Les progrès de l’ère industrielle

publié le 10 décembre 2014 (modifié le 4 janvier 2017)

Ce volet décrit la voie ferrée comme nouveau moyen de transport, les débuts de l’attraction pour le littoral, l’exode rural et la spécialisation des activités et le paysage industriel émergeant sur certaines zones clefs.



Le XIXème siècle marque un tournant technologique et social important marqué par l’apparition du chemin de fer, l’augmentation de la population et de la qualité de vie, ainsi que l’amélioration des techniques de production agricole. Les aménagements mis en œuvre lors des siècles précédents sur les rivières et les marais continuent, mais les nouvelles données économiques amènent des réajustements comme l’abandon progressif de grands projets de canalisation.

La voie ferrée comme nouveau moyen de transport

Le chemin de fer offre une formidable opportunité de désenclaver des territoires entiers et d’exporter les ressources spécialisées de certains territoires. Il offre en outre la possibilité de déplacer rapidement des passagers, ce qui s’avère être un puissant moteur du tourisme qui commence avec les classes aisées et s’envole avec l’apparition des congés payés.

Le commerce sur la Loire subit de plein fouet la concurrence du chemin de fer, à laquelle se combine l’amélioration de l’état des routes. Son déclin s’amorce dès 1850 et c’est toute une économie et une batterie d’usages et de métiers qui disparaît. Seuls les anciens quais, les cales et les chemins de halage témoignent encore de l’intense activité commerciale qu’elle supportait autrefois.

En parallèle, ce sont de nouvelles infrastructures qui investissent les paysages avec un impact plus ou moins fort : ici un pont sur une vallée, mais aussi les gares et les maisons des garde-barrières…, toujours présentes même si de nombreuses voies ont aujourd’hui disparu.

Le chemin de fer, un moyen de transport terrestre désenclavant les territoires en grand format (nouvelle fenêtre)
Le chemin de fer, un moyen de transport terrestre désenclavant les territoires

Les débuts de l’attraction pour le littoral

Fin du XVIIIème, la mer se voit attribuer de nombreuses vertus sanitaires. Ces considérations hygiénistes amènent une première génération de vacanciers qui vient se baigner pour se soigner ou s’entretenir. Ces séjours sont facilités par le chemin de fer, qui permet de voyager « en masse » plus rapidement vers le littoral. Des infrastructures d’accueil et des équipements se mettent peu à peu en place pour accueillir cette population saisonnière.

L’apparition des congés payés dans le droit français au XXème siècle donne l’occasion à tout un pan de la société de « partir en vacances ». La mer devient un lieu de villégiature populaire où les gens se rendent en été pour profiter de leur temps libre.

Le paysage, autrefois peu habité et valorisé par des systèmes agro-sylvo-pastoraux à l’équilibre subtil, commence progressivement à s’urbaniser et à voir les infrastructures se développer.

Influence balnéaire aux Sables d'Olonne en grand format (nouvelle fenêtre)
Influence balnéaire aux Sables d’Olonne

L’exode rural et la spécialisation des activités

Les savoirs et techniques amenés par le siècle des Lumières (XVIIIème siècle) se diffusent à la société paysanne dès le XIXème siècle et annoncent les révolutions agricoles à venir. L’accroissement de la population nourrit un dynamisme de la filière et les paysages agricoles se transforment.

Les landes qui recouvrent une grande partie du territoire régional sont progressivement remplacées par des prairies et des champs cultivés dont l’exploitation est permise par la modernisation des outils agricoles. Les anciennes pratiques agricoles souvent communautaires ou collectives (cultures ou pâtures communes) s’individualisent progressivement. Cela provoque un découpage fin de l’espace, qui se privatise, ce qui conforte les structures d’enclos et redessine le bocage.

Inversement, l’exode rural conduit à une désertification de certaines régions, en particulier la Mayenne et la Sarthe qui sont les plus agricoles.

Le bocage mayennais, un territoire d'élevage en grand format (nouvelle fenêtre)
Le bocage mayennais, un territoire d’élevage

Un paysage industriel émergeant sur certaines zones clefs

La situation économique des Pays de la Loire favorise le maintien de la population sur les départements de Loire-Atlantique, de Maine-et-Loire et de la Vendée dans une moindre mesure. En effet, l’essor des industries dans l’estuaire, autour des grandes agglomérations et dans les Mauges (industrie textile et réseau de petites industries du choletais) permettent de garder un certain dynamisme. Les bourgs des Mauges gardent toujours aujourd’hui ces bâtiments à l’architecture spécifique dans les bourgs-usines.

Le tissu industriel ancien marque particulièrement les berges ligériennes par ses grands bâtiments qui s’égrainent sur les anciennes îles ou à l’appui des berges isolant ainsi les marais de pieds de coteau. Les bourgs des Mauges gardent toujours aujourd’hui ces bâtiments à l’architecture spécifique maison dans les bourgs-usines).

Zones industrielles de l'estuaire de la Loire en grand format (nouvelle fenêtre)
Zones industrielles de l’estuaire de la Loire