Une typologie de bâti urbain très diversifiée

publié le 11 décembre 2014 (modifié le 4 janvier 2017)

Ce volet décrit les maisons anciennes de bourg et de ville en élément structurant de la rue, les maisons ouvrières, la maison balnéaire, la maison pavillonnaire, les grands ensembles des agglomérations.


Les maisons anciennes de bourg et de ville en élément structurant de la rue

Les "maisons de ville" constituent l’élément structurant des bourgs et villes organisant l’espace public. Souvent implantées à l’alignement de la voie à la limite de propriété, elles marquent un alignement de façade qui cadre la perception de la rue.

Ces maisons se caractérisent souvent par des volumes simples dont la mitoyenneté et la succession dans l’espace créent des enfilades bâties homogènes, renforcées par la répartition régulière des ouvertures. Les jardins se situent sur les arrières et sont souvent enclos de murs, dessinant des lanières étroites peu visibles. Leur organisation dans l’espace forme des lots urbains denses et compacts : à travers cette typologie, le passager sait qu’il approche d’un centre ancien de bourg ou de ville. Dans ces dernières, les maisons deviennent plus cossues voire forment des immeubles ou hôtels particuliers de plusieurs étages. Les façades s’animent de corniches et d’ornements sculptés qui témoignent de la richesse de leurs propriétaires.

Les maisons sans étage sont principalement situées sur le littoral vendéen. Ailleurs, les maisons avec étage compensent la perte de place générée par la densité des bourgs. Les ouvertures hautes sont souvent plus menues que les ouvertures du rez-de-chaussée, ce qui crée une animation de rue portée sur le bas de la construction. Les toitures peuvent être à deux pans, exceptionnellement à quatre pans avec la présentation de croupes sur les pignons non mitoyens.

A ces premières constructions cadrées succèdent des maisons en léger recul dans la parcelle, dégageant des petits jardins avant qui contribuent à aérer le tissu urbain. Les parcelles sont alors encloses de clôtures ouvragées marquant la limite public/privé.

Quelle que soit l’échelle (villages, bourgs, villes), ces cœurs anciens constituent aujourd’hui l’identité de ces ensembles agglomérés.

Cadrage des rues par le bas bâti en Vendée en grand format (nouvelle fenêtre)
Cadrage des rues par le bas bâti en Vendée

Typologie urbaine de Fontenay-le-Comte en grand format (nouvelle fenêtre)
Typologie urbaine de Fontenay-le-Comte

Patrimoine urbain à Nantes en grand format (nouvelle fenêtre)
Patrimoine urbain à Nantes

Les maisons ouvrières, un habitat simple dupliqué à l’identique

Dans certaines villes, un habitat simple s’est implanté en périphérie des centres, à proximité des manufactures et des usines, avec pour vocation le logement des ouvriers. Dupliquées à l’identique au sein de quartiers dédiés, ces maisons sont individualisées par le traitement des enduits, des menuiseries et des ferronneries.

Maison de série des années 1950-1960 en grand format (nouvelle fenêtre)
Maison de série des années 1950-1960

La maison balnéaire : une diversité de style marquant le littoral

La maison balnéaire est caractéristique du littoral et marque l’engouement pour le bord de mer d’une population venant parfois de loin. Ce type d’architecture très disparate se caractérise par l’introduction de modèles de construction venant d’autres territoires, dont la typologie va être revisitée par l’ajout de détails, de couleurs, par le mélange de styles… Chaque maison est affublée d’un nom et devient un élément de paysage à part entière. Une image forte de la maison balnéaire est son intégration dans les pinèdes qui accompagnent les dunes : Saint-Brevin-les-Pins, La Baule-les-Pins…

Il n’en résulte pas un modèle-type mais la multiplication d’influences diverses qui vont se côtoyer dans l’espace, donnant des ambiances de vacances propre au littoral.

Front balnéaire des Sables-d'Olonne en grand format (nouvelle fenêtre)
Front balnéaire des Sables-d’Olonne

La maison pavillonnaire

La maison pavillonnaire s’est développée à partir des années 1950 dans toute la France et à fortiori dans les Pays de la Loire.

De l’extérieur, elle se caractérise par une implantation en milieu de parcelle et observe ainsi un recul distendant l’espace perçu depuis les voiries. Les parcelles sont souvent grandes même si aujourd’hui la tendance est aux parcelles de plus en plus petites. Celles-ci sont délimitées par des clôtures très variables d’une maison à l’autre, créant des ambiances parfois hétéroclites. La maison s’accompagne souvent d’un garage, accolé au volume bâti principal ou situé en sous-sol.

L’utilisation de matériaux contemporains génère une utilisation systématique des enduits. Les toitures conservent les caractéristiques architecturales alentours (utilisation de la tuile ou de l’ardoise, présence de deux ou quatre pans) mais pas toujours, jouant ainsi sur des effets de continuité ou de rupture avec l’existant.

Architecture d'une maison pavillonnaire type en grand format (nouvelle fenêtre)
Architecture d’une maison pavillonnaire type



Si la typologie de la maison pavillonnaire renvoie à un modèle-type reconnu dans ses formes, cet habitat présente de nombreuses variations liées à l’époque de construction. Les plus contemporaines sont tournées vers les économies d’énergie et présentent des bâtiments compacts composés d’un ou plusieurs volumes aux lignes droites, surmontées de toitures monopentes ou terrasses.

Des maisons pavillonnaires de formes traditionnelle et contemporaine au sein d'un même quartier en grand format (nouvelle fenêtre)
Des maisons pavillonnaires de formes traditionnelle et contemporaine au sein d’un même quartier

Des maisons pavillonnaires des années 1980 en grand format (nouvelle fenêtre)
Des maisons pavillonnaires des années 1980

Les grands ensembles des agglomérations

Véritables repères des grandes villes, les grands ensembles se distinguent par leurs imposants volumes bâtis. Répondant à de forts besoins en logements, ces quartiers se caractérisent par une forte densité d’habitat et une logique de construction d’ensemble.

Les "barres d’immeubles" (dépassant souvent 5 étages) s’organisent dans un espace structuré de façon fonctionnelle : ils concentrent de vastes espaces de stationnements, des linéaires de circulation, et des espaces verts souvent peu élaborés.

Ces ensembles composent souvent un paysage urbain aux lignes rigoureuses et hors d’échelle. Ils contrastent fortement avec les quartiers périphériques tant spatialement que socialement. Des opérations importantes de renouvellement urbain permettent de réinvestir ces quartiers, en offrant une réécriture des espaces publics pour leur donner plus de soin et de qualité mais également en proposant une réorganisation urbaine et architecturale.

Paysage urbain d'un grand ensemble à Nantes en grand format (nouvelle fenêtre)
Paysage urbain d’un grand ensemble à Nantes

Synthèse

L’occupation urbaine du territoire est indéniablement un des éléments majeurs impactant les paysages régionaux et toujours lisible aujourd’hui dans ces paysages. Si elle traduit bien évidemment l’économie régionale et ses évolutions, la pression urbaine résidentielle, de villégiature… elle reflète aussi ce qui constitue le socle de ces territoires, la géologie : (liens pour en savoir plus)

  • La palette chromatique et texturale formant l’identité plurielle des constructions de la région,
  • L’utilisation des roches dans l’architecture : vers une diversité des motifs paysagers
  • Par ailleurs, la variété des matériaux de construction constitue une source de la diversité architecturale dans le paysage.

Pour en savoir plus sur la géologie et les matériaux de construction

Pour en savoir plus sur l’utilisation des roches dans l’architecture

Pour en savoir plus sur la variété des matériaux comme élément d’identité architecturale