Les sous-unités paysagères de l’agglomération mancelle

publié le 7 décembre 2015 (modifié le 30 décembre 2016)
Carte de l'unité paysagère de l'agglomération mancelle en grand format (nouvelle fenêtre)
Carte de l’unité paysagère de l’agglomération mancelle



Comme pour les agglomérations régionales marquées par une confluence à l’instar de Nantes et Angers, les paysages périurbains sont contrastés du fait de la diversité des paysages ceinturant l’agglomération. Les paysages urbains s’organisent sur les vallées de la Sarthe et de l’Huisne dont l’aménagement spécifique les distingue dans les ambiances paysagères de la ville. On distingue ainsi, par la prégnance des caractères urbains par rapport aux structures paysagères des unités voisines, les six sous-unités paysagères suivantes :

  • Les paysages urbains manceaux
  • Les rives aménagées de la Sarthe et de l’Huisne
  • La couronne périurbaine boisée Mancelle sud-est
  • Le paysage industriel du Mans
  • La couronne périurbaine du Mans ouest
  • La couronne périurbaine du Mans nord-est

Les paysages urbains manceaux

Ce paysage se caractérise avant tout par la concentration urbaine, le volume bâti et l’espace public minéral. On retrouve là un paysage fermé avec parfois quelques perspectives sur l’extérieur suivant les orientations topographiques décrites précédemment et dans l’axe des rivières. La concentration des volumes bâtis referme l’espace sur lui-même et les franges urbaines composent des écrans impénétrables sur lesquels le regard s’arrête. A l’intérieur de chacun de ces quartiers, l’ambiance dépend du type d’habitat rencontré : le paysage urbain du Mans est ainsi un paysage de juxtapositions urbaines avec des entités très typées :

  • Le centre historique
  • Le centre urbain composite
  • Le paysage urbain des Mancelles
  • Le paysage pavillonnaire
  • Le gradient urbain des quartiers sud-est
Des paysages urbains contrastés lisibles depuis les bords de Sarthe (Le Mans) en grand format (nouvelle fenêtre)
Des paysages urbains contrastés lisibles depuis les bords de Sarthe (Le Mans)



Pour en savoir plus sur les paysages types de l’agglomération mancelle

Les rives aménagées de la Sarthe et de l’Huisne

Le Mans s’est développé dans un site de confluence mais les rapports sont fluctuants entre l’eau et la ville. Ces paysages rivulaires évoluent de manière contrastée suivant les quartiers traversés et l’on peut observer plusieurs séquences à la traversée de l’agglomération (développées ci-après) :

  • Les prairies inondables de la Sarthe
  • Les vallées espaces verts ou coulées vertes urbaines
  • La vallée urbaine historique
  • La vallée urbaine monumentale
  • La vallée pavillonnaire
Un paysage urbain rivulaire alternant les ambiances en fonction des quartiers traversés, la Sarthe entre le parc longeant les murailles de la ville historique et les maisons des anciens faubourgs (Le Mans) en grand format (nouvelle fenêtre)
Un paysage urbain rivulaire alternant les ambiances en fonction des quartiers traversés, la Sarthe entre le parc longeant les murailles de la ville historique et les maisons des anciens faubourgs (Le Mans)



Pour en savoir plus sur les séquences paysagères de la Sarthe et de l’Huisme

La couronne périurbaine boisée mancelle sud-est

Ce paysage est dominé par une végétation arborée dense qui referme l’espace. Les jeux de lumière y composent une ambiance mystérieuse où les camaïeux de couleurs et de textures suivent les essences de plantation : entre les feuillages tendres et translucides des feuillus, les troncs rugueux et les aiguilles foncées des pins… Ce paysage se révèle à la fois d’échelle intime, à la dimension de ce cocon végétal, ou monumentale à la dimension des futaies. Il dépend énormément de la saison et de la qualité de lumière qui peut par un jeu de rayons subtils au travers des troncs révéler toute la magie d’un sous-bois changeant des bois ou sous un ciel sombre devenir inquiétant et mystérieux.

Lumière tamisée dans les forêts de pins qui marquent le paysage boisé de la sous-unité (Changé) en grand format (nouvelle fenêtre)
Lumière tamisée dans les forêts de pins qui marquent le paysage boisé de la sous-unité (Changé)



Occupant les terres les plus pauvres et les points hauts, ces boisements referment l’espace sur lui-même et constituent des pivots visuels que le regard ne peut que contourner. Ils étalent sur l’horizon leur lisière homogène composant une toile de fond végétale dans un camaïeu de verts l’été ou dans des entrelacs de bruns l’hiver. Ils s’ouvrent également sur des petites clairières habitées présentant soit un habitat traditionnel soit de groupes de pavillons plus récents qui referment l’espace par leurs clôtures plantées.

