Les sous-unités paysagères du bocage du Sillon de Bretagne

publié le 24 avril 2014 (modifié le 29 décembre 2016)
Carte de l'unité paysagère en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de l’unité paysagère

Cette unité paysagère qui se caractérise par un plateau quasi-plan s’appuyant sur le sillon de Bretagne trouve des variations dans :

  • la topographie avec des vallées parfois plus incisées (Gesvres, Chézine)
  • des bassins suspendus qui se distinguent par un bocage structuré par des fossés et des zones inondables (marais du haut Brivet, abords du canal de Nantes à Brest)
  • une pression urbaine plus importante à l’approche de l’agglomération nantaise au sud et des 4 voies à l’ouest et à l’est. A contrario le secteur préservé pour la mise en place de la future zone aéroportuaire a été épargné par les effets de la pression urbaine

L’ensemble de ces critères permet de distinguer quatre sous-unités paysagères :

  • Le bassin du canal de Nantes à Brest
  • La plaine du marais du Brivet
  • Le plateau bocager du Sillon de Bretagne
  • Le plateau composite d’Erdre et Gesvres

Le bassin du canal de Nantes à Brest

Paysages linéaires et quais du canal de Nantes à Brest (Blain) en grand format (nouvelle fenêtre)
Paysages linéaires et quais du canal de Nantes à Brest (Blain)

Bâti rural traditionnel dans le bocage en grand format (nouvelle fenêtre)
Bâti rural traditionnel dans le bocage

Vaste cuvette centrée sur le canal de Nantes à Brest, cette sous-unité est marquée par un bocage semi-ouvert ouvrant parfois de profondes perspectives finissant souvent sur un horizon boisé. Le paysage de cette sous-unité est résolument rural que l’on retrouve dans les petits hameaux isolés dans le bocage. Les clochers des bourgs jouent un rôle de repère important dans ce paysage. C’est notamment le cas de Blain qui se distingue par son port important sur le canal qui fait face à un imposant château adossé d’un parc boisé. Le canal se distingue lui par les alignements d’arbres de haut jet (platanes, chênes, peupliers, tilleuls), de peupliers ou plus ponctuellement de conifères le long du chemin de halage. Axe de loisirs par excellence, le canal, que l’on l’emprunte à pied à vélo ou en péniche, est un axe de découverte lent du paysage.

L’axe routier Nantes-Rennes (RN 137) qui traverse aussi la sous-unité offre moins de perspectives sur le territoire. Il induit une pression urbaine qui se traduit par un étalement urbain pavillonnaire le long des routes proches des échangeurs.

Paysage de la sous-unité vu depuis l'axe Nantes-Rennes en grand format (nouvelle fenêtre)
Paysage de la sous-unité vu depuis l’axe Nantes-Rennes

La plaine du marais du Haut-Brivet

Le paysage horizontal du Haut Brivet, succession de praires inondables dans un bocage semi ouvert en grand format (nouvelle fenêtre)
Le paysage horizontal du Haut Brivet, succession de praires inondables dans un bocage semi ouvert



Cette sous-unité est assez originale dans sa configuration dans la mesure où elle constitue un espace de marais plan enclavé dans le plateau. Véritable château d’eau du Brivet, ce paysage se distingue par son horizontalité et son maillage de fossés et canaux important qui structure l’espace. Le frêne prend une part dominante dans les haies et l’absence de sous strate arbustive crée parfois des effets de transparence qui donnent de la profondeur au paysage. Quelques rideaux de peupliers se distinguent de manière un peu plus marquante. C’est peut-être en hiver quand la plaine s’inonde que ce paysage est le plus spectaculaire : le réseau bocager est comme décuplé par son reflet qui quadrille des parcelles de ciel. Comme dans les unités de marais la relation entre les sièges d’exploitation sur les franges de la plaine inondable et les prairies humides est primordiale dans le maintien de l’équilibre de ce paysage.

