Les sous-unités paysagères du perche sarthois et de l’Huisne
Cette unité paysagère qui se caractérise par la force de la vallée de l’Huisne dans un paysage collinaire aux hauteurs boisées, trouve des variations notamment dans l’expression des jeux de reliefs, l’impact du réseau hydrographique, le caractère plus ou moins relictuel du bocage. L’ensemble de ces critères permet de distinguer 3 sous-unités paysagères :
- La vallée de l’Huisne
- Le Perche de la Haute Braye
- Les entonnoirs du Perche
La vallée de l’Huisne
L’Huisne occupe une vallée large, cultivée support de grandes infrastructures qui dominent le paysage : voies ferrées, autoroute, carrières d’exploitation, industries SEVESO… Ce couloir dissymétrique au large fond accueillent de vastes parcelles entourées de haies basses sur lesquelles se détachent les silhouettes industrielles dans la vallée et sur le coteau, les remblais des infrastructures qui cloisonnent le paysage. La rivière, sinueuse et ondulante, se fait mystérieuse et ne se dévoile que rarement mais toujours avec beaucoup de charme, soulignée par une ripisylve arborée discontinue. Le bocage reste lisible dans le fond de vallon, souligne les prairies et conforte la végétation de la ripisylve. Les terrasses anciennes de l’Huisne, bien préservées sur la rive droite, constituent une accumulation de galets et graviers à dominante de silex, épaisse de 2 à 5 mètres qui sont exploités. Cela conduit à des paysages contrastés entre « tas de sable » en cours d’exploitation et plans d’eau reconvertis en espaces naturels ou base de loisirs (Cf. chapitre sur les dynamiques).
Si la partie ouest de la vallée est bien dessinée par des coteaux boisés (jusqu’à Vouvray-sur-Huisne) et impactée par le développement des activités et de l’habitat sous l’influence mancelle (jusqu’à Connerré), la partie est aux coteaux plus doux voir à peine perceptibles, propose une vallée largement ouverte par les vallées secondaires induisant des jeux de covisibilités avec les sous unités voisines. La maille bocagère s’ouvre au profit des grandes cultures qui soulignent l’horizontalité du fond de vallée et accompagnent les prairies.
La Ferté-Bernard, ville patrimoniale intimement liée à l’Huisne et à la Même, au cœur de la sous-unité, constitue une articulation urbaine importante au fort impact paysager.
Le Perche de la Haute Braye
La Braye serpente, se dédouble et ondule dans un paysage ouvert de grandes cultures ponctué de buttes chapeautées de bois, et baigne Vibraye. Le fond plat, met en évidence la courbure élégante des buttes. Le cours de la rivière est accompagné de prairies bocagères alluviales qui disparaissent progressivement au profit de la grande culture (céréales, oléo-protéagineuses). Les fonds plats propices à l’intensification de la production agricole apparaissent ainsi simplifiés. Les peupleraies, bien adaptées aux milieux humides, se développent. Installées sur de trop vastes surfaces, elles peuvent à court terme engendrer une fermeture visuelle de la vallée et accentuer encore la simplification des paysages de vallée, limitant la diversité des milieux et des ambiances agricoles ou naturelles
Riche de cet habitat traditionnellement diffus aux volumes sobres mais imposants, identitaire de ce paysage de bocage dont la maille s’élargit, l’alternance du paysage s’exprime très fortement et selon un rythme soutenu, entre les vallons fermés très intimes de la Braye et surtout de ses affluents, et les effets belvédères ouvrant de larges vues sur l’ensemble de l’unité qui s’étend vers le nord-ouest, et les bourgs promontoires.
L’identité végétale de cette sous-unité s’appuie non seulement sur l’importance du couvert boisé des buttes mais aussi sur la maille distendue par endroit mais toujours lisible du bocage et enfin sur la spécificité des arbres marqueurs (à la croisée de chemin, à l’entrée d’une ferme…) dont les silhouettes particulières s’identifient du fait de leur âge : chêne, châtaigner, pin, séquoia, poirier…
Les entonnoirs du Perche
Les entonnoirs du Perche prennent appui sur un vrai plateau ouvert de grandes cultures s’inscrivant en appui sur les franges boisées de Bonnétable, ponctuée de lignes bocagères résiduelles et offrant de grandes surfaces horizontales. Il est fortement entaillé par des vallées franches, densément végétalisées, notamment au sud par les affluents de l’Huisne : le Rosay (et son affluent le Montretaux) et la Même. Au nord, les affluents de l’Orne Saosnoise (le Courtéan et la Mortêve) impriment des ondulations en transition vers les plaines d’Alençon et du saosnois.
L’habitat traditionnel diffus est conforté par des bâtiments d’exploitation imposants qui soulignent l’importance des exploitations agricoles de polyculture-élevage et de grandes cultures. Les bourgs proposent des silhouettes plus discrètes que dans les autres sous-unités. Ces bourgs de plateaux ou de vallons se caractérisent cependant par un patrimoine bâti de qualité et une vie locale active (présence systématique de commerces).
La vallée de la Même, au fond plat (entre 400 et 550 m de large) offre un dégagement visuel de coteau à coteau et des perméabilités au cœur de la vallée. Les haies bocagères semblent descendre des coteaux dans le fond de vallée, et rejoignent la ripisylve qui souligne la rivière. Les coteaux sont coiffés de bois et soulignés au pied par une urbanisation linéaire. On retrouve aussi
quelques arbres marqueurs le long des voies.
