La côte vendéenne (UP42)

publié le 22 décembre 2015 (modifié le 6 janvier 2017)

Pour en savoir plus sur l’évolution des paysages olonnais

Évolution des paysages de la sous-unité du IVème siècle à nos jours. en grand format (nouvelle fenêtre)
Évolution des paysages de la sous-unité du IVème siècle à nos jours.



Bien que cette théorie fasse encore débat de nos jours, il semble que jadis existait un Golfe, le Golfe d’Olonne, qui était enchâssé entre l’Île Vertime (Ile rocheuse, actuellement occupée en majeure partie par la forêt d’Olonne) et les coteaux d’Olonne. II y a environ 2 500 ans, en se comblant progressivement, se sont formés les marais de la Gâchère (au nord) et le Bassin des Chasses (au sud). Ces deux bassins sont reliés aujourd’hui entre eux par le canal de la Bauduère.
L’île d’Olonne et Olonne-sur-Mer se localisaient alors en bord de mer.
Le comblement de ce bras de mer a eu une incidence forte sur le paysage : l’île Vertime devient côte et petit à petit se voit envahie par une dune qui va constituer au fil des temps un repère paysager fort de par sa proéminence et ses couleurs jaune d’or.
La zone arrière littorale forme un paysage marécageux aux lignes horizontales et aux formes libres. Ces marais reçoivent l’eau des rivières Auzance et Vertonne, tout en communiquant avec la mer dont ils subissent les marées. Les marais s’étendent aujourd’hui sur la commune d’Olonne-sur-Mer principalement, mais aussi sur cinq communes limitrophes : Les Sables d’Olonne, l’Ile d’Olonne, Brem-sur-Mer, Brétignolles-sur-Mer, et Vairé.
L’exploitation de ces terres très humides a entraîné leur drainage. Elle a débuté avec la création des marais salants qui fournissaient en sel "tout le centre de la Gaule" d’après la chronique de St Denis (631 après J.C.). Cette activité a entraîné une modification forte des paysages par l’anthropisation de ses courbes. En effet, la mise en place des marais salants vient sculpter ces paysages aux formes naturelles en créant des lignes fortes et en produisant des effets de rythmes aléatoires par la mise en place de bassins successifs aux formes bien établies. Les ambiances actuelles caractérisant ce type d’exploitation, induites par les jeux d’alternance de lignes, courbes, de transparence, reflets, luminosité et contrastes, se traduisent dès lors dans le paysage olonnais.
Au XIXème siècle, la mise en place sous Napoléon de la forêt d’Olonne pour fixer la dune vient bouleverser les perceptions de ce paysage linéaire. La dune aux couleurs claires épaulant toutes les vues sur les marais se voit ornée d’une végétation constituée majoritairement de pins et de chênes verts - végétaux aux couleurs sombres de moyen et grand développement. En grandissant cette végétation s’affirme petit à petit puis s’impose dans ces paysages ouverts pour constituer l’un des éléments les plus présents de tout le pays des Olonnes. Sa position en promontoire sur le pays, ses couleurs et ses dimensions en font l’élément repère des marais salants et repositionne la direction de la côte lorsque l’on se promène dans l’arrière-pays.
L’arrière-pays d’Olonne est marqué par le dynamisme rural induit dans un premier temps par l’implantation d’abbayes (notamment celle de Sainte Foy), l’influence de Talmont puis par l’émergence de la ville des Sables. Le paysage de Vairé, Sainte Foy et du Château d’Olonne devait être composé de pâtures, boisements, champs de cultures céréalières et chanvrières ainsi que de vignes. Cette diversité de cultures devait en fonction de la topographie du terrain, créer des ambiances particulières et des poches de micro-paysage. Petit à petit le paysage de bocage s’est mis en place au détriment de la vigne qui a en grande partie été décimée par le phylloxera au milieu du XIXème siècle.
Le bourg de la Chaume installé sur la pointe Sud de l’île Vertime, qui constituait un port de pêche local, se voit accompagné sur l’autre rive du havre des Sables par la ville des Sables d’Olonne.(cf. cartes planche 1) Elle voit le jour au XIème siècle suivant la volonté des Talmondais puis de Louis XI de créer un nouveau port sur la côte vendéenne.
La côte jusque-là restée très naturelle se voit petit à petit marquée de bâtisses entre le front de mer et le port grandissant.
La ville est ceinturée à l’Est par un mur de fortifications appelé mur d’Octroi au-delà duquel sont implantés une dizaine de moulins.
Les seuls accès possibles se trouvaient être la route de Nantes, la route de la Rochelle et la mer.
Le nombre de moulins ou « farineuils » augmente sur la côte entre le XIème et le XIXème siècle, notamment entre les Sables et le Château d’Olonne. Ils constituent des points de repères visuels dans le paysage et mettent en lecture leur profondeur en servant de relais visuels à l’oeil.
La présence du mur d’Octroi induit un développement dense de la ville autour de son port. Les habitations sont réparties le long des deux rues : la rue basse et la rue haute, parallèles au chenal. Les perceptions de la ville sont très linéaires et organisées. L’urbanisation est cantonnée aux zones les plus proches des lieux d’échouage et d’accostage. Le front de mer est occupé par la prison, le cimetière et différentes places. Un espace dunaire désorganisé vient créer le lien entre front de mer et habitations. A cette époque le regard de l’Homme reste détourné de l’océan, celui-ci cherchant plus à s’en protéger qu’à l’admirer.
Au cours de la deuxième moitié du XIXème siècle, le tourisme devient précurseur du bouleversement économique et architectural de la ville.
Le remblai est aménagé et construit de chalets d’inspiration suisse vers le néo-rustique avec colombages très travaillés, d’inspiration hispano-mauresque, enduit blanc, toit en terrasse, patio, ou encore néo-gothique avec granit, clochetons, toits en ardoise.
La construction de ces habitations vient créer un premier plan urbanisé face à l’océan. Elles épaulent les vues sur celui-ci et constituent la première ligne d’urbanisation venant séparer physiquement et visuellement la côte de l’arrière-pays.
En 1850, la ville s’organise en trois pôles :

  • La chaume à l’entrée du port et ses fortifications aux alentours du Prieuré devant la tour d’Arundel.
  • La ville historique, en retrait du front de mer, avec ses maisons traditionnelles petites et basses, pierres et tuiles, imbriquées le long des rues tortueuses, et quelques maisons à étage.
  • La ville nouvelle, mélange de clochetons, de tourelles, de terrasses, de toits pointus en front de mer Les lotissements se multiplient vers le Nord et l’Est des Sables d’Olonne ainsi qu’au Nord et l’Ouest de la Chaume le long des voies principales.

Ce développement urbain en étoile complique la lecture du schéma d’organisation de la ville et créent des paysages composites en termes d’architecture, d’échelle, d’aménagements urbains et d’organisation.
La création de port Olonna et de sa rocade dans les années 70 entraîne le développement rapide de ce quartier.
L’urbanisation s’étend également sur la côte le long du boulevard côtier au-delà de St Jean d’Orbestier et remontent le long des grands axes rejoignant les villes et bourgs voisins pour former la diffusion et le mitage urbain que l’on perçoit aujourd’hui.