Des clairières agricoles marquées par un habitat rural et une diffusion urbaine pavillonnaire qui referme le paysage avec ses plantations horticoles ornementales et ses haies de conifères (Ruaudin) en grand format (nouvelle fenêtre)
Des clairières agricoles marquées par un habitat rural et une diffusion urbaine pavillonnaire qui referme le paysage avec ses plantations horticoles ornementales et ses haies de conifères (Ruaudin)



Ces ensembles boisés alternent avec des bourgs (Mulsanne, Ruaudin, Changé, Champagné, Yvré-l’Évêque) qui s’implantent à proximité des ruisseaux ou rivières drainant les grandes clairières. Ces derniers présentent aujourd’hui des caractères périurbains très importants du fait de la proximité de l’agglomération mancelle et de la desserte de la RD313. De structure urbaine étoilée, ils présentent aujourd’hui un fort étalement pavillonnaire le long des voies qui masque les paysages ouverts des clairières cultivées. Ces bourgs ont également développé d’importantes zones pavillonnaires qui s’enchâssent le plus souvent dans les ensembles boisés. Seule le Bois de Changé, avec l’Arche de la Nature et la proximité de l’Abbaye de l’Épau a gardé un fort caractère patrimonial, constituant un espace tampon précieux sur la vallée de l’Huisne.
A l’appui de Champagné le développement d’une importante zone d’activités s’étirant le long de la voie de la Liberté et la présence du camp militaire d’Auvours connotent de manière monumentale l’entrée est de l’agglomération mancelle.

Une entrée de ville est marquée par la succession des bâtiments d'activités et leurs espaces servants qui masquent les lisières forestières en second plan (Champagné) en grand format (nouvelle fenêtre)
Une entrée de ville est marquée par la succession des bâtiments d’activités et leurs espaces servants qui masquent les lisières forestières en second plan (Champagné)

Vue aérienne de l'échangeur de l'A28 et du camp d'Auvours dans la forêt et des zones industrielles de Champagné (source : CAUE de la Sarthe, 2003) en grand format (nouvelle fenêtre)
Vue aérienne de l’échangeur de l’A28 et du camp d’Auvours dans la forêt et des zones industrielles de Champagné (source : CAUE de la Sarthe, 2003)



La photo aérienne ci-dessus montre les effets de la mise en place de l’échangeur de l’A28. Elle a contribué à morceler le paysage forestier et a imposé une structure routière au paysage de l’entrée est du Mans. Entre la voie ferrée et la route, c’est un véritable paysage en attente qui se crée. En arrière-plan, le bâti monumental des zones d’activités marque le paysage de l’entrée de ville.

Le paysage industriel du Mans

Si le sud de cette sous-unité présente encore de petits boisements et une trame bocagère le long des ruisseaux à peine perceptible, ce sont véritablement les circuits automobiles, l’hippodrome et l’aérodrome ainsi que les équipements sportifs, culturels ou de loisirs qui marquent fortement cette unité de façon très caractéristique : Les voiries sont très larges et la signalétique fonctionne de façon interne à la zone par rapport aux circuits. L’espace est cloisonné par les clôtures. Ces enceintes délimitent des secteurs clos et créent un fonctionnement et des circulations parfois labyrinthiques.

Un paysage dessiné pour la course automobile marqué par les infrastructures routières et d'accueil du public (Le Mans) en grand format (nouvelle fenêtre)
Un paysage dessiné pour la course automobile marqué par les infrastructures routières et d’accueil du public (Le Mans)



Les infrastructures d’accueil (gradins) et les bâtiments accompagnant les pistes (box, hangars, tour de contrôle) créent des repères forts dans ce paysage ouvert. Ils sont d’autant plus présents qu’ils constituent des supports publicitaires d’envergure. La mise en place du terminus du tramway sur le secteur a permis de réorganiser l’espace public de ces secteurs mettant ainsi en scène les grands équipements à l’architecture contemporaine de l’Espace d’Excellence Sportive (stade de football MMArena, salle Antarès, musée des 24h, le vélodrome, l’hippodrome, le golf des 24 h).

Des équipements monumentaux et des espaces servants largement dimensionnés qui accompagnent le site des circuits, ici le stade de football (Le Mans) en grand format (nouvelle fenêtre)
Des équipements monumentaux et des espaces servants largement dimensionnés qui accompagnent le site des circuits, ici le stade de football (Le Mans)



Le fonctionnement événementiel de ces infrastructures crée des concentrations temporaires qui modifient radicalement le paysage en le rendant plus vivant (en termes de densité et de sonorité) et en le refermant avec l’apparition de constructions temporaires ou de zones de camping. Ces pics de fréquentation imposent des aires importantes de stationnement et des gabarits de voies de circulation largement dimensionnés. Ces espaces vides et des délaissés importants donnent parfois une impression d’abandon sur certains secteurs.
La partie nord de cette sous–unité est marquée par une vaste zone industrielle qui s’articule autour du nœud ferroviaire. Les grands volumes bâtis parallélépipédiques entourés d’aires de stockage, stationnement ou manœuvre changent la structure et l’échelle du paysage urbain. L’espace est rationalisé et fonctionnel. Les larges voies de circulation sont souvent ponctuées d’enseignes et panneaux publicitaires qui marquent le paysage de cette entrée de ville sud.

