Les enjeux du val d’Anjou

publié le 7 décembre 2015 (modifié le 6 janvier 2017)
Bloc-diagramme de synthèse des enjeux de l'unité paysagère du val d'Anjou en grand format (nouvelle fenêtre)
Bloc-diagramme de synthèse des enjeux de l’unité paysagère du val d’Anjou



Les enjeux développés sont des pistes de réflexion et d’action pour les acteurs locaux qui font écho aux enjeux révélés à l’échelle régionale. Ils se traduisent de manière synthétique dans le bloc-diagramme ci-dessus.

L’appréhension des enjeux pour cette unité paysagère renvoie automatiquement aux grandes orientations définies dans le cadre du Plan de Gestion pour le Val de Loire Patrimoine Mondial approuvé par arrêté en date du 15 novembre 2012. Ce plan de gestion est destiné à constituer un référentiel commun à tous les acteurs du territoire, pour une gestion partagée du site Val de Loire site de 280 kilomètres de long, depuis Sully-sur-Loire (Loiret) jusqu’à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire), couvrant 85 000 hectares et regroupant 1 200 000 habitants sur deux régions et quatre départements. Il permet de proposer pour chaque thème concerné (patrimoine architectural, urbanisme, agriculture, infrastructures…), des orientations, des objectifs et des actions destinés à garantir la qualité et la spécificité des paysages du Val de Loire (la Valeur Universelle Exceptionnelle). Ces grandes orientations sont :

  • Préserver et valoriser le patrimoine et les espaces remarquables
  • Maintenir les paysages ouverts du Val et les vues sur la Loire
  • Maitriser l’étalement urbain
  • Organiser le développement urbain
  • Réussir l’intégration des nouveaux équipements
  • Valoriser les entrées et les axes de découverte du site
  • Organiser un tourisme durable préservant les valeurs paysagères et patrimoniales du site
  • Favoriser l’appropriation des valeurs de l’inscription UNESCO par les acteurs du territoire
  • Accompagner les décideurs par le conseil et une animation permanente

Pour en savoir plus sur le plan de gestion pour le Val de Loire Patrimoine Mondial : Lien sur les enjeux régionaux

Valoriser la dimension patrimoniale identitaire du val d’Anjou et favoriser son accessibilité

L’unité paysagère du Val d’Anjou abrite un patrimoine naturel et culturel très riche et diversifié (patrimoine architectural, troglodytes, quais, levées…). La question de la préservation et de la valorisation de ce patrimoine, des perspectives qu’il compose, est au cœur des enjeux qui dominent cette unité paysagère. Cet enjeu nécessite par ailleurs une maîtrise des échelles d’intervention : la requalification des berges de la Loire au cœur de Saumur appelle des modalités d’intervention (matériaux utilisés, mobilier urbain, fonctionnalité des espaces…) différentes d’une opération de bourgs sur les rives de l’Authion. Répondre à l’enjeu de la valorisation du patrimoine, c’est d‘abord valoriser son exposition notamment en maîtrisant les aménagements qui entrent dans la composition panoramiques sur le grand patrimoine.

  • Maintenir les perspectives sur les éléments patrimoniaux des bourgs/villes, châteaux, troglodytes de coteau… tant depuis le fond du val que depuis les coteaux
  • Assurer l’accessibilité aux paysages par la continuité des cheminements doux à l’accroche de la Loire à vélo et en travers du val, permettant d’apprécier la diversité des paysages ligériens et du val d’Authion, et de renforcer leur attractivité.
  • Valoriser le rapport des villes/bourgs à l’eau au travers d’espaces publics de qualité et de convivialité (canaux, quais, port, guinguettes, chemins de rive, remblais, franchissements…)
  • Préserver le patrimoine architectural et agro-naturel spécifique de la vallée notamment à l’appui des principales levées
  • Veiller à une intégration paysagère qualitative des structures d’hébergement de plein air et de loisirs (La Daguenière, Gennes)
  • Valoriser les éléments identifiants de la ville/bourgs (fleuve, parc, boisements, belvédères, place, espaces libres, patrimoine, centres urbains) à l’image de la requalification à vocation touristique du moulin de Longué.
La préservation des perspectives sur les éléments patrimoniaux de la Loire est un enjeu important de l'unité : ici, une vue panoramique sur l'ancienne abbaye Saint-Maur de Glanfeuil depuis les berges de la Ménitré (La Ménitré - 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
La préservation des perspectives sur les éléments patrimoniaux de la Loire est un enjeu important de l’unité : ici, une vue panoramique sur l’ancienne abbaye Saint-Maur de Glanfeuil depuis les berges de la Ménitré (La Ménitré - 2015)

