Les dynamiques paysagères du Marais poitevin
Exemple d’évolution secteur de Vix
Dans le cadre de l’analyse des dynamiques paysagères, pour chaque unité paysagère, un secteur particulier est choisi de manière à caractériser, en tant qu’échantillon représentatif de l’unité, une large partie des dynamiques vécues à l’échelle de l’unité. Cette analyse s’appuie notamment sur la comparaison des données cartographiques et des photographies aériennes à différentes époques données. Ce zoom est représentatif mais non exhaustif des dynamiques vécues à l’échelle de l’unité. Les dynamiques de l’unité qui ne s’illustrent pas à travers cet exemple sont donc détaillées à la suite.
Le secteur de Vix est par ailleurs concerné par la présence ponctuelle et relictuelle de terres viticoles sur les parties hautes de l’île, au niveau de la Chaignée.
Un développement assez modéré de l’urbanisation
A l’instar des évolutions vécues au sein de la sous-unité des marais et îles calcaires de la Vendée, l’urbanisation du secteur s’est effectuée sur l’île calcaire de Vix, majoritairement sur la frange sud qui bénéficie d’une exposition favorable au soleil. La comparaison des orthophotos de 1957 et 2010 montre que les extensions urbaines au sein de ce secteur ont été assez modérées durant la période. Pour autant, la diffusion d’un tissu pavillonnaire vers le nord-ouest s’inscrit progressivement dans le paysage. Ce mode de développement contraste avec les compositions morphologiques anciennes dont les impératifs d’alignement et de mitoyenneté guidaient l’organisation générale. Désormais, dans le modèle pavillonnaire, l’implantation de la construction se fait au milieu de la parcelle. Le concept même de rue est réinterrogé au profit d’un développement épisodique le long du réseau viaire. La diffusion de ce modèle, dans le cadre d’un paysage insulaire ouvert et fortement exposé, contribue à effacer les transitions nettes entre espace bâti et espace agri-naturel.
Le caractère horizontal des paysages du marais poitevin génère une exposition forte pour les éléments aux volumes et hauteurs imposants. Ainsi, à l’instar des éoliennes du secteur de Vix, les infrastructures dédiées au transport de l’énergie (ligne THT,…) viennent à caractériser certaines portions du paysage.
Dynamiques de pressions urbaines
L’unité paysagère du marais poitevin se distingue par des dynamiques paysagères orientées par des facteurs diversifiés : ce sont d’abord les pressions rétro-littorales qui reportent sur les communes telles que Saint-Michel-de-L’Herm les fortes dynamiques constructives vécues sur la côte vendéenne. Par ailleurs, les constructions sont également soutenues dans l’aire d’influence de Luçon et Fontenay-le-Comte au nord de l’unité, celles de Niort à l’est, tandis que la proximité de l’autoroute A83, à proximité de Maillezais à l’est de l’unité, génère des dynamiques constructives légèrement supérieures à celles vécues dans le reste de l’unité qui restent globalement modérées, à l’image d’une large moitié est (dont Vix fait partie). Le projet de nouvelles infrastructures autoroutières vers La Rochelle au sud pourrait également avoir des conséquences en matière d’attractivité.
Des extensions urbaines limitées mais visibles
L’unité paysagère du marais poitevin se distingue par des évolutions urbaines particulières qui se concrétisent principalement par un phénomène de remplissage des anciennes formations insulaires et par le développement des bourgs périphériques du marais. Les extensions urbaines liées à l’habitat, qui restent modérées de manière générale, se font ainsi dans le prolongement des bourgs anciens et du fait de leur implantation sur les légers reliefs, sont très fortement exposées.
Si l’unité paysagère ne connaît pas de zones d’activités très importantes en termes de taille, quelques zones d’activités s’inscrivent dans le paysage des entrées de ville des anciennes îles, souvent en lien avec l’activité agricole. L’intégration paysagère des bâtiments liés à ces activités constituent un enjeu important pour la préservation du paysage.
Des dynamiques de valorisation du patrimoine naturel, architectural et paysager
Le territoire n’est pas uniquement concerné par le report de l’attractivité balnéaire puisqu’il génère de lui-même une économie favorisée par la mise en avant d’un patrimoine assez diversifié. L’image de la Venise Verte contribue à forger une identité touristique qui s’inscrit dans des tendances axées sur la découverte des territoires à haute valeur environnementale et paysagère.
L’incitation des acteurs du territoire au développement des circuits de découverte de type randonnée ainsi que les programmes de mise en valeur des bourgs, des canaux et des ports participent de cet effort de valorisation des atouts endogènes. Dans ce cadre, la question de l’intégration paysagère des équipements en lien avec l’accueil sur les sites (signalétique, aires de stationnement…) devient un enjeu important.
L’inscription de plus en plus visible des bâtis agricoles dans le paysage
Le drainage progressif du parcellaire agricole favorise les dynamiques de regroupement parcellaire ainsi que la modification des cultures, au profit d’une intensification de l’activité. Il faut rappeler que les « terres hautes » ont toujours été cultivées pour nourrir les bêtes dans le cadre des activités de polyculture-élevage. De fait, la trame bocagère n’est traditionnellement peu dense. Ces tendances contribuent à s’inscrire dans le marais poitevin en maintenant une ouverture progressive des paysages. Les grandes parcelles cultivées sont séparées par les canaux dont l’inscription sur le paysage est principalement visible depuis les points hauts.
Les dynamiques de simplification du parcellaire et d’agrandissement des champs s’accompagnent également d’une augmentation du nombre de bâtiments agricoles. Le bâti agricole contemporain présente aujourd’hui des volumes simples et imposants, à connotation industrielle avec un bardage métallique, qui s’imposent dans le paysage.
Les enjeux pour l’agriculture portent également sur l’évolution des modes de culture (importance de la culture céréalière et de la préservation des haies), des difficultés de l’élevage (question du retour en prairie de certaines zones du marais).