La cote bretonne méridionale (UP41)

publié le 22 décembre 2015 (modifié le 6 janvier 2017)

Pour en savoir plus sur l’histoire de l’anthropisation des paysages de la côte bretonne méridionale

L’objectif de ce volet n’est pas de composer un inventaire exhaustif de l’anthropisation des paysages de la côte bretonne méridionale mais plutôt de comprendre le rythme d’évolution de l’unité et les traces les plus évidentes laissées par chaque époque sur les paysages d’aujourd’hui.
L’estuaire et le littoral sont occupés dès la préhistoire. De nombreux mégalithes y sont encore visibles, comme le tumulus de Dissignac près de Saint-Nazaire ou le cairn des Mousseaux à Pornic. Une partie du patrimoine mégalithique a été recouvert par les eaux, le niveau de la mer ayant varié au fil du temps.
Les premières traces de l’exploitation du sel remontent à l’époque Celte, et les premières salines à l’époque romaine.
En 851, le traité d’Angers permet aux Bretons d’élargir leur territoire en occupant le pays rennais, le pays nantais et le pays de Retz.
Au Moyen-âge, des places fortes stratégiques comme Pornic et Machecoul sont édifiées entre Bretagne et Poitou. Les marches séparantes de Bretagne et Poitou étaient situées de part et d’autre du Falleron. Ce n’est donc pas la Loire qui constitue la frontière.
Ce fleuve a toujours été, au contraire, un lien essentiel entre les deux rives d’une même province. Il était la voie naturelle qui permettait les échanges de tous ordres, tant sur le plan économique, à une époque où tout le commerce se faisait par voie maritime ou fluviale, que sur le plan des idées et des modes de vie.
Du XIVème au XVIIème siècle, on assiste à un fort essor du commerce du sel. À partir du XVIème siècle, l’ensablement de ses sites portuaires et l’affaiblissement du sel comme monnaie d’échange font perdre à Guérande sa puissance maritime au profit du Croisic et du Pouliguen.
Très tôt, le territoire de l’estuaire joue un rôle majeur dans le commerce international.
L’activité portuaire de l’avant-port de Nantes se déplace de Paimboeuf à Saint-Nazaire pendant la seconde moitié du XIXème siècle.
Les activités économiques ont marqué en profondeur l’identité du territoire : la saliculture, le commerce triangulaire, la construction navale, … puis de nos jours le tourisme balnéaire et le développement du secteur tertiaire et du secteur résidentiel.
Au XIXème siècle, l’arrivée du chemin de fer a une incidence forte sur le développement urbain : désormais, celui-ci se tourne vers le littoral plutôt que vers les marais salants (Batz-sur-Mer). On assiste au développement du tourisme balnéaire.
Depuis, le front de mer a revêtu une allure très urbanisée. Les infrastructures routières n’ont cessé de se développer, et avec elles l’étalement urbain, qui progresse sur l’ensemble du territoire situé à proximité du littoral.

Pour en savoir plus sur l’histoire de l’évolution du paysage urbain de Saint-Nazaire

L’objectif de ce volet n’est pas de composer un inventaire exhaustif de l’évolution de Saint-Nazaire mais plutôt de comprendre le rythme d’évolution de l’unité et les traces les plus évidentes laissées par chaque époque sur les paysages d’aujourd’hui.
Au début du XIXème siècle, Saint-Nazaire n’est encore qu’un bourg rural, son port n’est qu’un havre. Saint-Nazaire est alors essentiellement un port de lamaneurs et de pilotes de Loire, qui guident les bateaux de commerce dans l’estuaire. La création du port et de la ville moderne à la fin du XIXe siècle ont représenté un changement majeur à l’échelle non seulement locale, mais aussi régionale.
Avec l’ensablement croissant de La Loire, un port en eau profonde en aval de Nantes devient indispensable. La création du port de Paimboeuf remonte à 1660. Paimboeuf, devenu l’avant-port de Nantes a reçu une grande partie des bateaux armés pour le trafic triangulaire. Mais Paimboeuf, s’ensable lui-aussi…

Saint-Nazaire en 1830 et 1886 (source : PLU de Saint-Nazaire, 2009) en grand format (nouvelle fenêtre)
Saint-Nazaire en 1830 et 1886 (source : PLU de Saint-Nazaire, 2009)



