Les dynamiques paysagères des marais de Vilaine
Exemple d’évolution caractéristique du secteur du lac de Murin
Dans le cadre de l’analyse des dynamiques paysagères, pour chaque unité paysagère, un secteur particulier est choisi de manière à caractériser, en tant qu’échantillon représentatif de l’unité, une large partie des dynamiques vécues à l’échelle de l’unité. Cette analyse s’appuie notamment sur la comparaison des données cartographiques et des photographies aériennes à différentes époques données. Ce zoom est représentatif mais non exhaustif des dynamiques vécues à l’échelle de l’unité. Les dynamiques de l’unité qui ne s’illustrent pas à travers cet exemple sont donc détaillées à la suite.
Une implantation liée à l’eau
Au XVIIIe siècle, les marais de Redon sont une matrice essentielle du système agraire de la basse vallée de la Vilaine. La construction du canal de Nantes à Brest transforme radicalement la ville de Redon au milieu du XIXème siècle. L’activité du port de Redon atteint son apogée à la fin du XIXème siècle et influence le développement économique et agricole de la vallée de la Vilaine. Réservés aux usages collectifs, ils sont un espace privilégié pour le pacage. La fauche des foins et la pêche complètent ce système d’exploitation.
Lac de Murin – Carte d'état-major (1866) - (SCAN Historique à l'échelle du 1 : 40000) jpg - 590.2 ko
Le développement des bourgs ruraux
L’activité agricole s’est développée durant la seconde moitié du 20ème siècle. L’intensification a supprimé la mosaïque parcellaire spécifique de la région pour laisser place à un bocage moins dense et des remembrements importants. L’évolution de place de la haie a modifié partiellement les paysages. Ceux-ci se sont ouverts progressivement laissant place à de nouvelles covisibilités sur les coteaux, sur la vallée et notamment sur les bourgs ruraux. Au même moment, l’urbanisation des bourgs s’est accentuée et les hameaux se sont étendus et densifiés. La pression urbaine est assez modérée mais le développement urbain a été peu maîtrisé, ce qui a laissé place au mitage et aux implantations le long des voies routières.
Une vallée productive et accueillante
Une expansion urbaine modérée mais peu maîtrisée
Le nombre de constructions a été assez important autour du pôle de Redon. Les communes sur les parties plus rurales ont connu un essor démographique moins important, et des besoins en logements assez peu faibles. L’expansion urbaine a été favorisée avec la volonté de se préserver du risque inondation et de conserver la ressource en eau. Notamment sur la partie Saint-Nicolas-de-Redon, l’impact urbain sur le lit de la Vilaine est faible. A l’inverse, la diffusion du bâti s’est opérée sur la partie Sud-est et sans organisation particulière. Entre le coteau et la voie de déplacement principale D164, les opérations au coup-par-coup se sont multipliées et ont impactées fortement le paysage urbain. Le développement des infrastructures et des services Les axes se sont développés de part et d’autres de la vallée. Les principaux relient Redon et son agglomération aux différents pôles urbains de l’Ouest que sont Rennes, Nantes ou encore Vannes. Ces axes ont dû enjamber la vallée et des ponts ont été construits. Un premier qui relie Redon à Saint-Nicolas-de-Redon et qui accueille aujourd’hui au cœur du lit de la Vilaine une zone commerciale. Cet axe de développement représente quasiment l’unique urbanisation dans la vallée, entouré de pâtures et de prés et qui borde le canal de Nantes à Brest. Un second viaduc plus récent passe au-dessus de la globalité de la vallée plus à l’Est et permet le contournement de l’ensemble de l’agglomération de Redon. Les impacts paysagers des différentes infrastructures sont assez forts du fait de la topographie et des paysages ouverts de la vallée. Sur les coteaux de la vallée, l’urbanisation s’est propagée le long des axes où chaque bourg et hameaux se sont étendus principalement le long des voies. Cette expansion a été plus prononcée sur la rive Nord (Îlle-et-Vilaine – Redon). Une économie touristique et patrimoniale Autant le développement économique du côté Redon s’est propagé dans la vallée et sur les coteaux Nord, la rive Sud en Loire-Atlantique n’a pas connu le même essor, et ce sur l’ensemble de l’unité. Les coteaux sont restés préservés et l’impact paysager des activités économiques est donc assez faible. Malgré tout, certaines covisibilités sur les activités de l’autre côté de la rive peuvent être signalées et méritent une meilleure intégration. Le patrimoine naturel et hydrographique de la vallée de la Vilaine est renforcé par celui du canal de Nantes à Brest. De la vallée de l’Isac jusqu’à Saint-Nicolas-de-Redon, l’attrait paysager est très important et permet un développement touristique. Les équipements récréatifs se sont multipliés, en lien avec les activités de plein-air, et en relation directe avec la qualité de l’environnement et des sites.La basse vallée de la Vilaine au cœur de la Haute-Bretagne rurale
Un milieu agricole autour et dans la vallée
Les pressions urbaines observées sur le territoire de l’unité induisent un grignotage progressif des terres agricoles. Le bocage traditionnel s’est dégradé sur certains secteurs sous pression. L’ouverture des paysages a participé à la « mise à nu » des nouvelles franges urbaines, peu valorisées.
Dans l’ensemble, de plus en plus de nouveaux espaces sont arrachés aux terres agricoles, afin de devenir constructibles et ainsi d’accueillir les logements et les activités. Cependant l’implantation des nouvelles extensions urbaines peuvent souvent compromettre l’activité agricole.
L’activité agricole de la vallée est à conserver comme un élément à part entière qui entretient les paysages du cœur du lit, et notamment les prairies ou encore les vergers. De plus, les horizons depuis ces pâturages sont axés sur les rives arborées des cours d’eau et sur les coteaux sur lesquels on peut distinguer les crêtes de bourgs. Les extensions des entités urbaines doivent d’autant plus mesurer leur impact paysager. Les perspectives doivent être valorisées.
Valorisation des espaces naturels et de l’eau Les espaces de l’unité définissent un rapport complexe entre terre et eau : celui-ci est parfois menacé par l’urbanisation récente, qui vient s’intercaler en pied de coteau. De nouvelles ouvertures sont ponctuellement ménagées sur les franges de certains marais de Vilaine. Dans l’ensemble, les berges du canal sont accessibles mais connaissent une fermeture végétale importante.