Les enjeux de l’agglomération angevine
Les enjeux développés sont des pistes de réflexion et d’action pour les acteurs locaux qui font écho aux enjeux révélés à l’échelle régionale. Ils se traduisent de manière synthétique dans le bloc-diagramme ci-dessus.
Accompagner la recomposition des paysages urbains
La densification et le renouvellement urbain qui vont s’opérer sur l’agglomération angevine devront permettre à la fois de s’adapter aux besoins de nouveaux équipements (l’arrivée du tramway inauguré en 2011, les espaces publics de proximité comme le parc du quartier Desjardins) mais aussi à conserver l’identité patrimoniale forte. Le maintien des perspectives sur le triptyque château, cathédrale et tour Saint-Aubin, est un élément essentiel.
- Accompagner la mutation des quartiers en valorisant l’identité paysagère
- Adapter le parc immobilier des secteurs patrimoniaux aux modes de vie actuels sans les dénaturer
- Préserver le patrimoine végétal en ville (jardins, parcs, arbres d’alignement, potagers, berges, espaces naturels…) comme élément structurant d’un projet d’urbanisme végétal cohérent
- Favoriser le traitement qualitatif des entrées de ville
- Éviter la compartimentation de l’espace pour des usages dédiés exclusivement au tourisme et aux loisirs
Assurer un développement de l’urbanisation en cohérence avec les singularités paysagères locales : croisée du sillon ardoisier et de la Maine
Déjà engagée, l’appropriation et la requalification des berges de Maine constituent un enjeu central pour le territoire de l’agglomération. Le maintien et la valorisation des vallons boisés doivent permettre d’assurer un rôle de respirations entre les paysages bâtis mais aussi de support d’aménités.
Au sud de l’unité, le val de Loire, tout comme les secteurs vallonnés, offrent un paysage de silhouettes urbaines de qualité et qui participe notamment à la reconnaissance du classement au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il est essentiel que le développement urbain de ces coteaux soit maîtrisé de manière à ce que cette harmonie paysagère soit maintenue.
- Maitriser les extensions urbaines pour garantir une gestion économe de l’espace et la lisibilité des paysages.
- Veiller à la cohérence et à l’identité urbaine, architecturale et paysagère des différents quartiers en fonction de leur implantation.
- Promouvoir un traitement qualitatif des franges : limites de l’urbanisation, continuité entre les quartiers. Comme le montre l’exemple du quartier du Lac de Maine, la préservation des trames bocagères dans la composition urbaine peut permettre d’assurer des transitions paysagères entre la vallée de la Maine et le plateau bocager.
- Valoriser les éléments identifiants de la ville (quais, prairies et coteaux de la Maine ou de la Loire, parcs du Lac de Maine, des Étangs Saint-Nicolas, des ardoisières, belvédères, place, repères du patrimoine historique)
- Réaffirmer le maintien des coupures urbaines (triangle horticole à l’ouest, abords de la RD 952 au sud-est : une des plus belles entrées vers Angers avec la levée plantée de platanes…)
- Assurer des liaisons douces entre rural et urbain.
- Limiter l’impact visuel et structurel des voiries dans le paysage péri-urbain en recomposant les abords de la voie
Composer un paysage valorisant pour les zones d’activités économiques
Les entrées de l’agglomération marquées par de gros échangeurs routiers, sont majoritairement constituées de zones d’activités industrielles et commerciales qu’il conviendrait de requalifier par un traitement urbain et paysager cohérent déclinant l’identité angevine.
Avec le développement de l’agglomération, les « limites » de la ville se déplacent. Ces « anciennes portes d’agglomération », qui ont perdu leur statut mais restent figées dans le dimensionnement de leurs voies, leur vocation économique et commerciale désuète nécessite une requalification… La problématique de la recomposition urbaine de quartier sur d’anciennes friches industrielles qui touchaient l’hyper centre (exemple du quartier de la gare), se reporte aujourd’hui sur la première couronne (exemple des zones d’activités de Beaucouzé et du statut de l’échangeur de la RD 106 / RD 723).
- Concevoir les zones d’activités comme des opérations d’urbanisme qui composent avec les quartiers et le paysage environnant en limitant l’effet de ceinture
- Qualifier les entrées de ville en lien avec les zones d’activités
- Assurer la cohérence et la qualité architecturale des bâtiments et des espaces publics (éléments pouvant être intégrés aux cahiers des charges ou aux chartes des zones d’activités)
- Masquer ou accompagner les zones de stockage et les aires de manœuvre et de stationnement (trame végétale, mobilier spécifique,…)
- Mettre en œuvre des opérations de renouvellement urbain sur les anciens secteurs d’activités désaffectés en cœur de tissu urbain
Maintenir l’équilibre entre dynamiques naturelles et urbaines pour préserver la diversité des paysages périurbains
Les évolutions des paysages de l’agglomération montrent un empiètement croissant dans la vallée de la Maine. La préservation des dernières prairies inondables au sud et de la trame bocagère spécifique qui y est associée est devenue stratégique. De même que le maintien de la qualité paysagère des coteaux est une action complémentaire afin d’accompagner la lisibilité des franges urbaines sur l’horizon de la Maine. La préservation des trames bocagères dans les autres vallées ou sur les plateaux peut permettre de marquer des transitions plus qualitatives entre ville et campagne.
- Limiter la fermeture des fonds de vallée pour maintenir les perspectives
- Maintenir les trames bocagères existantes notamment dans les vallées et aux abords des bourgs en régénérant les haies, préservant les grands sujets et le petit parcellaire.
- Recomposer le bocage à une échelle compatible avec l’activité agricole et l’occupation du sol (habitat, activités)
- Soigner l’occupation des coteaux : préserver le petit parcellaire et le réseau de chemins à l’appui des pentes, assurer le dégagement des points de vues, valoriser la perception du patrimoine et des grands parcs, préserver des pâtures d’hivernage
Valoriser une agriculture périurbaine
Des terres agricoles sont aujourd’hui parfois enclavées entre ou au sein des secteurs urbanisés. La pression foncière et la spéculation associée rendent difficile le maintien de la pratique agricole et par extension des paysages qu’elle façonne.
La continuité et/ou la préservation des espaces horticoles et viticoles doivent être assurées en évitant leur enclavement Une attention doit être portée également à la préservation du patrimoine associé (manoirs et leurs parcs, bâti vigneron et petit patrimoine comme les puits d’arrosage en schiste …).
Par ailleurs, l’étude des dynamiques paysagères a montré l’émergence de « paysages en attente » qui correspondent à des enclaves rurales dans le tissu périurbain (projet urbain, secteurs de déprise agricole ou encore délaissés de projets urbains ou routiers). Ces secteurs sont par essence des zones de mutation en puissance à cibler pour mieux les structurer en fonction durant leur « période d’attente ».
- Protéger le foncier et l’activité agricole pour préserver des coupures d’urbanisation
- Maintenir l’agriculture spécifique des fonds de vallées inondables et préserver des pâtures d’hivernage sur les coteaux
- Retisser des liens entre ruraux et citadins par le biais des réseaux courts de distribution et de la diversification agricole (service, visites, cueillette…)
- Accompagner les mutations des activités horticoles, arboricoles et maraichères
- Maintenir la qualité des paysages viticoles