussi des grands boulevards de desserte.

  • Concevoir les zones d’activités comme des opérations d’urbanisme qui composent avec les quartiers et le paysage environnant et prévoir l’aménagement d’espaces publics de qualité. Ne pas se limiter à un registre végétal traditionnel mais inventer un paysage industriel de qualité
  • Assurer la cohérence et la qualité architecturale des bâtiments (éléments pouvant être intégrés aux cahiers des charges ou aux chartes des zones d’activités)
  • Masquer ou accompagner les zones de stockage et les aires de manœuvre et de stationnement
  • Maîtriser la perception des franges urbaines et des îlots industriels par la qualité de composition urbaine et paysagère et assumer un paysage industriel de qualité
  • Mettre en œuvre des opérations de renouvellement urbain sur les anciens secteurs d’activités désaffectés en cœur de tissu urbain
  • Limiter l’impact visuel et structurel des voiries dans le paysage des aménagements périurbains en recomposant les abords de la voie
  • Favoriser un urbanisme de rues, boulevards ou avenues en composant les façades sur les entrées d’agglomération, contrôler l’affichage publicitaire, encourager l’enfouissement des réseaux
  • Composer avec la topographie naturelle pour éviter les déblais/remblais dans la conception des nouvelles infrastructures
  • Limiter et qualifier les délaissés urbains ou routiers

Faciliter la découverte de la vallée en préservant son accessibilité

La rivière de la Mayenne et ses abords ont longtemps été un support pour le développement économique et l’implantation d’activités, d’axes de déplacements. Sa vallée se retrouve aujourd’hui au cœur de l’agglomération lavalloise, entre espace public convivial, support de cheminements doux ou encore porteur d’éléments naturels et paysagers. Son rôle est important dans la composition du paysage lavallois mais il tend aujourd’hui à se fermer visuellement et est en perte de repères, de perspectives. Cet espace à constructibilité limitée de par son caractère inondable peut être la scène d’un développement qualitatif paysager au cœur de l’agglomération. Le rapport de la ville à l’eau, entre vallée principale et vallons secondaires, doit être renforcé pour gagner en lisibilité du paysage et en accessibilité.

  • Limiter la fermeture des fonds de vallons pour maintenir les perspectives
  • Profiter des zones inondables pour maintenir des secteurs paysagers qualitatifs aux abords de la Mayenne.
  • Soigner l’occupation des coteaux : préserver le petit parcellaire et le réseau de chemin à l’appui des pentes, assurer le dégagement des points de vues, valoriser la perception du patrimoine et des grands parcs. Dans le cas d’une urbanisation des coteaux, favoriser des opérations orientées vers la vallée, et non pas déconnectée des courbes naturelles.
  • Valoriser le rapport de la ville à l’eau au travers d’espaces publics de qualité et de convivialité (quais, port, franchissements…)
  • Assurer la pérennité des boisements, des arbres d’alignement et des arbres isolés qui ponctuent ce paysage

Valoriser une agriculture périurbaine et préserver la diversité des paysages

Aux portes de l’agglomération se mélange une diversité de paysages nourris et entretenus par l’activité agricole. Cette agriculture périurbaine a amplifié l’ouverture en supprimant un certain nombre de haies et a favorisé la simplification du paysage. Une trame bocagère doit permettre de revaloriser ces espaces tout en assumant le rapport ville/campagne et en rapprochant les ruraux et citadins.

  • Protéger le foncier et l’activité agricole pour préserver des coupures d’urbanisation
  • Maintenir l’agriculture spécifique comme les haras et favoriser leur intégration en s’appuyant sur la trame bocagère existante.
  • Retisser des liens entre ruraux et citadins par le biais des réseaux courts de distribution et de la diversification agricole (service, visites, cueillette…) : enjeu de perception sociale du rôle des agriculteurs dans la gestion des paysages ruraux
  • Recomposer le bocage à une échelle compatible avec l’activité agricole et l’occupation du sol (habitat, activités)

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