Les sous-unités paysagères des corniches des Alpes Mancelles et des Avaloirs

publié le 7 décembre 2015 (modifié le 30 décembre 2016)
Carte de l'unité paysagère en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de l’unité paysagère



A la fois horizon commun et barrière physique, les monts boisés séparent visuellement et physiquement l’unité en trois sous-unités. Ainsi la corniche de Pail et les crêtes boisées des forêts de Multonne et de Monnaies permettent de distinguer trois secteurs où l’on retrouve des variations des caractères de l’unité dans le relief, l’implantation bâtie et la densité du bocage :

La crête de Monnaie

Deux éléments forts structurent et caractérisent cette sous-unité paysagère :

  • Le mont boisé de la forêt de Monnaie terminant la longue crête de la forêt d’Andaines en Normandie.
    Cette dernière assure véritablement la transition entre les paysages mayennais et bas normand. Cette forêt se distingue par ses ambiances contrastées liées à la diversité de ses essences de boisement en lisière (chêne, hêtre, merisier, conifères) et ses secteurs de plantation et gestion sylvicoles. Les arbres remarquables, plantés aux croisements des chemins forestiers et des routes, donnent à cette forêt des allures de parc boisé. La vallée de la Doucelle traverse de manière spectaculaire le synclinal sur le site de Saut de la Biche où la forêt semble s’effondrer dans un chaos rocheux.
Ambiance de forêt parc de la forêt de Monnaie (Lignières-Orgères) en grand format (nouvelle fenêtre)
Ambiance de forêt parc de la forêt de Monnaie (Lignières-Orgères)

  • La vallée de la Mayenne, très encaissée, dont les coteaux boisés sont dominés par les principaux bourgs de la sous-unité (Couptrain, Neuilly-le-Vendin, Saint Calais-du-Désert, Saint Samson). Elle serpente ici dans un fond quasi plat où s’enfilent des prairies qui ouvrent l’espace central de la vallée. Elle se fraye péniblement un chemin dans les failles de ces roches dures qui émergent parfois sur les coteaux.
La haute Mayenne, une vallée encaissée (Pré-en-Pail) en grand format (nouvelle fenêtre)
La haute Mayenne, une vallée encaissée (Pré-en-Pail)

Au nord de la sous-unité, les paysages de petites collines granitiques au bocage très dense s’amorcent. L’aspect labyrinthique du cloisonnement des haies et les ondulations du relief tendent à désorienter facilement. Les petits vergers de pommiers ou de poiriers dans les prairies de pâtures au bord des hameaux resserrés rappellent les images archétypales de la Normandie. Les haies sont taillées et les nombreux chemins creux relient les hameaux aux vallées et à la forêt. A la croisée des chemins, le bourg de Lignières-Orgères domine de ses rues au plan étoilé, les petites vallées.

Un paysage de bocage aux haies taillées et aux praires plantées de vergers de poiriers (Lignières-Orgères) en grand format (nouvelle fenêtre)
Un paysage de bocage aux haies taillées et aux praires plantées de vergers de poiriers (Lignières-Orgères)

La Corniche de Pail et des Avaloirs

Cette sous-unité s’appuie sur les grandes crêtes boisées du Mont des avaloirs et de la corniche de Pail qui se prolongent vers l’ouest par le Mont du Saule et la butte du bois de Buleu. Tantôt boisées tantôt bocagères ou couvertes de landes, ces crêtes offrent des panoramas plongeants sur le plateau en contrebas. Véritable toit de la région, ces ensembles forestiers jouent des contrastes en passant des ambiances sombres de sous-bois aux panoramas les plus lointains.