Des initiatives de réhabilitation du patrimoine ancien (ici un moulin) contribue à valoriser le paysage urbain (Longué- Jumelles) en grand format (nouvelle fenêtre)
Des initiatives de réhabilitation du patrimoine ancien (ici un moulin) contribue à valoriser le paysage urbain (Longué- Jumelles)

Les différentes interventions ont permis de maintenir un cadre paysager qualitatif : préservation des péniches ligériennes traditionnelles, rénovation adaptée et respectueuse de l'architecture locale du bâti, marquage discret des bandes cyclables au sol (Le Thoureil) en grand format (nouvelle fenêtre)
Les différentes interventions ont permis de maintenir un cadre paysager qualitatif : préservation des péniches ligériennes traditionnelles, rénovation adaptée et respectueuse de l’architecture locale du bâti, marquage discret des bandes cyclables au sol (Le Thoureil)

Le maintien d'un pavage traditionnel sur les berges ainsi qu'un accompagnement végétal simple permet la création d'une aire de stationnement adaptée au cadre urbain (Saumur) en grand format (nouvelle fenêtre)
Le maintien d’un pavage traditionnel sur les berges ainsi qu’un accompagnement végétal simple permet la création d’une aire de stationnement adaptée au cadre urbain (Saumur)

Préserver la diversité des paysages ligériens en accompagnant le développement des activités agricoles spécifiques du val d’Anjou

Comme détaillé dans les caractéristiques et les dynamiques de l’unité, l’identité des paysages du secteur s’appuie sur une diversité des motifs paysagers et notamment une forte diversité végétale. Il est important de conserver cette harmonie tout en accompagnant l’évolution des pratiques agricoles. La simplification du parcellaire et le développement des pratiques horticoles, maraîchères et de la céréaliculture créent de nouveaux enjeux paysagers à intégrer.

  • Préserver les prairies humides, le réseau de boires, canaux et fossés associés, la maille de haies en lien avec l’activité de polyculture élevage (bovins, chevaux), permettant la préservation du bocage ligérien et de ses têtards caractéristiques
  • Accompagner la populiculture et gérer les boisements pour limiter la fermeture du fond de vallée, et ménager les perspectives sur le paysage,
  • Accompagner les mutations du paysage de maraichage et de floriculture du polder fluvial : changement d’échelle croissant, ouverture accélérée des paysages, création de nouveaux bâtiments …
  • Accompagner l’industrialisation des paysages agricoles dans les secteurs de grandes cultures
  • Accompagner le développement des sièges d’exploitations et du bâti agricole en prenant appui sur la structure paysagère du val ou des coteaux (choix de l’implantation, accompagnement végétal, volumétrie et couleur, intégration dans la pente …)
  • Veiller à la qualité architecturale du bâti agricole (au sens large, intégrant aussi les serres et tunnels) qui constitue des repères paysagers
L'ouverture des paysages agricoles et l'industrialisation de l'activité agricole contribuent à renforcer l'impact paysager des bâtis agricoles (Vivy) en grand format (nouvelle fenêtre)
L’ouverture des paysages agricoles et l’industrialisation de l’activité agricole contribuent à renforcer l’impact paysager des bâtis agricoles (Vivy)

Malgré l'absence de haie filtrante, des volumes et une colorimétrie adaptés permettent de limiter l'impact paysager des bâtiments agricoles dans le paysage ouvert (Vivy) en grand format (nouvelle fenêtre)
Malgré l’absence de haie filtrante, des volumes et une colorimétrie adaptés permettent de limiter l’impact paysager des bâtiments agricoles dans le paysage ouvert (Vivy)

Maîtriser les reports de pression urbaine qui modifient la perception des paysages urbains du val d’Anjou

L’unité paysagère du Val d’Anjou connaît un développement urbain soutenu, sur l’ensemble de la rive droite, directement lié à l’A85 et à la RD 347 reliant Angers à Saumur. Face à cette pression et au regard des caractéristiques architecturales du lieu, le développement de l’habitat fait émerger des enjeux fort quant à la perception du paysage urbain.