Un patrimoine bâti vernaculaire riche qui s'organise autour du marais (Sainte-Anne-sur-Brivet) en grand format (nouvelle fenêtre)
Un patrimoine bâti vernaculaire riche qui s’organise autour du marais (Sainte-Anne-sur-Brivet)

Sur les pentes douces qui circonscrivent ce marais, on retrouve de petits boisements et des phénomènes de diffusion urbaine en zone rurale à proximité des grands axes (4 voies et liaison Pontchâteau Redon). L’agglomération de Pontchâteau, perchée sur le sillon de Bretagne marque une charnière importante entre ce marais du haut Brivet et le Bas Brivet qui amorce les grands espaces de la Brière. La périphérie du marais est riche d’un petit patrimoine vernaculaire important (fours à pain communs, puits, chapelles, calvaires…)






Le plateau bocager du Sillon de Bretagne

Un paysage de bocage semi-ouvert sur des prairies humides en grand format (nouvelle fenêtre)
Un paysage de bocage semi-ouvert sur des prairies humides

Jeu de transparence des haies bocagères en grand format (nouvelle fenêtre)
Jeu de transparence des haies bocagères

Cette sous-unité se distingue par un réseau bocager relativement dense, accompagné par un réseau de fossés drainant les pâtures humides.
Ce bocage est ponctuellement refermé par des petits boisements de feuillus parfois assombris par quelques plantations de pins qui se distinguent nettement.
Cette trame bocagère joue des transparences et des opacités permettant de visualiser les différents plans successifs et donnant ainsi de la profondeur au paysage.

Les bourgs, repérés par leur clocher, sont relativement espacés et l’habitat rural est tout aussi diffus. Cela donne parfois une impression de paysage peu habité. Ce constat s’atténue grandement à l’approche de la 4 voies qui frange la sous unité et qui induit une forte pression urbaine notamment sur le revers du coteau du sillon de Bretagne et des deux articulations urbaines de Savenay et Pontchâteau. Elles s’y distinguent notamment par leurs importantes zones d’activités qui se développent depuis les échangeurs. Cette sous-unité est également marquée par le repère paysager que constitue le parc éolien de Campbon qui domine le bocage.

Maisons de bourg à Bouvron en grand format (nouvelle fenêtre)
Maisons de bourg à Bouvron

Le plateau composite d’Erdre et Gesvres


Étalement urbain pavillonnaire en zone rurale en grand format (nouvelle fenêtre)
Étalement urbain pavillonnaire en zone rurale

Ambiance de coeur de bourg de l'unité (Paquelais) en grand format (nouvelle fenêtre)
Ambiance de coeur de bourg de l’unité (Paquelais)

Cette sous-unité présente des caractères structurants un peu particuliers. Avec ses vallées encaissées de Gèvres et du Cens orientées est ouest, la composition de l’espace change sensiblement. Le bocage se referme face à la pression urbaine importante qui étire les constructions pavillonnaires dans la campagne et par des signes lisibles de déprise agricole. Les prairies deviennent des pâtures à chevaux ou s’enfrichent tout simplement à proximité des principaux bourgs. Les arbres et notamment de nombreux conifères (cyprès, pins, thuyas), plantés en haies ou en isolé, referment les parcelles pavillonnaires sur elles même et se distinguent nettement dans la trame bocagère plus sobre.

Lignes électriques sur le coteau boisé du Sillon de Bretagne au droit de la centrale de Cordemais en grand format (nouvelle fenêtre)
Lignes électriques sur le coteau boisé du Sillon de Bretagne au droit de la centrale de Cordemais



La proximité des deux axes routiers induit également une présence importante de zones d’activités qui bénéficient de ces conditions idéales de desserte et masquent par leur effet de vitrine le paysage rural en arrière. Le coteau du sillon de Bretagne, qui limite la sous-unité au sud, subit d’ailleurs très fortement cette pression. Le faisceau de lignes électriques haute tension qui partent de la centrale de Cordemais traverse cette sous-unité de manière très marquante. L’ensemble donne une véritable impression de paysage composite un peu confus où l’on se repère difficilement. Seules les vallées où les coteaux boisés referment l’espace sur l’axe du cours d’eau, créent des ambiances plus intimes qui contrastent avec celles du plateau.