Panorama sur les crêtes boisées depuis l'observatoire des Avaloirs (Pré-en-Pail) en grand format (nouvelle fenêtre)
Panorama sur les crêtes boisées depuis l’observatoire des Avaloirs (Pré-en-Pail)



L’ensemble des parcs éoliens, présents sur l’unité, marque l’horizon sud de cette sous-unité. Ils ponctuent l’horizon en s’appuyant sur les lignes de force du paysage et se répondent visuellement par des jeux de covisibilité.
Sur cette sous-unité, la structure d’étagement du paysage se lit particulièrement bien. Le plateau semi-ouvert offre de longs dégagements visuels vers l’horizon boisé sur lequel pointent les clochers des bourgs. Le bocage se densifie à l’approche des vallées où les vues se referment progressivement. Le bâti est particulièrement bien lisible sur le plateau et notamment les bâtiments d’élevage.

Un bocage qui se structure de manière étagée dans le paysage et qui laisse entrevoir les parcs éoliens sur l'horizon en grand format (nouvelle fenêtre)
Un bocage qui se structure de manière étagée dans le paysage et qui laisse entrevoir les parcs éoliens sur l’horizon



Dans le contexte très rural de l’unité, le pôle industriel de de Villaines-la-Juhel se distingue : lovée dans l’articulation entre la forêt de Pail et le Mont du Saule, la ville, ceinturée de bâtiments industriels, domine les massifs des Coëvrons au sud. Véritable carrefour, à la charnière des paysages de la haute Sarthe et haute Mayenne, les extensions contemporaines à la fois pavillonnaires, industrielles et commerciales donnent à cette agglomération une image de pôle urbain.

Villaines-la-Juhel, pôle urbaine de la sous-unité dans son écrin bocager en grand format (nouvelle fenêtre)
Villaines-la-Juhel, pôle urbaine de la sous-unité dans son écrin bocager

Les Alpes Mancelles

L’arc, dessiné par les crêtes des Avaloirs et de la corniche de Pail, enveloppe de son horizon boisé le plateau cultivé des Alpes Mancelles. Là, comme un bas-relief profondément sculpté, le bassin hydrographique de la haute Sarthe découpe de ses méandres les roches dures et accentuent les reliefs. Les pierriers et les aplombs rocheux des coteaux donnent à cette sous-unité des ambiances de petite montagne. L’eau court partout et sa vigueur contraste avec l’austérité immobile des verticales rocheuses.

Un paysage encerclé par l'horizon des Monts boisés (Ravigny) en grand format (nouvelle fenêtre)
Un paysage encerclé par l’horizon des Monts boisés (Ravigny)



Dans les vallées, les ambiances sont intimistes et pittoresques. Les vues ouvertes par les prairies sont cadrées par les coteaux appuyés de boisements et landes. Elles contrastent avec les larges panoramas des crêtes qui s’ouvrent sur le plateau ou plongent dans la vallée comme sur la Butte de Narbonne.

Des bourgs implantés au coeur de la vallée de la Sarthe aux ambiances pittoresques (Saint-Léonard-des-Bois) en grand format (nouvelle fenêtre)
Des bourgs implantés au coeur de la vallée de la Sarthe aux ambiances pittoresques (Saint-Léonard-des-Bois)



Le patrimoine, à la fois bâti (d’habitat ou industriel) et naturel, est riche et les bourgs étagés sur les coteaux ou au creux de méandre ont gardé leur caractère pittoresque. C’est véritablement sur cette sous-unité que l’on retrouve le plus de structures d’accueil touristique et d’espaces de loisirs.

Espace de détente et de loisirs au bord du Gué Plard (Saint-Léonard-des-Bois) en grand format (nouvelle fenêtre)
Espace de détente et de loisirs au bord du Gué Plard (Saint-Léonard-des-Bois)



L’agglomération de Fresnay-sur-Sarthe marque dans son paysage urbain un passage net entre un profil accentué de la vallée de la Sarthe (sur le socle armoricain) sur lequel s’étage la ville et un profil plus ample de la vallée dans les calcaires du bassin parisien où la ville s’étend sur le plateau. Cette transition urbaine lisible fait de Fresnay-sur-Sarthe une véritable porte sur les Alpes Mancelles.