L’agglomération nantaise (UP31)

publié le 22 décembre 2015 (modifié le 6 janvier 2017)

Pour en savoir plus sur la diversité des ambiances urbaines du coeur de ville de Nantes

Source : VU D’ICI, AGENCE ROUSSEAU, ALTHIS, AQUALAN. Atlas des paysages de Loire-Atlantique. DREAL des Pays de la Loire, DDTM de Loire-Atlantique. 2010.
Le quartier médiéval du Bouffay, proche du château et de la cathédrale, à l’intérieur des limites de l’ancienne enceinte, date du XVème siècle.
Il abrite un ensemble de maisons aux façades à pans de bois, à colombages et à encorbellements, ou reconstruites en pierre au XVIIIème siècle dans le parcellaire médiéval.

Des quartiers aux ambiances médiévales : Maisons à pan de bois du XVème siècle rue Bossuet (Nantes) en grand format (nouvelle fenêtre)
Des quartiers aux ambiances médiévales : Maisons à pan de bois du XVème siècle rue Bossuet (Nantes)



L’architecture traduit toute la richesse d’une époque, lorsque l’industrie nantaise se positionne comme le moteur économique de la ville et au-delà, par l’activité de son port.
C’est durant cette période que des grands noms de l’architecture vont marquer la transformation de la ville, comme Jean-Baptiste Ceineray, auquel nous devons entre autre la Chambre des Comptes de Bretagne, ou encore la canalisation de l’Erdre depuis l’Île de Versailles, et son successeur Mathurin Crucy, qui au XVIIIème siècle a tracé les plans des places Royale et Graslin, du théâtre Graslin etc, dans un programme urbain et architectural de style néoclassique. Ils sont les « architectes-voyers » de Nantes. Murs en tuffeau (pierre venant de Saumur et acheminée par la Loire) et soubassement en granit sont caractéristiques de cette architecture néoclassique.
Le secteur sauvegardé de Nantes assure la protection du centre historique de la ville sur 126ha.

Façade symétrique classique de l'hôtel XVIIIème de la Villestreux (Source : Atlas des paysages de Loire-Atlantique) en grand format (nouvelle fenêtre)
Façade symétrique classique de l’hôtel XVIIIème de la Villestreux (Source : Atlas des paysages de Loire-Atlantique)



Nous caractériserons l’Île Feydeau d’emblème architectural de notre unité paysagère, par sa conception originale et son architecture néoclassique caractéristique de cette époque et légèrement penchante (les immeubles sont inclinés en raison de l’instabilité des sols). Les mascarons, figurines parfois effrayantes qui à l’origine étaient destinées à éloigner les mauvais esprits, ornent les bâtiments de l’Île Feydeau.
Le village de Trentemoult, village traditionnel de pêcheurs, est composé de constructions adaptées aux crues de la Loire.
La morphologie urbaine d’origine est constituée d’un réseau serré de places et de rues étroites distribuant des îlots urbains classiques densément construits. La densité en logement n’est pas très élevée au regard de la densité bâtie compte tenu de la mixité de fonctions observées (commerces, activités tertiaires, équipements etc).

Un bâti et une trame urbaine adaptés aux inondations dans l'ancien village de pêcheurs de Trentemoult (Rezé) en grand format (nouvelle fenêtre)
Un bâti et une trame urbaine adaptés aux inondations dans l’ancien village de pêcheurs de Trentemoult (Rezé)



L’unité abrite plusieurs grands ensembles des années 1970 actuellement en renouvellement urbain.
La ville rivulaire est un espace en constant renouvellement et abrite différents exemples d’architecture récente et contemporaine (logement, tertiaire).

Ambiance de quartier contemporain sur l'île de Nantes en grand format (nouvelle fenêtre)
Ambiance de quartier contemporain sur l’île de Nantes

Pour en savoir plus sur l’histoire du développement des paysages urbains de l’agglomération Nantaise

L’objectif de ce volet n’est pas de composer un inventaire exhaustif de l’histoire urbaine de Nantes mais plutôt de comprendre le rythme d’évolution de la ville et les traces les plus évidentes laissées par chaque époque sur les paysages urbains d’aujourd’hui.

