Les limites et continuités paysagères du plateau calaisien
Description des limites
Les limites de l’unité paysagère du plateau calaisien sont facilement identifiables et bien différentes :
- Au sud, les coteaux de la vallée du Loir,
- A l’ouest et au nord-ouest, la succession d’écrans boisés,
- A l’est, la vallée de la Braye.
Au sud, les coteaux de la vallée du Loir
La frange sud de l’unité bascule progressivement vers la vallée du loir, avec de plus en plus de vues longues et dégagées depuis le rebord de plateau vers le coteau sud boisé au loin. La limite physique est matérialisée par la ligne de crête des coteaux marqués. Majoritairement boisés, ces coteaux laissent place ponctuellement à des coteaux viticoles, la vigne animant, dessinant et rythmant le relief, révélant un terroir apprécié et reconnu (coteaux du Loir et Jasnières).
A l’ouest et au nord-ouest, la succession d’écrans boisés
La frange ouest de l’unité s’appuie du nord vers le sud sur :
- La forêt de la Vibraye dont la lisière constitue une limite nette, opaque
- Une transition paysagère de bois et clairières s’articulant sur les vallées affluentes de la Veuve, formant un écrin sur les arrières du Lude
- La partie occidentale du croissant forestier de la forêt de Bercé, marquant le passage du plateau calaisien au système de bois et clairières entre Sarthe et Loir (UP N°16 de l’Atlas de paysages des Pays-de-la-Loire), lisière boisée franche et opaque.
A distance de cette limite, grâce à des vues longues et panoramiques depuis le plateau, ces forêts et bois se perçoivent comme une surface importante, une limite distendue qui fait transition avec ses ambiances spécifiques (paysage fermé, rythmes et jeux de lumières au cœur des futaies, opacité des taillis, graphisme des conifères …).
Au droit de la lisière boisée, ces massifs font écran, bloquent le regard et constituent une limite physique et visuelle franche. Ils induisent un phénomène d’épaulement visuel.
Cette succession d‘écrans boisés était vraisemblablement un seul et même massif. En effet, il est couramment admis que les massifs de Bercé et de Vibraye étaient reliés par des bois continus au cours du Moyen-Age (source l’Atlas de paysages de la Sarthe de 2005).
Le bourg de Bouloire s’inscrit à l’articulation entre cette unité et celle des clairières entre Sarthe et Loir à l’ouest, sur le coteau du vallon de la Tortue. Elle a bénéficié de la RD 357 et de sa proximité du Mans pour se développer de façon importante diffusant un tissu résidentiel consommateur d’espace sur le plateau, qui contraste avec la qualité du cœur ancien organisé autour de la place dessinée par le château et l’Eglise.
A l’est, la vallée de la Braye
La vallée de la Braye marque la limite entre le plateau calaisien et le perche du Loir et Cher qui se décline au nord par le Perche-Gouët (unité paysagère n°1 Atlas de paysages du Loir et Cher) et au sud par le Perche Vendômois (unité paysagère N°2 Atlas de paysages du Loir et Cher).
La Braye est une large vallée appuyée de souples coteaux et suit un axe nord-est/sud-ouest. Si le cours de la Braye divague fréquemment dans le fond aplani, la vallée quant à elle apparaît plutôt régulière. Les coteaux souples s’arrondissent au sommet pour former de petites collines qui animent son paysage. Le fond plat, large de 500 à 700 mètres en moyenne, met en évidence leur courbure élégante qui s’accompagne d’un bocage encore régulier parfois ouvert par les grandes cultures.
Le fond de vallée est occupé par l’agriculture et ponctuellement par l’industrie. Le cours de la rivière est accompagné de prairies alluviales qui disparaissent progressivement au profit de la grande culture (céréales et tournesols). Les fonds plats propices à l’intensification de la production agricole apparaissent ainsi simplifiés.
Les peupleraies, bien adaptées aux milieux humides, se développent. Installées sur de trop vastes surfaces, elles peuvent à court terme engendrer une fermeture visuelle de la vallée et accentuer encore la simplification des paysages de vallée, limitant la diversité des milieux et des ambiances agricoles ou naturelles.
Les continuités paysagères vers les départements voisins
La continuité paysagère avec le département de Loir-et-Cher se dessine au niveau de la limite est de l’unité : La vallée de la Braye (UP N°3 de l’Atlas de paysages de Loir et Cher). Dans cet atlas de paysages, il est précisé que sur le département de Loir et Cher, cette vallée présente une échelle et des reliefs intermédiaires entre le Perche et la Vallée du Loir, ce qui en fait une vallée à part, justifiant ainsi que ce soit une unité paysagère en soi. Elle borde le département à sa limite nord-ouest sur une trentaine de kilomètres, creusant les collines d’un sillon de 400 à 800 mètres de largeur environ.
Correspondance avec les atlas de paysages précédents
Dans l’Atlas de paysages de la Sarthe (2005), l’unité du plateau calaisien correspond au plateau de grandes cultures (UPN°7) aux limites similaires sauf pour les limites méridionales. En effet, dans l’Atlas de paysages de la Sarthe (2005), la vallée du Loir avait été considérée au-delà des coteaux :
« L’unité paysagère est particulièrement typée dans les vallées du Loir et de ses affluents ainsi que sur les coteaux. Ces secteurs typés influencent, au-delà des coteaux, de vastes territoires, composant de grandes zones de transition. Celles-ci correspondent à des ambiances distinctes malgré la présence de certaines des caractéristiques de l’unité paysagère "Vallée du Loir" : vergers de pommiers, peupleraies, bâti de tuffeau et d’ardoise, etc. Ainsi, passés les hauts de coteaux, l’observateur se trouve baigné dans des paysages variés qui peuvent être franchement ouverts (dominante de grandes cultures), ou localement semi-fermés à fermés avec des boisements plus nombreux (dominante de feuillus autochtones ou de plantations de pins maritimes selon la qualité des sols, notamment en rive gauche). A l’ouest de l’unité paysagère, les hauts de coteaux se caractérisent par un relief plan et un bocage arbustif associé à des boisements de feuillus. » (Source UP4 de l’Atlas de paysages de la Sarthe de 2005).
Cette explication illustre bien que les paysages hors coteaux peuvent être sous-influence du Loir sans pour autant être directement rattachés à l’unité. Ce choix, qui reste cohérent à l’échelle du département, ne pouvait être maintenu à l’échelle de la région dans la mesure où il aurait dû s’appliquer à toutes les vallées de cette envergure, ce qui n’était pas forcément opportun.