La route, support de paysages économiques caractéristiques
Une concentration des zones d’activités aux abords des grandes agglomérations
A l’échelle régionale, le réseau viaire demeure un des principaux vecteurs de développement urbain. Dans une logique d’effervescence économique et de regroupement des fonctions, les pôles urbains rassemblent la majorité des emplois. Si une majeure partie des activités économiques reste « diffusée » dans le tissu urbain avec la fonction résidentielle, de plus en plus de zones économiques sont regroupées en entrée d’agglomération voire déconnectées des pôles.
Les zones d’activités (commerciales ou industrielles) marquent profondément les paysages urbains. Elles se distinguent par la prédominance dans le paysage des volumes bâtis parallélépipédiques d’activités. Les couleurs sont variées et les enseignes souvent prédominantes. Les implantations bâties valorisent l’effet vitrine, ce qui se traduit souvent par un paysage envahi par les enseignes publicitaires au premier plan, notamment en entrée de ville.

Une logique de chapelets le long des axes structurants
De manière moins concentrée, les grands axes de déplacement marquent également un paysage économique sous la forme de chapelet, alternant zones d’activités associées aux échangeurs routiers aux polarités urbaines. Des paysages transitoires se dessinent également, entre la viabilisation des terrains et l’implantation des entreprises, qui peut parfois prendre plusieurs années.
Distinctes des friches industrielles qui ont perdu leur activité, ces nouvelles zones d’activités « fantômes » possèdent un paysage caractéristique contrasté entre :
- d’une part, « ce qu’il y a à voir » : des terrains pleinement aménagés, viabilisés, souvent avec la présence du réseau d’éclairage et du début des voiries, nécessaire à une projection des entrepreneurs et à une implantation pouvant s’effectuer de manière rapide ;
- et d’autre part l’absence marquée des bâtiments, en partie ou en totalité, laissant place à du pâturage ou de l’enfrichement.
Ces zones d’activités non exploitées se retrouvent essentiellement le long des grands axes autoroutiers de la région, dans les secteurs où le développement urbain et économique est moins présent et notamment à l’est des Pays de la Loire dans les départements de la Sarthe, de la Mayenne et du Maine et Loire.
Au cœur des zones commerciales ou d’activités, un paysage fonctionnel et au vocabulaire routier
Dans l’épaisseur de la zone, les gabarits de voies sont souvent très larges et l’espace au sol est quasi-exclusivement dédié aux espaces de stationnement ou de stockage. Il en ressort un paysage très minéral où paradoxalement on se perd facilement malgré la surabondance de la signalétique. Quelques reliquats de boisements ou des plantations dans les zones conçues dans la dernière décennie offrent parfois un cadre végétal limité.