Revaloriser la dimension patrimoniale dans les paysages urbains du littoral

publié le 18 avril 2016 (modifié le 17 juin 2016)

Les touristes ne cherchent plus seulement un hébergement ou un camping et un lieu de baignade, ils attendent également des lieux de promenade, de découverte et de visite du patrimoine (bâti, historique ou naturel). Si ce créneau patrimonial est pleinement valorisé par les Parcs Naturels de la Région et sur le Val de Loire, c’est en revanche moins le cas pour les zones urbaines côtières où les éléments patrimoniaux sont aujourd’hui très réduits et en tout cas moins lisibles.

Veiller à la qualité de la composition urbaine et paysagère des espaces publics

Réaménagement qualitatif du remblai des Sables d'Olonne : redonner plus de place aux piétons et cyclistes pour profiter du paysage (85)
Réaménagement qualitatif du remblai des Sables d’Olonne : redonner plus de place aux piétons et cyclistes pour profiter du paysage (85)


Cette dernière décennie a vu les communes littorales réinvestir fortement leur façade littorale avec notamment une recomposition des espaces publics redonnant la place au piéton et un renouvellement urbain amenant services et commerces sur le bord de mer. Ces aménagements viennent souvent contrebalancer l’étalement urbain important qui avait de manière indirecte « privatisé » le littoral en l’isolant visuellement ou en le rendant difficilement accessible.

Accompagner la mutation des friches touristiques

Au regard du phénomène émergeant de friches touristiques (anciennes colonies de vacances, anciens campings…), il y a un véritable enjeu de réflexion sur les mutations potentielles de ces secteurs souvent très bien situés dans la frange urbaine littorale ou sur les cordons forestiers dunaires. Dans l’idéal, l’enjeu serait de tout mettre en œuvre pour revenir à un espace naturel.

Le développement important des quartiers pavillonnaires résidentiels sur une période récente en zone littorale pose également la question du devenir de toutes ces maisons par rapport aux autres générations. En effet, beaucoup de maisons ont été faites avec des moyens limités sans véritable isolation, avec peu de pièces et un usage partiel au cours de l’année. Elles répondent à des besoins de villégiature qui ne seront pas ceux de demain et qui ne sont pas adaptés à ceux d’une résidence principale.
Il y a donc un véritable enjeu d’accompagner la mutation de ces friches touristiques potentielles en posant à la fois la question de leur transformation ou de leur persistance dans la mesure où certains quartiers balnéaires témoignent d’une identité paysagère.

Palier le « durcissement des campings » par une composition paysagère d’ensemble soignant particulièrement les franges

La concentration des mobile-homes et chalets dans les campings doit pouvoir faire l’objet de réflexion permettant de composer avec le paysage dans lequel ils s’insèrent. L’objectif est non seulement de mieux intégrer le camping dans son contexte paysager mais aussi de le concevoir comme un cadre de vie agréable. Cela passe notamment par un travail sur la composition d’ensemble des espaces pour permettre de conserver les arbres existants et mettre en place des espaces de respiration. Il s’agit par ailleurs de s’appuyer sur la qualité des clôtures pour atténuer la perception des « modules répétitifs » dans le paysage.

De nouveaux concepts d’aménagement émergent en reprenant les thèmes des « éco-quartiers » avec des cheminements piétons privilégiés, le stationnement éloigné, des espaces paysagers communs de convivialité. C’est par ailleurs le développement d’autres types d’hébergements (cabanes, bulles, chalet flottant…) qui vise à créer la différence en s’inscrivant dans un cadre paysager plus « extensif ».