En 1808, Napoléon 1er, conseillé par Mathurin Crucy, décide de la construction d’un port à Saint-Nazaire. En 1838, un môle est construit à Saint-Nazaire afin d’accueillir le service de bateaux à vapeur de la Basse Loire. Un bassin à flot capable d’accueillir les navires de grands tonnages est achevé en 1856, un second bassin dit « de Penhoët » voit le jour en 1886. Le développement qui suivit est unique en France.
L’arrivée du chemin de fer en 1865 contribue fortement à l’essor de Saint-Nazaire. « Le Petit Maroc », le bourg historique et ses venelles, est rapidement dépassé par la ville neuve rectiligne d’une part, qui s’étend autour des quais puis sur la campagne, et d’autre part le développement du tourisme balnéaire en front de mer (villas et hôtels particuliers de style victorien).
Les chantiers de La Loire connaissent en 1920 une baisse de charge. C’est à ce moment que naît le secteur aéronautique à Saint-Nazaire (hydravions. Aux dépens de Guérande et de Savenay, Saint-Nazaire attire les services administratifs.
L’occupation allemande transforme Saint-Nazaire en port militaire. Dès 1941, débute la construction d’une base sous-marine à l’emplacement de la darse transatlantique. Saint-Nazaire est la dernière ville libérée en Europe, le 11 mai 1945, soit trois jours après la signature de l’armistice à Berlin. La ville est alors en ruine, mais reste dominée par une immense masse de béton de 300 mètres de long, 120 mètres de large et 18 mètres de hauteur.
Un vaste chantier s’ouvre alors dans les années cinquante sous la direction de Jean-Noël Le Maresquier, architecte en chef. La reconstruction affirme la volonté de séparer la ville de son port. Le schéma de la ville nouvelle est fonctionnel et rigide : une zone d’activités portuaires et industrielles à l’Est, une zone verte tampon autour de la base sous-marine qui isole la ville des bassins, un axe triomphal de plus d’un kilomètre qui relie la nouvelle gare à l’hôtel de ville, une zone résidentielle à l’Ouest. La première pierre de la salle des sports baptisée « La soucoupe » est posée en 1966 sur les grands marais remblayés.

Saint-Nazaire en 1933 et 2000 (source : Saint Nazaire - port d'attache(s). PLU de Saint-Nazaire. [en ligne] Disponible sur http://www.mairie-saintnazaire.fr/ (Consulté en 06/2015)) en grand format (nouvelle fenêtre)
Saint-Nazaire en 1933 et 2000 (source : Saint Nazaire - port d’attache(s). PLU de Saint-Nazaire. [en ligne] Disponible sur http://www.mairie-saintnazaire.fr/ (Consulté en 06/2015))



Dans les années 70, sont construits les grands ensembles des quartiers Ouest, dont l’aménagement devait à l’origine se poursuivre plus à l’ouest. Mais la crise vient perturber ces projets. La ville traverse alors une période difficile, le centre-ville se vide et l’image de Saint-Nazaire est celle d’une cité ouvrière et industrielle frappée par le marasme économique.
Les activités portuaires se sont déplacées en amont (vers Montoir de Bretagne et Donges), et la ville tourne désormais le dos à son port et à la mer, à ses points forts d’animations. En 1982, une première étude pose la nécessité de requalifier le centre-ville, le port et le front de mer pour relancer l’image de la commune. Le plan de référence et les phases successives du projet global de développement ont pour objectif de retourner Saint-Nazaire vers la mer et son port, de rendre les quartiers agréables autour d’un centre-ville animé, et de diversifier l’économie.

⚠️ Le « Paquebot » de l'architecte Vasconi (source : Saint-Nazaire - port d'attache(s). La ville et son histoire. [en ligne] Disponible sur <html><span class='ressource spip_out'><<a href="http://www.mairie-saintnazaire.fr" class='spip_url spip_out' rel='external'>http://www.mairie-saintnazaire.fr</a>></span> </html> (Consulté en 06/2015)) en grand format (nouvelle fenêtre)
⚠️ Le « Paquebot » de l’architecte Vasconi (source : Saint-Nazaire - port d’attache(s). La ville et son histoire. [en ligne] Disponible sur <html><span class='ressource spip_out'><<a href="http://www.mairie-saintnazaire.fr" class='spip_url spip_out' rel='external'>http://www.mairie-saintnazaire.fr</a>></span> </html> (Consulté en 06/2015))



En 1988, le « Paquebot » de l’architecte Vasconi, sort de terre en plein milieu de « l’axe triomphal ».
La reconquête des friches industrielles situées sur les quais est une étape cruciale. La mise en lumière du port par Yann Kersalé en fait aujourd’hui un paysage nocturne unique et lieu de création artistique reconnu.

Pour en savoir plus sur l’histoire de l’évolution des paysages de la Baule-Escoublac

L’objectif de ce volet n’est pas de composer un inventaire exhaustif de l’évolution des paysages de la Baule-Escoublac mais plutôt de comprendre le rythme d’évolution de l’unité et les traces les plus évidentes laissées par chaque époque sur les paysages d’aujourd’hui.
La Baule n’était à l’origine qu’une zone insalubre. Au XIème siècle, des bénédictins s’installent et construisent le premier bourg d’Escoublac. Le bourg se déplace du fait d’un ensablement régulier, puis disparaît au XIVème siècle. Le second bourg est installé dans la forêt mais le déboisement et le défrichement par les moutons accélèrent l’ensablement : il est abandonné en 1751. En 1818, par ordonnance royale l’état accorde au Comte de Sesmaisons la concession à perpétuité des dunes d’Escoublac qu’il veut reboiser afin de développer l’industrie du bois. Malgré les protections, moutons, vaches, chevaux continuent de venir y paître et rien ne parvient à arrêter l’érosion du sol. L’État replante alors à son tour.

