Pour en savoir plus sur les inondations et la gestion des crues dans le paysage
Phénomènes de crues et aménagements mis en œuvre pour maîtriser et gérer les eaux
La Loire, un fleuve aux crues régulières mais imprévisibles, de type océaniques
De type océanique (c’est-à-dire caractérisées par de longues périodes pluvieuses amenées par l’influence océanique, généralement en saison froide, s’étendant sur une grande partie du bassin versant), parfois mixte (lorsque les crues brutales dites cévenoles affectant le Massif Central se combinent au crues océaniques), ces débordements ont entraîné de nombreux dégâts, paralysant certaines villes et villages, démolissant maisons, bâtiments publics, noyant des troupeaux.
Il existe peu de statistiques avant 1850. Cependant, on sait qu’entre 1850 et 1929, en moins de 80 ans, trente six fois l’eau a atteint ou dépassé 4 m 50 aux Ponts-de-Cé, c’est-à-dire une côte qui implique la submersion de tout le val. La crue connue la plus importante remonte à décembre 1910 et a affecté tous les Pays de la Loire.
Bien que se produisant régulièrement, les crues ne sont pas prédictibles avant que les événements pluvieux qui en sont à l’origine ne surviennent. Les hauteurs puis les débits atteints lors des crues ainsi que les statistiques permettent d’échelonner l’occurrence des crues dans le temps. Ainsi, une crue centennale se produit en moyenne tous les 100 ans, sans qu’elle ne se produise nécessairement une fois tous les 100 ans. De même plusieurs crues centennales peuvent se produire à quelques années d’intervalles.
Les crues de la Loire ne sont pas homogènes sur le territoire et les phénomènes d’inondation dépendent des apports des rivières confluentes (cumul de débit). Ainsi, la dernière crue océanique marquante sur la basse Loire est celle de décembre 1982 avec un débit de 6 300 m3/s en aval de la Maine alors qu’en amont elle était relativement modeste (2 300 m3/s).
Les crues de la Loire, alimentées par l’ampleur de son bassin versant
La géométrie du tracé hydrographique est résolument dissymétrique sur les 3/4 de l’ensemble de son cours. Jusqu’à la confluence avec la Maine, les affluents majeurs de la Loire viennent du Sud. Tous subissent donc les mêmes types de temps océaniques et leurs épisodes d’abondance ou de pénurie coïncident de façon d’autant plus fâcheuse que leurs jonctions se concentrent sur des secteurs limités : le Cher, l’Indre et la Vienne confluent sur quelques kilomètres entre Villandry et Candes.
A la confluence avec la Maine, La Loire reçoit du nord les eaux des rivières importantes que sont La Mayenne et L’Oudon, la Sarthe et le Loir. Ces rivières traversent des zones géographiques proches et présentent des régimes hydriques assez similaires (même si on note une plus grande réactivité de la Mayenne). Les crues de la Maine sont fréquentes, elles inondent alors l’ensemble de la vallée en amont d’Angers. Lors des crues les plus importantes, la ville d’Angers est inondée.
Les crues de la Maine sont très étalées et risquent parfois de se cumuler avec celles de La Loire amplifiant alors considérablement le phénomène, comme en 1995 où la crue s’est répercutée sur les basses vallées angevines.
Sur le socle cristallin du massif armoricain, les apports d’eau se font moins importants car les bassins versants sont plus réduits et les rivières plus étalées dans l’espace. Les lacs et étangs, plus nombreux, provoquent des effets de laminage en réduisant le débit de pointe de la crue et jouent ainsi le rôle de zone tampon. En cas d’épisodes pluvieux continus, ces réservoirs et les sols environnants peuvent saturer et donc déverser le trop-plein vers la Loire. Si celle-ci est déjà en crue, l’eau ne peut pas s’écouler et des phénomènes de reflux des eaux peuvent se produire (vallée de l’Erdre).
En aval de Nantes, la combinaison des crues avec les facteurs maritimes tels que les forts coefficients de marées, des forts vents de sud-ouest, ou une dépression atmosphérique, peut entraîner une surcote importante dans l’estuaire.
Régime des rivières et importance des inondations

Histoire des levées de la Loire, des structures privilégiées de découverte du paysage

Le patrimoine des aménagements liés à l’eau (rivières et océan)
Dans les vallées ou sur le littoral, la mise en œuvre de levées (Loire) et de remblais (Sables d’Olonne) a pour objectif de protéger les terres des effets de l’eau (inondations, courants, assaut des vagues…) et d’en stabiliser la morphologie. Ces aménagements permettent le maintien de lieux de vie et d’activités (agricole ou touristique) dans les espaces inondables ou fragiles, ils constituent également des espaces de circulation. Ils figent les espaces d’interface, qui ne sont plus libres d’évoluer de manière naturelle, ce qui peut poser des problématiques importantes en cas de saturation des milieux ou en cas de rupture (l’urbanisation littorale et la durcification du trait de côte ne permettent plus à l’eau de s’écouler dans le sol, ce qui amplifie les phénomènes d’inondation sur le littoral ; les ruptures de digue lors des grandes marées ou des levées pendant les grandes crues ont provoqué des immersions mortelles…).


Les portes marinières, les écluses et les barrages permettent de contrôler les débits et les niveaux d’eau dans les rivières et les marais. Leur contrôle fin s’opère à des fins de navigation, de gestion des écoulements des eaux dans les bassins versants en lien avec les problématiques d’inondation et d’irrigation, de maintien des milieux… Ces éléments construits jouent aujourd’hui un rôle paysager important dans les paysages de ces vallées tant par leur qualité architecturale intrinsèque, que par leur caractère de ponctuation et d’animation de ces paysages linéaires et les rythmes et contrastes qu’ils génèrent.


- la sauvegarde et la mise en valeur des zones humides
- la reconquête du bocage des vallées
- la mise en place de bandes enherbées
- le retour aux prairies des fonds de vallons
Ils peuvent être révisés pour intégrer les principaux objectifs environnementaux nouveaux introduits par la directive cadre sur l’eau découlant des directives européennes, transposée en 2004, et de la loi sur l’eau et les milieux aquatiques de 2006.
Cartographie des zones inondables
La cartographie des zones inondables dans les Plans de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI) et les Plans de Prévention des Risques Littoraux (PPRL) sont des outils indispensables pour connaître et ainsi prévenir les risques d’inondations et préserver non seulement les milieux naturels, mais aussi la sécurité des personnes et des biens. Ils sont annexés aux documents d’urbanisme et définissent la dangerosité des zones et les mesures à y prendre, de la simple précaution à l’interdiction de construction.
Pour aller plus loin : Site du Ministère : rubrique prévention des risques et le portail des risques majeurs.