Le perche sarthois et l’Huisne (UP14)

publié le 22 décembre 2015 (modifié le 5 janvier 2017)

Pour en savoir plus sur la richesse et la qualité des sols du Perche Sarthois et Huisne

Source : Notice de la carte géologique N° 0324N – Authon du Perche. 2004.

L’alternance de couches géologiques conduit à des plateaux dans l’ensemble imperméables, très humides en hiver, et à des pentes perméables et sèches au-dessus des niveaux de source (base des Sables du Perche et Sables de Lamnay).

Les sols s’organisent par strate, on distingue de haut en bas du relief :

  • des sols à morphologie planosolique développés dans l’argile à silex sur le bord de la cuesta et des buttes-témoins ;
  • au contact des Sables du Perche, des sols bruns acides ou oligotrophes voire des sols podzoliques ;
  • en exposition nord et est, ces sols limono-sableux sont bruns, mésotrophes moins acides que ceux développés dans les Sables du Perche ;
  • en bas des pentes, à l’émergence de la nappe, des sols hydromorphes apparaissent : sols à gley, tourbières ;
  • plus bas, sur l’argile verte, se trouvent des sols planosoliques ou des sols bruns très argileux gonflants ;
  • sur les plateaux de gaize, des sols planosoliques sablo-limoneux, battants, séchants et plus acides que ceux dans l’argile verte ; sur pente de gaize, ces sols décarbonatés en surface sont appelés « perriers » ou « jarriers » et correspondent à des sols bruns mésotrophes ; sur les Sables et grès de Lamnay, se rencontrent des sols moins acides que ceux des Sables du Perche : sols planosoliques, sols lessivés ou sols bruns oligotrophes à eutrophes, sableux à sablo-argileux ;
  • sur la Craie glauconieuse, des sols argileux décarbonatés en surface, mais encore calciques, peu épais dans la craie, sont suivis, sur les pentes, de sols bruns calcaires

Pour en savoir plus sur les paysages de bocage

Sources :

  • CAUE de la Vendée. Bien construire entre Sèvre et Maine. Conseil général de Vendée, 2015.
  • Pays de Loiron et de Laval. État Initial de l’Environnement du SCOT. 2014

Structure paysagère régionale dominante, le bocage, avec son maillage de haies plus ou moins denses, présente des variations non seulement dans sa composition mais aussi dans sa géométrie en s’adaptant au relief, à l’hydrologie, à la nature des sols et au mode de faire-valoir agricole. Ce dernier conditionne notamment l’équilibre entre pâtures et cultures caractéristique de ce paysage de polyculture-élevage. Le bocage se structure ainsi autour du triptyque haie/talus-fossé/mare et s’accompagne d’un petit patrimoine vernaculaire bien spécifique de chaque secteur. Cela lui donne une véritable qualité paysagère et contribue directement à la qualité du cadre de vie. Le bocage prend aussi d’autres fonctions primordiales dans la valorisation agricole des territoires et leur richesse écologiques. La disparition des haies peut être relativement dommageable compte tenu des différents rôles qu’elle peut jouer :

Paysage structuré par la trame des haies du bocage mayennais vu depuis le Mont Montaigu en grand format (nouvelle fenêtre)
Paysage structuré par la trame des haies du bocage mayennais vu depuis le Mont Montaigu



La haie, un régulateur climatique
La haie, en milieu agricole doit avant tout être efficace face aux effets du vent. Une bonne haie brise-vent protège efficacement un pré, une culture ou un bâtiment sur une distance de 10 à 20 fois sa hauteur selon sa perméabilité.
Une haie brise-vent protège les cultures des dégâts du vent : verse des céréales, trouble de la pollinisation, de chute et lacération des fruits dans les vergers…
De plus une haie améliore le climat de culture en réduisant l’évapotranspiration, en maintenant l’humidité et en réduisant les écarts de température. Le brise-vent augmente le rendement des productions végétales et animales, malgré la petite perte de terrain ou la faible concurrence de la haie par rapport à la culture pratiquée. Cette perte de terrain se chiffre de 2 à 3 % pour un terrain de culture (3 à 5 hectares) et de 3 à 4 % pour zone d’élevage (1 à 3 hectares).
On estime que les rendements des cultures abritées par des haies brise-vent sont augmentés de 6 à 20 % par rapport à une même culture en zone ouverte. De plus la quantité et la qualité (appétibilité) sont accrues (de 20 %) pour les cultures destinées au fourrage. La haie possède également l’avantage de protéger du soleil l’été.