La Baule en 1888 (source : Conseil général de Loire-Atlantique. Fond d'archives numérisé. [en ligne] Disponible sur < http://www.loire-atlantique.fr> (Consulté en 06/2015)) en grand format (nouvelle fenêtre)
La Baule en 1888 (source : Conseil général de Loire-Atlantique. Fond d’archives numérisé. [en ligne] Disponible sur < http://www.loire-atlantique.fr> (Consulté en 06/2015))



Lorsque la ligne de chemin de fer est inaugurée en 1879, le site n’est encore qu’une succession de bôles et de dunes frangée d’une jeune et vaste forêt de pins et de chênes verts. La Baule a été un lieu d’expérimentation d’un habitat intégré dans son environnement. Ses quatre grands lotissements ont été conçus comme des petites villes avec chapelle, hôtels, commerces. Les villas des origines présentent une grande richesse et une grande diversité architecturale. Les premières villas, au XIXème, sont à rattacher au courant historiciste : les emprunts de la période médiévale, classique, italienne, flamande sont courants. Le style « anglo-normand », le style breton, le néo-basque, l’influence provençale et l’art-déco lui succèdent par la suite.
La pinède constitue l’élément unificateur face à cette diversité de typologie architecturale. Elle se trouve essentiellement sur les terrains privés. Elle peut servir de modèle pour une résilience du territoire (au même titre que le bocage en zone rétro littorale)

La Baule vue aérienne (source : Conseil général de Loire-Atlantique. Fond d'archives numérisé. [en ligne] Disponible sur < http://www.loire-atlantique.fr> (Consulté en 06/2015)) en grand format (nouvelle fenêtre)
La Baule vue aérienne (source : Conseil général de Loire-Atlantique. Fond d’archives numérisé. [en ligne] Disponible sur < http://www.loire-atlantique.fr> (Consulté en 06/2015))



Les villas, réquisitionnées par les allemands, puis pour reloger les nazairiens, sont dénuées du confort moderne. La promotion immobilière connaît un boom à La Baule dans les années 1960 - 1970 : de nombreuse villas sont démolies pour reconstruire des résidences collectives, notamment sur le front de mer. La prise de conscience du problème posé par la disparition du patrimoine datant du début du siècle a connu un tournant en 1990, avec la démolition du casino. Depuis, une ZPPAUP a vu le jour en 2006.

La Baule en 1957 (source : Conseil général de Loire-Atlantique. Fond d'archives numérisé. [en ligne] Disponible sur < http://www.loire-atlantique.fr> (Consulté en 06/2015)) en grand format (nouvelle fenêtre)
La Baule en 1957 (source : Conseil général de Loire-Atlantique. Fond d’archives numérisé. [en ligne] Disponible sur < http://www.loire-atlantique.fr> (Consulté en 06/2015))



La Baule est aujourd’hui une ville au bord de la mer. Le front de mer était constitué à l’origine de parcelles très étroites afin de réaliser un front urbain pittoresque, ce qui ne permettait pas d’extensions sur la parcelle et a favorisé le regroupement de plusieurs parcelles pour la construction d’immeubles. Un front de mer « opaque « a ainsi succédé à un front de mer « resserré ». Le front de mer, appelé remblai, prend des allures de boulevard. Entre 1954 et 1961 la chaussée a été élargie au détriment de la plage. Aujourd’hui, on revient en arrière. La deux fois deux voies est redevenue une deux fois une voie en 1995. Une végétalisation plus importante et une voie réservée aux cyclistes sont envisagées, de même qu’une mise en lumière du front de mer par le plasticien Yann Kersalé.
L’architecture balnéaire du XIXème évolue actuellement vers un plus grande banalisation : PVC, isolation par l’extérieur, minéralisation/stérilisation des jardins… L’ambiance balnéaire disparaît peu à peu. La densification a un impact sur le nombre de pins, c’est un autre type de paysage qui s’installe progressivement. Le chêne vert se développe fortement.

Le front de mer au début du siècle (source : Conseil général de Loire-Atlantique. Fond d'archives numérisé. [en ligne] Disponible sur < http://www.loire-atlantique.fr> (Consulté en 06/2015)) en grand format (nouvelle fenêtre)
Le front de mer au début du siècle (source : Conseil général de Loire-Atlantique. Fond d’archives numérisé. [en ligne] Disponible sur < http://www.loire-atlantique.fr> (Consulté en 06/2015))