Pour en savoir plus sur la géologie et les matériaux de construction

publié le 11 avril 2016

Des matériaux caractéristiques : une palette chromatique et texturale formant l’identité plurielle des constructions de la région

Carte schématique des matériaux de façade des constructions à l'échelle de la région
Carte schématique des matériaux de façade des constructions à l’échelle de la région

Carte schématique des matériaux de couverture et de toiture à l'échelle de la région
Carte schématique des matériaux de couverture et de toiture à l’échelle de la région

La superposition des cartes géologiques et des matériaux de construction des habitations anciennes antérieures à 1950 montre une forte corrélation. En effet, le bâti utilise alors les ressources locales : bois, terre, pierre et leurs dérivés (glaise, chaux) sont utilisés et assemblés sur place. La pierre est alors un matériau accessible financièrement et son assemblage fait partie du savoir-faire local.
Il en résulte des typologies architecturales marquées qui participent fortement à l’identité des paysages régionaux.
La dénomination de certains terroirs montre l’importance des couleurs des matériaux dans la formation d’ensembles paysagers :
« Anjou Noir », « Maine noir » dans le massif armoricain, en référence aux couleurs sombres des grès et schistes notamment ;
« Maine roux » sur les terrains cénomaniens en référence au grès Roussard et aux sables ocre-jaune ;
« Anjou Blanc », « Maine blanc » en référence aux calcaires clairs.
Les mines bleues en référence aux schistes ardoisiers du haut Anjou et du bas Maine
La qualité des roches sous-jacentes va déterminer leur utilisation et donc leur visibilité dans le paysage, selon des considérations d’ordre technique :
l’abondance de l’argile sur tout le territoire régional a favorisé, dès le XIXe siècle, l’essor de la brique et de la tuile plate, grâce au dynamisme de l’industrie de la terre cuite ;
la présence de pierres se prêtant à la taille se traduit souvent par des encadrements en appareillage de roches plutôt que de briques et des linteaux monolithiques (granite dans les Alpes Mancelles) ;
une roche mère dense et peu profonde peut induire la construction de murs épais permettant d’éviter le creusement de fondations profondes ; une roche tendre comme le tuffeau pourra permettre le creusement de cavités (troglodytes du Val de Loire), etc. ;
la présence de sables cénomaniens, souvent ferrugineux, extraits des carrières voisines, des rivières ou des étangs, offre au bâti traditionnel une gamme d’enduits (réalisés à base de chaux grasse et de sable) se déclinant sur différentes gammes de jaune (clair dans la vallée du Loir, ocre-roux dans la Champagne Mancelle…).
En l’absence de roche affleurante, c’est la terre crue qui est utilisée, tandis que les végétaux séchés solidement attachés forment un matériau de couverture imperméable

La bourrine, une construction de terre crue et de roseaux (écomusée du Daviaud)
La bourrine, une construction de terre crue et de roseaux (écomusée du Daviaud)