  • Préserver la qualité des fronts urbains en rive de Loire, sur les coteaux et depuis le cœur du val d’Authion, et favoriser les développements urbains compacts
  • Limiter la diffusion urbaine sur les coteaux, en pied de coteau, le long des voies structurantes
  • Maitriser les évolutions urbaines en lien avec la prise en compte du risque inondation et les pressions grandissantes au nord de l’Authion :
    Accompagner les développements urbains récents des bords de Loire marqués par des extensions pavillonnaires perpendiculaires aux formations urbaines anciennes parallèles à la levée et qui favorisent des phénomènes d’enclavement des terres agricoles et de délaissés urbains (Les Rosiers-sur-Loire, Saint-Clément-des-Levées)
    Maîtriser les extensions urbaines aux abords de la RD 347 et notamment autour des pôles de Longué-Jumelles et de Beaufort-en-Vallée
  • Prendre en compte les enjeux spécifiques en lien avec les risques effondrements sur les coteaux calcaires de la côte saumuroise : En dehors des facteurs endogènes (nature propre à la roche), les facteurs d’instabilités sont notamment anthropiques avec l’évolution des méthodes de culture (mauvais drainage et nouveaux ruissellements accélérant l’érosion de la roche), des mauvais entretiens des têtes de coteaux (la végétalisation de ces rebords non seulement limite la vue, mais est donc aussi facteur d’effondrement). L’occupation sur les coteaux est désormais cadrée par le « Plan de Prévention des Risques Mouvement de terrain – instabilité du Coteau de Saumur à Montsoreau » qui doit être pris en compte dans le cadre des projets de développement urbain.
  • Protéger le foncier et l’activité agricole pour préserver des coupures d’urbanisation
  • Veiller à la cohérence et à l’identité urbaine, architecturale et paysagère des différents quartiers en fonction de leur implantation
  • Travailler la perception des franges urbaines et de l’habitat diffus, pour réussir la mise en scène du territoire
  • Affirmer le rôle des pôles urbains en préservant leur accroche paysagère sur la façade ligérienne et la lisibilité des « portes urbaines » sur la vallée.
La mise en valeur des paysages urbains patrimoniaux impose des interventions qualitatives pour la requalification des espaces publics (Saumur) en grand format (nouvelle fenêtre)
La mise en valeur des paysages urbains patrimoniaux impose des interventions qualitatives pour la requalification des espaces publics (Saumur)

Les développements urbains en arrière des bourgs créé de nouveaux enjeux en terme de gestion des paysages de frange. Ici le maintien des haies permet de filtrer l'impact visuel des franges urbaines dans un cadre paysager très horizontal (Saint- Mathurin) en grand format (nouvelle fenêtre)
Les développements urbains en arrière des bourgs créé de nouveaux enjeux en terme de gestion des paysages de frange. Ici le maintien des haies permet de filtrer l’impact visuel des franges urbaines dans un cadre paysager très horizontal (Saint- Mathurin)

Intégrer le rapport entre les coteaux et la vallée dans la gestion et l’aménagement du val d’Anjou

Au regard des caractéristiques des coteaux et des dynamiques paysagères liées aux pratiques agricoles ou aux pressions urbaines, le traitement des coteaux et la gestion des rapports de covisibilités apparaissent comme des enjeux essentiels pour maintenir les paysages des coteaux qui font l’identité de l’unité.