L’histoire urbaine de Nantes et de son agglomération est structurée par les fonctions prédominantes qui se sont succédées.
L’Homme est venu s’installer vers 2000 avant J-C, en provenance de la péninsule ibérique. Plus précisément, c’est sur la rive nord de la Loire, au confluent avec la rivière de l’Erdre que les hommes ont érigé leurs premiers édifices.
Nantes naît vers 800 avant JC. Cette implantation ancienne est d’abord liée à une vocation de passage : les îles de Nantes permettent de franchir la Loire et d’établir des ponts. De plus, la présence de métaux et l’activité métallurgique qui en découlent participent à l’attractivité du lieu.
Nantes apparaît donc très tôt comme un lieu d’échange.
À l’époque gauloise, la ville est habitée par les Namnètes, avant d’appartenir à l’Empire romain, période pendant laquelle elle se fortifie pour faire face aux invasions. Nantes subit un assaut germanique vers 275 et des murailles y sont construites dès les années 280 à 300. Cette enceinte subsistera jusqu’au XIIIe siècle et sera alors reprise par les murailles ducales.
Après la chute de l’Empire romain d’Occident, Nantes devient franque, puis bretonne, enfin française suite à l’Acte d’Union de la Bretagne à la France. La fonction militaire est prédominante au Moyen-âge, et c’est le commerce maritime et fluvial qui apparaît comme principal moteur du développement de la ville.
Au IXème siècle est constituée la première ligne continue de ponts. Nantes est capitale de Bretagne au XVème siècle. Le château des ducs de Bretagne fut la résidence principale des ducs de Bretagne, du XIIIème au XVIème siècle.
Les premiers chantiers navals apparaissent à la fin du XVème siècle.
L’enrichissement de la ville à la fin du XVIIème et au XVIIIème siècle découle de la traite des esclaves noirs d’Afrique, Nantes étant une escale du commerce triangulaire jusqu’à son abolition en 1848.
Nantes se développe fortement au XIXème siècle. Préfecture de la Loire-Inférieure, Nantes s’industrialise et annexe les communes voisines de Chantenay-sur-Loire et Doulon. Grâce à l’activité de son port, la production agricole régionale et sa forte réactivité commerciale, Nantes se positionne notamment dans l’industrie alimentaire, mais aussi textile, raffinerie du sucre, engrais phosphatés, l’armement. Le XIXème siècle apporte de profondes transformations, à l’image de la rue de Strasbourg, axe majeur qui « coupe la ville en deux » et constitue une rupture urbaine importante.
Le canal de Nantes à Brest, ouvert à la navigation en 1892, permet à Nantes, à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle, de devenir une véritable métropole régionale qui exporte jusqu’à l’étranger les produits de ses campagnes ainsi que conserves, biscuits et salaisons.
La première moitié du XXème siècle est ponctuée par de nombreuses crues. Les inondations ont des conséquences économiques avec la fermeture d’usines. Dans les années 1930 des comblements sont entrepris, notamment ceux des bras de la Bourse et de l’Hôpital autour de l’île Feydeau, ainsi que celui de la portion de l’Erdre entre son embouchure sur la Loire et la Préfecture (le « cours des 50-Otages »). Ces travaux sont réalisés d’une part pour désenclaver les usines telles Lefèvre-Utile et d’autre part pour maîtriser les inondations.
Nantes est durement touchée par la guerre. Après différents projets de reconstruction, c’est le projet de Roux-Spitz qui sera retenu en 1945. Le moteur de la reconstruction économique dans les années 1950 est la construction navale, qui prend fin en 1987.
A partir des années 1950 la ville centre observe un déclin démographique au profit des communes voisines. Les lotissements résidentiels en première couronne se multiplient, des programmes de grands ensembles de logements sociaux sont mis en œuvre en périphérie…
En 1967 est créée l’Association Communautaire de la Région Nantaise (ACRN), première structure de coopération intercommunale englobant 36 communes.
Nantes devient une cité administrative à partir des années 70. Le secteur tertiaire et le secteur résidentiel se développent fortement. C’est la naissance d’une agglomération impliquant les premières conurbations. Des projets d’infrastructures et d’organisation de schéma d’urbanisme à l’échelle de l’agglomération voient le jour.
La construction du boulevard périphérique a commencé dans les années 1970 par le périphérique Est entre les actuelles Porte de la Chapelle et Porte d’Anjou. La construction du périphérique ne se poursuivit qu’à la fin des années 1980 pour s’achever en 1994.
Le développement récent de l’agglomération s’est fortement appuyé sur les voies express et le périphérique, qu’il s’agisse de zones d’activités ou de zones résidentielles l’accessibilité est apparue comme un critère d’implantation majeur.
Aujourd’hui, ce sont les zones périurbaines à caractère encore rural qui présentent les évolutions de paysage les plus fortes, avec un mitage important du territoire.
En 1970 est lancé le Schéma Directeur d’Aménagement de l’Aire Métropolitaine Nantes - Saint-Nazaire (SDAMM) concernant 70 communes de l’estuaire de la Loire, dans le cadre de la politique dite des métropoles d’équilibre (nécessité de rééquilibrer le territoire français face à l’expansion de la région parisienne). Des réserves foncières pour les équipements publics, les zones industrielles, l’habitat et les zones naturelles ont été réalisées dès le début des années 1970. C’est au cours des années 1990 que se réalisent les infrastructures routières prévues, à l’exception de la voie rapide de Saint-Nazaire à La Roche-sur-Yon. Quant aux liaisons ferroviaires, si le TGV Atlantique dessert bien Nantes, Saint-Nazaire et Le Croisic, ce n’est que depuis 1999 que des liaisons directes rapides ont été mises en place entre Nantes et Saint-Nazaire.
En 1982 est créé le Syndicat Intercommunal à vocation multiple de l’Agglomération Nantaise (SIMAN) regroupant les 19 communes correspondant à l’unité urbaine définie par l’INSEE. Le SIMAN va impulser une approche globale du développement de l’agglomération où les transports et les déplacements joueront un rôle structurant.
En 1989, les élus de l’agglomération nantaise se dotent d’un Projet d’agglomération. En 1992, le District de l’agglomération nantaise est créé, regroupant 20 communes (21 en 1995). Il devient en la Communauté Urbaine de Nantes, qui regroupe bientôt 24 communes.
On observe depuis lors une croissance démographique forte de l’agglomération accompagnée d’une explosion de la construction de logements neuf et d’une forte consommation d’espace agricole et naturel (voire plus bas analyse structurelle chapitre démographie). Le développement se déporte peu à peu sur la seconde couronne de l’agglomération, où les familles recherchent des logements individuels disposant de jardins à moindre coût. Les modes de vies évoluent, avec une dépendance de plus en plus forte à l’automobile dans la vie quotidienne, et des encombrements importants qui caractérisent désormais l’ensemble de l’agglomération et non plus la seule ville centre. La place des infrastructures et de l’automobile dans les paysages est ainsi devenue prédominante.