Paysage singulier du noeud ferroviaire au sud du Mans en grand format (nouvelle fenêtre)
Paysage singulier du noeud ferroviaire au sud du Mans

Un paysage de zones d'activités marqué par les imposants bâtiments en bardage métallique, les zones de stockage, les enseignes le long des voiries largement dimensionnées (Le Mans) en grand format (nouvelle fenêtre)
Un paysage de zones d’activités marqué par les imposants bâtiments en bardage métallique, les zones de stockage, les enseignes le long des voiries largement dimensionnées (Le Mans)

La couronne périurbaine du Mans ouest

Aux portes de l'agglomération mancelle, un paysage rural bocager avec la ville pour horizon (Allonnes) en grand format (nouvelle fenêtre)
Aux portes de l’agglomération mancelle, un paysage rural bocager avec la ville pour horizon (Allonnes)



Ce paysage composite est marqué par un plateau bocager ondulé ponctué de boisements. Etagés sur les versants sud des coteaux ou buttes, les bourgs sont fortement étendus par une couronne pavillonnaire. Le bocage des vallons est marqué par un important mitage urbain dans la campagne. Des verrous boisés, tels que le bois de Pannetière, referment ponctuellement le paysage et rapprochent l’horizon en formant par leur lisière dense des écrans boisés. Les couleurs sont relativement homogènes et changeantes au gré des cultures agricoles.

Un mitage urbain pavillonnaire lisible dans la campagne à l'appui des anciens hameaux (Pruillé-le-Chétif) en grand format (nouvelle fenêtre)
Un mitage urbain pavillonnaire lisible dans la campagne à l’appui des anciens hameaux (Pruillé-le-Chétif)



Les infrastructures routières et ferroviaires qui créent des ruptures dans le paysage composent le plus souvent des entrées de villes monumentales marquées par des zones commerciales ou d’équipements. C’est le cas notamment de la longue bande d’enseignes commerciales qui jalonne sur presque 5 km l’entrée nord de l’agglomération créant un continuum entre Le Mans et Saint-Saturnin. Ce linéaire est particulièrement marqué par le jalonnement des panneaux publicitaires qui s’ajoutent aux effets des vitrines des façades commerciales le long de la 2x2 voies.

Au nord du Mans, le paysage banal des entrées de villes, marqué par d'importantes zones commerciales (Saint-Saturnin) en grand format (nouvelle fenêtre)
Au nord du Mans, le paysage banal des entrées de villes, marqué par d’importantes zones commerciales (Saint-Saturnin)

La couronne périurbaine du Mans nord-est

Cette sous-unité termine un ensemble plus vaste de plateaux découpés de vallées, situé au nord. La topographie est donc relativement ample et souple, créant ainsi des sous espaces à l’horizon relativement rapproché, et parfois centrés sur des microvallons. Ils sont animés par un bocage résiduel parfois traversé de chemin creux. Ainsi les rideaux des haies bocagères et les arbres solitaires (bien souvent des chênes) cloisonnent ou ponctuent l’espace en donnant une certaine profondeur au paysage.
Cette unité est également caractérisée par la présence d’un habitat traditionnel dispersé et peu dense. Il se présente sous la forme de petits hameaux structurés autour d’un corps de ferme large en longère avec des couleurs caractéristiques : un toit souvent de tuile plate, des murs de terre ocre jaune et des encadrements d’ouverture en brique souvent centrés. Cette structure de hameau a souvent évolué vers des extensions plus récentes pour répondre aux besoins de la production agricole : ainsi des hangars ou des bâtiments d’élevage hors-sol éclatent l’échelle du hameau et se démarquent dans le paysage. De même, de nouvelles constructions d’habitation ont grossi ces présences bâties en leur donnant depuis l’extérieur une connotation pavillonnaire d’autant plus forte que le bâti ancien est progressivement abandonné. La forte diffusion urbaine en zone rurale perturbe la lisibilité de la limite urbaine du Mans et des bourgs voisins. Elle crée également une ambivalence en rendant ce paysage à la fois urbain et rural. Cette ambivalence s’observe aussi dans les extensions de quartiers pavillonnaires qui étendent de manière parfois très importante les anciens bourgs (comme à Saint-Pavace, Sargé-lès-le-Mans). La présence en zone rurale de la prison ou des équipements sportifs renvoie à un vocabulaire paysager périurbain. Si cette diffusion se réduit vers le nord à l’approche de l’autoroute A11, elle semble reprendre une fois l’autoroute franchie sur le sud de l’unité voisine.

Mitage urbain et ceintures pavillonnaires marquant le paysage du secteur nord-est du Mans (source : orthophoto IGN- 2010) en grand format (nouvelle fenêtre)
Mitage urbain et ceintures pavillonnaires marquant le paysage du secteur nord-est du Mans (source : orthophoto IGN- 2010)