Le marais breton vendéen (UP43)

publié le 22 décembre 2015 (modifié le 6 janvier 2017)

Pour en savoir plus sur les salines du marais breton vendéen

Les premières salines ont été creusées au début de l’ère chrétienne sous l’influence des Romains. Les moines bénédictins du XIème au XIIèmIe siècle entreprirent la construction d’installations salicoles : fosses, étiers.
Le marais breton vendéen était réputé, depuis le Moyen Âge jusqu’au XVIIIe siècle, pour ses marais salants qui ont hissé le marais breton au rang de plus grand producteur de sel en France (du XVème au XVIIIème siècle avec jusqu’à 30 000 tonnes produites par an). La consommation de sel était alors beaucoup plus importante que maintenant car le sel utilisé comme principal agent de conservation des aliments.

Carte du XVIIème siècle montrant les principaux marais salants de la Baie de Bourgneuf 8ème. carte particulière des costes de Bretagne qui comprend l'entrée de la Loire et l'île de Noirmoutier comme elles paroissent à Basse Mer dans les grandes marées (C. PENE, 1693, Source : Bibliothèque nationale de France, département Cartes et plans, GE DD- 2987 (1123 B)) en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte du XVIIème siècle montrant les principaux marais salants de la Baie de Bourgneuf 8ème. carte particulière des costes de Bretagne qui comprend l’entrée de la Loire et l’île de Noirmoutier comme elles paroissent à Basse Mer dans les grandes marées (C. PENE, 1693, Source : Bibliothèque nationale de France, département Cartes et plans, GE DD- 2987 (1123 B))



Les deux paroisses qui produisaient à cette époque le plus de sel étaient celles de Bouin et de Bourgneuf. Le sel était ensuite exporté principalement vers les pays nordiques par les marchands de la Hanse depuis les ports de Bourgneuf-en-Retz puis du Collet. Mais l’envasement progressif de la baie (provoqué en partie par les tonnes de lest de cale que les navires larguaient avant de charger le sel) mit fin au commerce à grande échelle, l’accès aux ports devenant de plus en plus difficile pour les navires. Cette zone de production est alors progressivement abandonnée au profit des salines de la mer Méditerranée.
L’activité agricole a progressivement supplanté l’activité salicole et engage un réaménagement des marais. L’eau salée est progressivement rejetée vers la mer au profit des eaux de pluie qui remplissent les étiers du marais. De nos jours, l’eau du marais est complètement douce à l’exception d’une zone située à l’ouest de Bourgneuf gardée salée, notamment pour les activités ostréicoles. Des fossés plus larges et moins nombreux ont été aménagés et creusés pour assurer une meilleure irrigation du marais breton.

Pour en savoir plus sur l’architecture identitaire du marais breton vendéen

La bourrine, une architecture modeste identitaire du marais breton vendéen

Bourrine du Bois Jacquard (Saint-Hilaire-de-Riez) en grand format (nouvelle fenêtre)
Bourrine du Bois Jacquard (Saint-Hilaire-de-Riez)



C’est au XIXème siècle qu’apparaît la bourrine. Le marais voit sa population augmenter mais constituée en majorité de familles sans le sou. Ils construisent alors leur habitat à partir des matériaux trouvés sur place. Ces petites maisons longues et basses étaient en terre crue blanchie à la chaux et recouvertes de chaume (roseaux posés sur des rouches, scirpe d’eau douce servant de volige, faîtage en fagots pliés avec débris de terre plantée de joubarde ou d’iris, menuiserie de porte et fenêtre en bois). Elles étaient basses afin de ne laisser aucune prise aux vents dominants et forts de l’océan atlantique.
La bourrine est un exemple réussi d’habitat intégré à son milieu de par ses matériaux qui en sont directement issus mais aussi isolé puisque construit sur délaissés de charrauds (chemins communaux bordés d’étiers).
L’habitation typique du marais breton Nord était une exploitation agricole vivant en autarcie et comprenant l’habitation/ le four à pain, remise, grange et laiterie, son poulailler, ses poules et ses canards comme par exemple, à l’Écomusée du Daviaud à Notre-Dame-de-Monts.

La maison maraîchine, typique du bâti rural diffus dans le marais

Maison maraîchine type en grand format (nouvelle fenêtre)
Maison maraîchine type



La maison maraîchine est une ancienne exploitation agricole répandue dans le marais de Monts. Elle est de plain-pied. Sa partie habitable est enduite puis chaulée avec un soubassement marquée d’un enduit peint. Les ouvertures sont appareillées en pierre de pays et les couvertures sont en « tuiles tige de botte » pigeonnée (mortier de chaux en about de tuiles pour éviter la prise au vent et son glissement). La génoise et la souche de cheminée sont en briques et tuiles demi-rondes. La grange-étable est accolée au pignon Est tandis que la souillarde occupe l’autre face au soleil dominant. Au nord on trouve la laiterie. Le four est coincé entre les deux. Traditionnellement, seule la partie habitable est chaulée.

Organisation de la ferme dans le marais en grand format (nouvelle fenêtre)
Organisation de la ferme dans le marais



La maison du saunier et les salorges

Salorge du marais de Bouin en grand format (nouvelle fenêtre)
Salorge du marais de Bouin



L’importance passée des salines, de l’ostréiculture et du maraîchage s’est traduite au travers de ce modèle architectural qui est beaucoup moins présent aujourd’hui dans le marais même si l’on observe un regain de l’activité salicole. La maison présente un escalier extérieur donnant accès directement à la partie habitable située à l’étage. Cet escalier était suivant la forme du parcellaire, frontal à la façade ou bien parallèle.
Au rez-de-chaussée, on trouvait la remise aux outils agricoles, les caves et les écuries, permettant ainsi de chauffer indirectement par la chaleur des bêtes, l’étage habité.
Les marais de Saint-Hilaire et de Monts présentent encore quelques exemples de grenier à sel, que l’on appelle salorge. C’est un bâtiment le plus souvent en bois destiné à stocker le sel après sa récolte et avant sa mise en vente. La forme est donc conditionnée par l’usage. Son profil trapézoïdal sert à compenser la pression exercée par le poids du sel, ce qui lui confère une certaine légèreté adaptée aux sols instables du marais.

La maison basse de bourg et la maison de ville

Rue de maisons basses du bourg (Bourgneuf-en- Retz) en grand format (nouvelle fenêtre)
Rue de maisons basses du bourg (Bourgneuf-en- Retz)



Dans ce pays confronté au climat océanique, la maison basse regroupe les qualités nécessaires au confort des habitants mais également la bonne tenue dans le temps de la construction. Dans les hameaux et en périphérie les bourgs, ces maisons se regroupent de chaque côté de la rue, où chacune d’entre elles est mitoyenne ou non de sa voisine.
De volumes simples, elles sont souvent de forme rectangulaire coiffée d’une toiture basse à deux pans. Les percements (fenêtres ou portes), peuvent être appareillées de briques en terre cuite ou en ciment ou bien encore de pierres taillées. Le charme de cette architecture vient donc de sa simplicité et d’un usage harmonieux des matériaux et couleurs.
La maison de ville est particulièrement adaptée à la forte densité des cœurs de bourgs, et présente des volumes plus importants que la maison de bourg, l’étage y est souvent systématique. La régularité des façades et la qualité des ouvertures leur confèrent une certaine sophistication avec leur toit à croupe (quatre pans) pour certaines. La mitoyenneté, le rythme des façades, l’alignement sur rue et les matériaux participent à l’identité de la rue et du centre bourg.