La champagne de Conlie
D’emprise réduite cette unité paysagère exprime les caractères identitaires des paysages de Champagne avec un patchwork de grandes cultures (céréales, oléo-protéagineux) ouvert sur une plaine calcaire quasi horizontale. Les horizons sont fermés par les reliefs boisés des unités voisines (forêts de Sillé et de Mézières). La structure des bourgs est étoilée (croisée des chemins) et l’architecture en pierres calcaires marque l’appartenance au bassin parisien. Héritage d’une ancienne structuration bocagère du paysage, l’implantation du bâti rural est diffuse, ce qui n’est pas courant dans les paysages traditionnels d’openfield. Les cours d’eau aux méandres prononcés créent des ondulations douces dans le paysage. Ils sont accompagnés d’un cordon de prairies bocagères et se distinguent par les petites peupleraies qui accompagnent leur ripisylve.
La pression urbaine pavillonnaire est lisible sur Conlie et à l’est de l’unité à l’appui de la RD 304 vers l’agglomération mancelle. La qualité des terres cultivées et le dynamisme agricole local que l’on retrouve au travers des élevages de volailles labellisés ont contribué à limiter les expansions urbaines. La simplicité et la lisibilité de ce paysage ouvert au cœur d’unités paysagères boisées ou bocagères en font un espace de « respiration visuelle » permettant d’embrasser d’un seul regard les panoramas des reliefs sur l’horizon. Les évolutions de ce paysage montrent sa grande sensibilité à la simplification de sa structure (agrandissement des parcelles, tendances à la monoculture, banalisation des extensions et franges urbaines) mais aussi à la disparition progressive des éléments qui font sa qualité (cordons prairiaux et boisés qui accompagnent les vallées sèches, arbres isolés, chemins, petit patrimoine bâti de granges…).
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