  • Soigner l’occupation des coteaux : assurer le dégagement des points de vue, valoriser la perception du patrimoine et des grands parcs, limiter l’enfrichement ou la simplification du parcellaire. Intégrer les enjeux en lien avec les risques effondrement des coteaux qui menacent notamment les sites troglodytiques situés au bas des coteaux.
  • Prendre en compte les covisibilités sur l’emprise du val d’Anjou dans les projets, notamment dans la relation visuelle entre les coteaux, les îles, la levée, la plaine
  • Identifier les lignes végétales structurantes pour les protéger tout en identifiant les covisibilités entre la plaine et les coteaux pour les mettre en scène et les valoriser
Le développement des activités maraîchères se manifeste par la multiplication des serres agricoles dans le paysage. De nouveaux enjeux émergent notamment dans les rapports de covisibilité avec éléments patrimoniaux (Saint-Lambert-des- Levées - 2015) en grand format (nouvelle fenêtre)
Le développement des activités maraîchères se manifeste par la multiplication des serres agricoles dans le paysage. De nouveaux enjeux émergent notamment dans les rapports de covisibilité avec éléments patrimoniaux (Saint-Lambert-des- Levées - 2015)

Proposer une approche qualitative à l’intégration paysagère des infrastructures et des zones d’activités

L’attractivité économique qui s’observe au nord de l’unité est notamment issue des développements infrastructurels opérés ces dernières années. Qu’il s’agisse de nouveaux axes de communication ou de contournement dont la visibilité appelle à une vigilance particulière ou des zones d’activités dont la surface, le volume et la hauteur des constructions modifient sensiblement le paysage, les enjeux en terme d’intégration des nouveaux éléments s’imposent.

  • Favoriser l’intégration paysagère des infrastructures routières et ferroviaires en composant avec la topographie naturelle et les trames végétales et en limitant et qualifiant les délaissés urbains ou routiers.
  • Ménager des ouvertures sur le paysage et aménager les belvédères et points d’arrêt : Préserver les rapports de covisibilités entre avec les coteaux surplombant le Loire sur la rive gauche - Maintenir les perspectives sur les éléments patrimoniaux de Saumur.
  • Concevoir les zones d’activités comme des opérations d’urbanisme qui compose avec les quartiers et le paysage environnant - Composer des espaces publics de qualité
  • Assurer la cohérence et la qualité architecturale des bâtiments d’activités (éléments pouvant être intégrés aux cahiers des charges ou aux chartes des zones d’activités) et choisir le bon emplacement : concilier l’effet de vitrine et le maintien de la qualité de l’entrée de ville - gérer les espaces de recul entre les voies et les bâtiments. De la même manière, les équipements publics et d’intérêt général qui peuvent représenter des volumes importants, nécessitent une attention particulière en matière d’architecture et d’emplacement, à l’image de ce qui a pu être réalisé sur la station d’épuration de Turquant. En effet, l’architecture proposée qui prend la forme de serres, diffère du registre classique des équipements de ce type.
Dans le secteur très patrimonial des rives ligériennes, un travail d'intégration de la nouvelle station d'épuration a été réalisé en s'appuyant sur le registre architectural des serres. (Turquant) en grand format (nouvelle fenêtre)
Dans le secteur très patrimonial des rives ligériennes, un travail d’intégration de la nouvelle station d’épuration a été réalisé en s’appuyant sur le registre architectural des serres. (Turquant)

  • Mettre en œuvre des opérations de renouvellement urbain sur les anciens secteurs d’activités désaffectés en cœur de tissu urbain
Certains bâtiments d'activités, par leur volume, peuvent perturber les rapports d'échelle (Longué-Jumelles) en grand format (nouvelle fenêtre)
Certains bâtiments d’activités, par leur volume, peuvent perturber les rapports d’échelle (Longué-Jumelles)

L'aménagement paysager par un accompagnement végétal notamment peut permettre d'améliorer la qualité paysagère des zones d'activités (Longué-Jumelles) en grand format (nouvelle fenêtre)
L’aménagement paysager par un accompagnement végétal notamment peut permettre d’améliorer la qualité paysagère des zones d’activités (Longué-Jumelles)