Recomposer les abords des infrastructures

publié le 19 avril 2016

Composer avec la topographie naturelle pour éviter les déblais/remblais dans la conception des nouvelles infrastructures

Le chemin le plus court ne suit que rarement la courbe topographique. Pour autant, en matière d’insertion paysagère, mais aussi parfois de coût, il est préférable d’éviter les déblais / remblais et de s’appuyer sur le contexte topographique.

Problématique d'insertion dans le relief des nouvelles infrastructures (contournement de Château du Loir)
Problématique d’insertion dans le relief des nouvelles infrastructures (contournement de Château du Loir)


Limiter et qualifier les délaissés urbains ou routiers

Les nœuds routiers et plus particulièrement les carrefours autoroutiers dessinent un paysage géométrique particulier d’interconnexion (voies d’accès, bretelles, franchissement, rond-point…). A l’intérieur de ces espaces, la taille des délaissés est souvent considérable et consommatrice de foncier.

Tout en assurant une sécurité prioritaire pour ce genre d’infrastructures, il est possible de limiter ces délaissés et de les valoriser par une fonction de type rétention, par un aménagement paysager en essayant de leur retrouver des usages.

Des infrastructures routières qui consomment d'importantes surfaces agricoles, créant des délaissés sans autre usage que les plantations d'accompagnement (croisement de l'A87 et de l'A83) (Source : CAUE 85)
Des infrastructures routières qui consomment d’importantes surfaces agricoles, créant des délaissés sans autre usage que les plantations d’accompagnement (croisement de l’A87 et de l’A83) (Source : CAUE 85)


Assurer les continuités paysagères au niveau des franchissements de cours d’eau

Les cours d’eau constituent des continuités paysagères affirmées qui peuvent être mises à mal par le franchissement d’une infrastructure routière.

La prise en compte du contexte paysager est essentielle dans ce type de projet et le traitement des abords du franchissement et la qualité architecturale de l’ouvrage d’art doit permettre de limiter la rupture visuelle créée.

Valoriser les premiers plans et préserver le patrimoine végétal associé aux voies

Alignement de platanes préservé en bord de route dans la plaine de Luçon (85)
Alignement de platanes préservé en bord de route dans la plaine de Luçon (85)


La région présente à la fois un important patrimoine d’arbres d’alignements le long des voies ou de haies bocagères d’accompagnement et des routes de campagne ouvertes sur le paysage. La réfection des voiries ou la création de nouveaux itinéraires n’ont souvent pas pris en compte la spécificité de ce patrimoine qui tend de fait à disparaître. Par ailleurs, la mise en place d’accompagnements végétaux sur les nouveaux projets routiers doit mettre en scène le paysage traversé en ouvrant des fenêtres. Ces nouveaux axes constituent parfois des tunnels verts (au prétexte de masquer la voie pour les riverains). Que ce soit sur les voies existantes ou sur les projets il y a donc un véritable enjeu paysager à valoriser les premiers plans et préserver le patrimoine végétal associé aux voies.

Ménager des ouvertures sur le paysage et aménager les belvédères et points d’arrêt

Les infrastructures routières, de par leur linéarité et leur envergure, traversent les paysages et offrent une multitude de points de vue potentiels. Il est donc aisé de s’appuyer sur ce type d’infrastructures pour valoriser et « offrir à voir » les paysages environnants. En ce sens, l’aménagement de points d’arrêt ou de belvédères apparaît un enjeu important pour partager et faire connaitre les paysages.

Pour en savoir plus sur les témoignages des participants aux entretiens sur les enjeux liés aux infrastructures et aux zones d’activités