Les dynamiques paysagères de la forêt de Perseigne et campagne d’Alençon
Exemple d’évolution du secteur de la Fresnay-sur-Chédouet
Dans le cadre de l’analyse des dynamiques paysagères, pour chaque unité paysagère, un secteur particulier est choisi de manière à caractériser, en tant qu’échantillon représentatif de l’unité, une large partie des dynamiques vécues à l’échelle de l’unité. Cette analyse s’appuie notamment sur la comparaison des données cartographiques et des photographies aériennes à différentes époques données. Ce zoom est représentatif mais non exhaustif des dynamiques vécues à l’échelle de l’unité. Les dynamiques de l’unité qui ne s’illustrent pas à travers cet exemple sont donc détaillées à la suite.
Un village-rue le long du Chédouet
Un bocage stable malgré une densification végétale au niveau des vallées
La comparaison des orthophoto de 1957 et 2013 permet là encore de constater la stabilité du maillage parcellaire au sein du secteur de la Fresnay-sur-Chédouet. Ici, les évolutions en lien avec les développements de l’agriculture intensive et les phénomènes de remembrement n’ont pas (ou peu) eu lieu. La stabilité de la trame parcellaire, mais aussi les faibles pressions urbaines et développements des infrastructures, ont offert des conditions favorables au maintien d’un linéaire bocager assez dense et qui participe fortement à l’identité de ces territoires.
Des évolutions des trames végétales sont cependant à noter au niveau des vallées. Ces dernières sont bien le théâtre d’une densification des haies bocagères à leurs abords, voire de la naissance de nouveaux boisements sur la dernière période : notamment au nord-ouest du bourg, dans le secteur de la Pigerie ou encore au niveau des ruisseaux de la Cassotière au sud-ouest et de la Tournerie à l’est.
Le secteur de La Fresnay-sur-Chédouet connaît une extension progressive du bourg sur sa partie sud-ouest. L’orthophoto de 2013 ainsi que la carte IGN permettent de constater le contraste morphologique existant entre ces extensions récentes et les formations historiques de village-rue. Les développements pavillonnaires récents affichent ainsi des codes morphologiques différents avec une implantation des constructions au centre de la parcelle qui rompt avec les principes d’alignement et de mitoyenneté traditionnelle.
Certaines vues panoramiques (notamment vers Villaines-la-Carelle) montrent efficacement les contrastes qui peuvent émerger entre le tissu ancien et les formations récentes et notamment dans le rapport entre forêt et bourg.
Des dynamiques forestières diversifiées
L’entité fondatrice de l’unité paysagère est bien sûr la forêt de Perseigne. Son apparence figée ne doit pas cacher des dynamiques réelles dont les conséquences sur le paysage sont visibles. Celles-ci sont liées à une prise en compte accrue des critères environnementaux, à la production sylvicole et au caractère récréatif de ces espaces.
Une partie (265 ha) de la forêt de Perseigne est référencée Natura 2000 sous code de Site « "Vallée du Rutin, coteau du Chaumiton, étang de Saosne et foret de Perseigne ». Le Document d’objectifs – site Natura 2000 FR 5200645– "Vallée du Rutin, coteau de Chaumiton, étang de Saosnes, forêt de Perseigne" permet de prendre connaissance des dynamiques en cours au sein du massif forestier et des enjeux liés à celles-ci.
Concernant la production du bois, la forêt de Perseigne assure une exploitation annuelle de 25000 m3. Pour assurer cette exploitation, la forêt est régénérée sur 25 ha par an en moyenne (de façon naturelle le plus souvent possible sinon artificiellement par plantations). A l’instar des principaux massifs forestiers, la forêt de Perseigne est soumise à un plan de gestion qui à partir d’une analyse des données environnementales, paysagère et économiques planifient les évolutions : ampleur et formes des coupes, aspect des lisières, les sites d’exploitation, la gestion de l’attractivité touristique…
A l’échelle du site, le traitement en futaie régulière est largement dominant. La forêt produit essentiellement du Chêne sessile, du Hêtre, du Pin sylvestre et des résineux divers.
POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE PLAN D’AMENAGEMENT FORESTIER 2004-2025 DE LA FORET DE PERSEIGNE Lien PDF doc_1 (Document d’objectifs – site Natura 2000 FR 5200645 – "vallée du Rutin, coteau de Chaumiton, Étang de Saosnes, forêt de Perseigne")
Par ailleurs, au-delà de la production sylvicole, le massif forestier de Perseigne connaît une progression des activités récréatives qui contribuent à modifier le paysage forestier : chasse, cueillette, randonnée pédestre et VTT… Avec le développement du tourisme vert, la forêt s’impose comme un haut lieu touristique de la Sarthe. L’accueil des touristes fait ainsi l’objet d’aménagements réguliers qui contribuent à créer des nouveaux repères dans le paysage ; aires de pique-nique, chemins de randonnées balisés, les circuits VTT et surtout la tour du belvédère créée en 1998 dans le cadre de la politique d’aménagement des points hauts menés par le PNR Normandie-Maine d’une hauteur de 30 mètres sur le point culminant du département.
La fréquentation du public peut avoir des impacts directs sur l’état paysager des sites. Au niveau du belvédère par exemple, le piétinement répété dû à la fréquentation entraîne la disparition de la végétation au sol. Ce lieu touristique a été aménagé via des équipements d’information, une table d’orientation au sommet du Belvédère et une action sylvicole et paysagère adaptée.
Une légère ouverture des paysages au nord de l’unité
Si l’unité paysagère de la forêt de Perseigne et campagne d’Alençon se caractérise par l’omniprésence du boisé sous forme bocagère ou forestière, il faut tout de même relever une légère ouverture des paysages en cours sur la partie nord-ouest autour de Montigny notamment. Celle-ci est liée aux dynamiques de regroupement parcellaire en cours sur les terres agricoles dédiées à la céréaliculture. La disparition des haies bocagères est une conséquence directe de cette évolution.