La haie ralentit l’écoulement et purifie l’eau
Les haies implantées sur les flancs de pentes, même faibles freinent l’écoulement de l’eau, permettant son infiltration et de suite sa purification. Les haies servent de réservoirs à eaux assurant un débit régulier des cours d’eaux et créent une zone humide à son pied. De plus les arbres pompent le surplus d’eau pendant les périodes d’humidité, surtout au printemps lorsque la végétation se réveille. Les arbres absorbent de grandes quantités d’eau assainissant le sol. Une haie permet de dénitrifier les eaux, chaque arbre a des fonctions particulières. Cette ripisylve influe sur la dynamique même du cours d’eau : elle a des impacts sur l’écoulement de l’eau, les dépôts et érosions, les embâcles de bois morts et la stabilité des berges. Cette zone boisée épure l’eau des produits phytosanitaires car l’ensemble des systèmes racinaires filtre l’eau pour pouvoir nourrir les végétaux de minéraux et de substances nutritives comme l’azote. La haie joue également sur les concentrations de produits phytosanitaires, un peu comme les bandes enherbées de 10 mètres de large obligatoires le long de certains cours d’eau.

La haie limite l’érosion
Les haies empêchent également l’érosion des sols, en le retenant (Si une haie est plantée parallèlement aux lignes de niveau, alors les éléments transportés par l’érosion seront stoppés par la haie). Elles permettent également de maintenir les berges des cours d’eau.

La haie et ses ressources pour l’homme
Les haies sont encore une source d’énergie renouvelable, par le bois que fournit leur entretien. Cela induit des modes de gestion et une périodicité dans l’émondage, la coupe ou le recépage des arbres qui marquent très fortement le paysage de bocage en contraignant la silhouette des arbres qui de fait ne développent que rarement leur port naturel dans les haies. Les haies sont par ailleurs souvent plantées de fruitiers à proximité des exploitations constituant une ressource vivrière.

Gestion en têtard des frênes pour exploiter le bois dans le bocage du marais mouillé du Marais Poitevin (Chaillé-les-Marais) en grand format (nouvelle fenêtre)
Gestion en têtard des frênes pour exploiter le bois dans le bocage du marais mouillé du Marais Poitevin (Chaillé-les-Marais)



Le bocage : une trame verte écologique
Les haies sont un lieu de vie important pour diverses espèces et servent de refuges et de corridors écologiques, et sont donc à la source d’une richesse faunistique et floristique très importante.

Perception sociale du bocage et de la campagne
Dans le cadre de la réalisation de l’atlas régional de paysages, une enquête sociologique a permis de révéler non seulement l’importance du bocage dans la perception des campagnes mais aussi la diversité des perceptions et des modes de vie auxquels il renvoie. Les témoignages montrent l’imbrication entre l’identification du bocage et la spécificité des autres éléments du paysage ainsi que les différents modes de valorisation économique du territoire. L’ensemble des témoignages suivants permet d’apprécier toute la subtilité de ces perceptions.
Témoignages des participants sur leur attrait pour les paysages de campagne (du bocage à la diversité agricole du territoire) et les villages (lien vers témoignage)

Le bocage support de projet pour l’aménagement du territoire
Les dynamiques de disparition du bocage ou au moins de la distension de son maillage de haies amènent à réfléchir aujourd’hui à la trame bocagère de demain. La haie et le bocage deviennent de véritables objets de projet et ce à toutes les échelles opérationnelles. Les expériences, programmes de gestion ou replantation et fiches pédagogiques présentés ci-dessous, s’ils sont loin d’être exhaustifs, montrent bien la diversité des réflexions en cours à l’échelle de la région pour réinvestir cet élément d’identité qu’est le bocage pour accompagner la réflexion à toutes les échelles de l’aménagements des territoires ruraux :

Pour en savoir plus sur le caractère inondable de la vallée de la Braye

En hiver, dans les vallées et plus particulièrement la vallée de la Braye, les risques de crue sont liés directement aux pluies. L’installation de barrages-réservoirs le long des vallées secondaires devrait limiter les risques de crues : nombreuses retenues au Nord de Chapelle-Guillaume : retenues de la Haute Carrelière, autour de Villoiseau, Étang du Vieux Moulin, les Corvées, Étang du Pont, retenues en amont de la vallée de l’Ozanne et de son affluent vers les Cailleaux, retenues au pied du Bois de la Grève et du Bois de Roussigny, dans la vallée de la Rhône, retenues de la vallée de la Maroisse et du ruisseau du Marais autour de Céton, retenues des Chennevris-Maison-Rouge à l’Ouest de Montmirail (niveau de sources à la base des Sables et grès de Lamnay), vallée du Boisvinet à la Borde- Bruyère, et enfin retenues de Champrond et du ruisseau du Ponteau dans la vallée de la Braye. La vallée de la Braye en amont de Vibraye présente des risques d’inondation. Pour y remédier, des plans d’eau artificiels à remplissage naturel sont créés (Boisvinet, Ballastière).